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Sylvie Villa a abandonné la partie

29 décembre 2017 | Edition N°2154

Mauborget – La municipale a décidé de quitter l’Exécutif, où elle siégeait depuis 18 mois, au 31 décembre. A la suite de différends avec ses collègues, l’ex-candidate PDC de l’Alliance du Centre au Conseil d’Etat, a préféré céder sa place.

Sylvie Villa a senti «son énergie piégée» et s’est résignée à jeter l’éponge. ©Duperrex-a

Sylvie Villa a senti «son énergie piégée» et s’est résignée à jeter l’éponge.

«Je suis une femme d’action, spontanée, altruiste et très créative, et il s’avère que ces qualités ne correspondent pas à l’attente d’une majorité. Je sens mon énergie piégée et il me paraît inutile de persister.» C’est en ces termes que Sylvie Villa s’est adressée au président du Conseil général de Mauborget, dans sa lettre de démission remise lors de la séance du 8 décembre dernier. La municipale quittera ses fonctions à la fin de cette année, après dix-huit mois passés au sein de l’Exécutif.

Si Sylvie Villa, qui avait aussi présenté sa candidature au Conseil d’Etat en janvier dernier, ne cherche pas à polémiquer dans ce courrier, elle remet tout de même en cause, de vive voix, le fonctionnement de la Municipalité. «A Mauborget, le syndic est le moteur, accompagné par quatre roues. Si une roue commence à donner de l’énergie, ça ne passe pas.» Etant donné que cette manière de fonctionner convenait à une majorité, elle a donc décidé d’abandonner la partie.

Pour Claude Roulet, syndic de la commune, Sylvie Villa n’a pas adhéré à la stratégie de la Municipalité. «Elle a négligé le principe de collégialité. Elle a oublié qu’en politique, nous sommes dépendants de l’avis de la majorité.» Selon Claude Roulet, il y a eu des différends entre Sylvie Villa et les autres édiles, dès le début de son mandat.

 

Une affaire de poubelles

 

Au mois de décembre 2016, une commande de poubelles pour la Commune a, notamment, mis le feu aux poudres. D’après Claude Roulet, la municipale en charge du dicastère des bâtiments, des affaires sociales, de l’épuration, et de la voirie aurait acquis du matériel pour «plusieurs» milliers de francs sans l’accord de la Municipalité.

La principale intéressée nuance ces propos : «Le budget a été posé et octroyé par la Municipalité. J’ai pris une initiative auprès d’un fournisseur pour une commande de quelques milliers de francs qui coûtait moins cher que celle prévue dans le budget. Je voulais permettre à la Commune de gagner de l’argent.»

Sylvie Villa estime que cet exemple reflète bien son expérience au sein de l’Exécutif. La municipale souligne qu’elle n’a pas reçu l’appui et la liberté nécessaires pour les diverses propositions de projets qu’elle a présentés pendant son mandat. «Un simple sujet comme les cartes de vœux, visant à rencontrer la population, a posé problème.»

Une position que le syndic de Mauborget ne partage pas. D’après lui, les ambitions personnelles de Sylvie Villa ont passé avant celles de la Municipalité. «Elle voulait n’en faire qu’à sa tête, c’est exactement ce qui se passe aussi à Vevey. Elle a voulu ajouter une étoile sur son sapin en vue de sa campagne pour les élections au Conseil d’Etat.»

Cette métaphore concerne avant tout l’initiative que la municipale a prise pour la commande des poubelles publiques, mais démontre aussi les divergences d’opinion entre Sylvie Villa et les autres membres de la Municipalité. Une élection complémentaire aura lieu dans les premiers mois de l’année 2018 pour désigner un nouvel édile.

Gianluca Agosta