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Tant qu’il en a les jambes
Jiri Rambousek continue de jouer, à côté de son travail au HC Yverdon, parce qu’il adore ça, tout simplement. Duvoisin-a

Tant qu’il en a les jambes

22 novembre 2024 | Textes: Manuel Gremion
Edition N°3837

A bientôt 44 ans, Jiri Rambousek affole toujours les compteurs avec le HC Yverdon. Et il n’est pas près de ranger les patins.

«Tant que je peux marcher, je vais jouer.» Peu importe le niveau, peu importe l’enjeu, Jiri Rambousek aime trop le hockey sur glace pour le quitter. «Si je constate que ma présence n’est plus nécessaire avec la première équipe du HC Yverdon, alors je laisserai ma place, et j’irai jouer à plus bas niveau ou avec les vétérans.» Ce qu’il a déjà fait, d’ailleurs.

Arrivé au HC Yverdon en 2013, après sa carrière de joueur pro en France et pour démarrer celle d’entraîneur, «Rambo» n’a jamais vraiment rangé sa canne. Même quand, en 2017, le HCY a rejoint la 1re ligue. En tant qu’étranger, le Tchèque n’a pas le droit d’évoluer à ce niveau.

«D’où je viens, à Tabor, mes potes sont un peu comme ça, souligne le directeur sportif du HCY, au moment d’évoquer sa longévité. Je suis bien conscient qu’il faut que ton travail te le permette – le mien est le hockey –, et que la famille comprenne. Les miens ne me connaissent que comme hockeyeur…» La plus jeune de ses deux filles, Adéla, 8 ans, suit d’ailleurs ses traces.

Explosif, buteur, l’attaquant continue d’assurer deux points par match de moyenne en 2e ligue. «J’aime jouer, il n’y a rien de mieux, lance celui qui arrive encore à prendre de vitesse ses jeunes adversaires. Il faut tout de même reprogrammer le cerveau, pour qu’il ne te demande pas d’effectuer des choses dont tu n’es plus capable.» Jiri Rambousek s’adapte au niveau où il joue, simplement. «Même avec les vétérans, j’avais du plaisir.»

Il apprécie aussi le fait de se retrouver dans le vestiaire, au contact de la jeunesse. «Le hockey est un très bon milieu, le vestiaire quelque chose de spécial. On rigole, on parle de sport, des filles. En tant que joueur, cette ambiance me plaît.»

Sa famille et lui ont rejoint Cheyres en 2023, après des années à avoir fait le trajet depuis la frontière. «On pensait depuis longtemps à s’établir en Suisse, pour voir nos filles y grandir. Après avoir vécu à Gap, on ne s’est jamais vraiment intégrés à Pontarlier. Ce n’est pas la vraie France à mes yeux. Et ma femme passait trois heures par jour dans les bouchons. On a fait l’effort durant dix ans, ce qui nous a permis de nous installer en Suisse, apprécie Jiri Rambousek, ravi de la nouvelle situation. J’adore voir ma plus jeune fille partir jouer dans le quartier avec les enfants, qu’elle soit dehors, autonome, un peu comme moi j’ai grandi.»