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Le taux d’occupation de La Lucarne explose

7 décembre 2017
Edition N°2140

Yverdon-les-Bains – La Lucarne reçoit toujours plus de sans-abri. Depuis le début du mois de décembre, la structure d’accueil d’urgence yverdonnoise est en surcharge constante.

Le Combier Cyril Maillefer est à la tête de La Lucarne, qui célèbre ses 15 ans, depuis janvier 2016. ©Duperrex-a

Le Combier Cyril Maillefer est à la tête de La Lucarne, qui célèbre ses 15 ans, depuis janvier 2016.

En 2016, plus de 6400 nuitées ont été enregistrées à La Lucarne, avec un taux d’occupation de 90%. Des chiffres déjà bien élevés, mais qui atteindront un sommet impressionnant à la fin de cette année, alors que la structure fête ses 15 ans. «Nous nous situons entre les 7000 et 8000 nuitées, et nous finirons très certainement avec un taux d’occupation pas loin des 100%», annonce Cyril Maillefer, responsable du Centre d’hébergement d’urgence yverdonnois, ainsi que du Hublot à Vevey.

«Cet automne, nous avions encore des places libres, mais depuis le 1er décembre, nous sommes surchargés.» Alors que la structure dispose de 23 lits, cinq places d’hébergement supplémentaires ont dû être installées pour répondre à la forte demande. «Nous avons un taux d’occupation à faire pâlir les hôteliers du Nord vaudois», lâche, en souriant, Cyril Maillefer, à la tête de La Lucarne depuis janvier 2016.

L’objectif de La Lucarne, qui n’a jamais fermé ses portes une seule fois depuis sa création, est de ne pas laisser des personnes à la rue. Mais face à la forte affluence de sans-abri souhaitant y trouver refuge, des choix se sont imposés. «Nous logeons en priorité les personnes de nationalité suisse, et celles qui ont un permis de travail. Si nous avons encore de la place, nous accueillons les migrants, les Roms ou les autres populations.»

 

Travailleurs sans-abri

 

Si les mois de décembre et de janvier étaient, usuellement, plus calmes dans le centre d’hébergement, ce n’est, décidément, pas le cas en cette fin d’année. «Personnes au profil marginalisé, à l’aide sociale ou avec des problèmes psychiques, nous ne sommes pas là pour juger. N’importe qui peut sonner à notre porte», affirme Cyril Maillefer. Il a remarqué que de nouvelles catégories de la population toquent désormais à la porte de La Lucarne. «Le marché du logement est si tendu qu’il nous arrive de recevoir des retraités et des personnes qui travaillent encore, avoue le Combier. Agent d’assurance, menuisier, entrepreneur, ils essaient de maintenir leur job tout en logeant chez nous.»

 

Une assistance sociale

 

Un problème qui va de pair avec l’agrandissement de la ville d’Yverdon-les-Bains, d’après l’employé de Caritas, qui a aussi constaté une hausse des interventions de la police, dues à la cohabitation pas toujours évidente entre les différentes populations hébergées.

Une permanence d’accueil, mise en place cette année dans les locaux de la Paroisse catholique à Yverdon-les-Bains, sera développée en 2018. Dans la continuité de cette idée, une assistante sociale viendra à La Lucarne un soir par semaine : «Le but est de pouvoir aider des personnes à se reloger, en leur constituant notamment un dossier.»

En collaboration avec des bénévoles de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), un accueil de jour a aussi lieu chaque vendredi entre 10h et 14h à La Lucarne. «Environ 30 personnes se regroupent à chaque fois. Il faut sortir ces gens de leur isolement dû à la précarité.» Pour que les sans-abri se sentent bien à La Lucarne, un travail a été fait sur le confort, et un ordinateur avec un accès Internet a été installé. «Nous pouvons être fiers d’avoir une structure comme celle-ci dans notre ville», conclut Cyril Maillefer.

 

Coup de main bienvenu

La Lucarne recherche plusieurs bénévoles

 

Depuis cette année, La Lucarne a décidé d’intégrer des bénévoles pour donner un coup de main aux collaborateurs qui y travaillent déjà. «Nous en avons déjà trouvé deux. L’idée serait d’avoir une personne pour chaque soir de la semaine», relève Cyril Maillefer, responsable de la structure yverdonnoise. Des bénévoles sont également les bienvenus pour la permanence d’accueil qui a été mise en place en 2017.

Cyril Maillefer rappelle aussi qu’il est possible d’aider La Lucarne avec des dons, ou en apportant de la nourriture. «Les repas ne sont pas financés par le Canton, contrairement à l’hébergement», précise-t-il.