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Sur les chemins de l’excitation
Photo: Streaker

Sur les chemins de l’excitation

24 septembre 2021

Fabian Tharin (en photo, à droite), membre du duo Streaker, se produira à L’Amalgame Club samedi. Rencontre avec cet accro aux nouvelles expériences.

Il va où son envie l’emmène; c’est l’impression que dégage Fabian Tharin lorsqu’on lui demande de décrire son rapport avec la musique. L’artiste, membre du duo Streaker aux côtés de Patrick Dufresne (à gauche sur la photo), et dont le dernier album Par inadvertance, par négligence, presque par étourderie est sorti cet été, est au préalable passé par de nombreux genres et de nombreuses expériences de composition, que ce soit de musique ou de paroles. Enfant, il chantait au petit chœur; jeune, il s’est mis au rock; il a suivi des études de musique, donné des concerts de classique, est passé par la chanson, avant de se lancer dans un registre électro. Géographiquement, ses concerts l’ont mené un peu partout, de Suisse jusqu’en Chine, en passant par la France, la Roumanie et la Belgique.

Pour ce qui a trait à sa production musicale, il affiche une introversion assumée: «Quand j’ai l’impression d’avoir un peu fait le tour d’un domaine, j’ai besoin de changer pour des trucs que je ne sais pas faire, pour trouver un peu d’excitation…, raconte-t-il. Vu que j’ai une vie en dehors, je peux me permettre d’essayer des choses; je vois plein de potes qui sont un peu coincés parce qu’il faut que ça marche, et qui ont peur de perdre leur public s’ils changent trop…», ajoute encore l’artiste, qui enseigne également la musique au collège d’Yvonand. «Je ne me soucie pas vraiment de me demander si les gens vont aimer, s’ils vont comprendre. Ce que je fais, c’est ce que mon parcours m’a amené à faire à ce moment-là, c’est là où m’ont mené mes propres chemins d’excitation. C’est très égoïste et personnel.»

Rien qui ne l’empêche de s’investir pour son album. «Cela fait à peu près deux ans qu’on est sur ce projet, il était prêt l’automne passé mais à cause du Covid, nous avons été déprogrammés… En juin, on a finalement décidé de sortir l’album et d’en faire la promo en fonction de la situation, et comme ça a l’air de se débloquer, on va donc s’y mettre gentiment, explique-t-il. J’ai très envie de développer ce projet-là, de m’investir là-dessus. J’apprécie de donner des concerts avec ce style de musique parce que c’est une musique dansante, il y a un rapport à l’autre qui passe plus par le corps et moins par le mental.»

Présentant clips et textes «pour le moins originaux, presque improbables», les singles comme Symétrie ou Fleur pute sont très loin des textes classiques et linéaires que l’artiste a pu écrire par le passé. «En changeant de musique, j’ai aussi dû changer de façon d’écrire; ici, on est sur du pointillisme, des textes déconstruits, discontinus… J’écris des choses très personnelles. Au début de l’écriture, mes textes sont encore compréhensibles, puis j’enlève des trucs, je fais des trous dans le dessin. À la fin, il ne reste que des énergies que je pense pures, qu’on ne peut plus raccrocher à un événement clair, ça relève de l’abstraction», développe-t-il.

Comme si cette palette d’expériences ne suffisait pas, Fabian Tharin s’est également essayé à l’écriture du prochain spectacle monologue de Thierry Romanens, Transpiration, programmé au Théâtre Benno Besson pour novembre. Un exercice d’écriture inédit qui l’a enthousiasmé, si bien qu’il envisage maintenant d’écrire d’autres textes au format l

Pire tenue exigée

 

Après les concerts de Streaker, Vouipe et Reymour (dès 20h), les fêtards de L’Amalgame pourront continuer à danser grâce à la soirée «Bad taste – Ta pire tenue de confinement». Avec une musique en mode all style, les Yverdonnois sont sûrs d’y trouver leur compte.
Et, cerise sur le gâteau, l’entrée sera offerte aux personnes déguisées. Les plus beaux pyjamas et autres peignoirs seront donc de sortie ce week-end… Confort garanti!

Carline Estermann