Le Canton met en place plusieurs initiatives visant à encourager la participation des filles et des femmes au sport en général, et notamment au ballon rond.
L’Euro féminin arrive en Suisse au mois de juillet. S’il n’y aura pas de match dans le canton de Vaud, l’événement d’ampleur internationale est une occasion que les autorités ne veulent pas manquer, afin de promouvoir l’activité sportive des femmes.
Hier, la présidente du Conseil d’Etat Christelle Luisier Brodard a présenté toute une série d’initiatives visant à renforcer la participation des femmes au sport. Celles-ci restent sous-représentées dans les clubs du canton, constituant environ un tiers des effectifs. Une disparité qui s’accentue dans de nombreux sports collectifs, et notamment le football: 35 526 garçons poussent le cuir, contre 3255 joueuses.
Partant de ce constat, l’idée est de faire évoluer ces chiffres, et l’Euro de cet été constitue une opportunité unique en ce sens. Ainsi, tandis que le contre-projet du Conseil d’Etat à l’initiative populaire «Pour une politique sportive ambitieuse», qui vise entre autres à favoriser la création d’infrastructures – le manque de salles et de terrains est un des freins au développement du sport féminin et en général –, avance, l’Etat de Vaud, en collaboration avec les communes et les milieux sportifs, a mis et mettra en place plusieurs actions concrètes.
Plusieurs mesures
Celles-ci sont les suivantes: des cours Jeunesse+Sport destinés aux entraîneuses de football, ainsi que des modules de perfectionnement pour les coaches, hommes et femmes, qui entraînent des filles; un soutien financier aux communes qui promeuvent l’activité physique post-partum et pour les jeunes parents; des formations pour les dirigeantes sportives – cours qui rencontrent déjà un immense succès; l’organisation de tournois scolaires de football féminin (et, à l’avenir, d’autres disciplines); ainsi que le soutien à la mise en place de fan zones durant le tournoi de cet été, accompagnées d’activités de promotion du sport pour les femmes.
Dans cette lignée, le programme Honeyball, lancé en mars 2024 et qui vise à promouvoir le football féminin de base, a déjà porté ses premiers fruits, avec la progression considérable du nombre de jeunes filles tapant dans le ballon sur sol vaudois. «L’idée est surtout d’augmenter le nombre de joueuses dans le foot de base des enfants, a assuré Beatriz Perez, présidente de la commission féminine de l’Association cantonale vaudoise de football. On aimerait amener les filles à ce qu’elles aient au moins essayé le foot.»
Dialogue et moyens
Alors que les mentalités évoluent concernant l’activité sportive des femmes, le problème du manque d’infrastructures reste un obstacle au développement. Il existe toutefois des solutions à imaginer, comme dans la région lausannoise, où de nouvelles équipes ont pu être créées à Cheseaux et à Romanel, grâce au dialogue entre les parties.
«On est bien conscients qu’on ne pourra pas mettre un stade de foot ou une patinoire partout, a souligné Christelle Luisier Brodard. Voir que les clubs et communes se parlent est ainsi quelque chose de fondamental, au même titre que d’apporter de l’argent pour la réalisation d’infrastructures.» Les Vaudois ont tout à y gagner.
Yverdon est dans le mouvement
Tandis qu’Yverdon Sport accorde une importance grandissante à sa section féminine, la Commune est clairement également positionnée en faveur du développement du football féminin, ainsi que du sport des femmes en général.
En témoigne le fait qu’Yverdon est une des quatre localités qui, jusqu’ici, ont déposé des demandes auprès du Canton afin d’obtenir un soutien – qui peut se monter jusqu’à 5000 francs – lié aux activités physiques pour les mamans en post-partum et les jeunes parents.
En outre, dans son agenda des événements sportifs, Yverdon a déjà annoncé des animations, ainsi que la diffusion des matches de l’Euro féminin de cet été au stade.
Croissance continue
Tandis que la proportion de licenciées (elles sont 44 283 joueuses) est passée de 11 à 11,9% en une année dans le football suisse, celle du canton de Vaud, mesurée à 7,8% de filles un an plus tôt, a augmenté de 1,5% dans le même temps. Le projet est de rattraper, pour Vaud d’ici fin 2026, le pourcentage national.