Thibault Bernetti, sur les traces des meilleurs
13 mars 2014Badminton – Le jeune Yverdonnois de 16 ans participera aux Championnats d’Europe d’Ankara dès ce week-end. Il incarne la relève du club de la Cité thermale et ses rêves n’ont pas de limite.

Thibault Bernetti vient de terminer sa première saison en Ligue nationale B et il est content d’y avoir gagné quelques matches.
Lee Chong Wei est un Malaisien de 31 ans à la notoriété limitée en nos contrées. Pourtant, c’est son nom que prononce sans hésiter Thibault Bernetti, lorsqu’on lui demande qui est son idole. Cela ne doit rien au hasard : son joueur de badminton favori n’est autre que le numéro un mondial. Un statut qui ne peut qu’inspirer un jeune champion en herbe, tel que cet Yverdonnois pure souche de 16 ans, qui s’envole aujourd’hui pour Ankara, où il prendra part aux Championnats d’Europe M17 par équipes et individuels avec la Suisse.
Membre du BC Yverdon, il partage avec son modèle asiatique un petit gabarit très explosif et un goût pour le badminton qui ne traîne pas. «J’aime beaucoup son jeu, car, comme moi, il aime attaquer et finir les points rapidement », détaille celui qui a intégré le cadre helvétique il y a deux ans. S’il a déjà quelques participations à des tournois internationaux à son actif, il disputera en Turquie sa première compétition majeure sous les couleurs de son pays.
Une équipe homogène
Quatre places étaient à distribuer parmi les six garçons de l’équipe suisse et c’est avec joie que Thibault Bernetti a appris sa sélection. «Un de mes coéquipiers, Benedikt Schaller, est au-dessus du lot, mais entre les autres, nous nous tenons», précise-t-il, sans parvenir à mettre le doigt sur ce qui, à son avis, a fait la différence en sa faveur.
La clé est peut-être à chercher dans la progression soutenue et continue du jeune homme depuis ses débuts, alors qu’il n’avait que 7 ans. Son père, Alexandre, est l’une des personnes à l’origine de la création du Centre de badminton d’Yverdon, et c’est tout naturellement que son fils a pu y échanger ses premiers volants avec lui. «J’ai ensuite commencé à jouer en 4e ligue et j’ai grimpé un échelon chaque année, grosso modo», raconte celui qui vient de boucler sa première saison en Ligue nationale B, où il est le cadet de son équipe.
Jusqu’où pourra-t-il aller à ce rythme ? Il ne cache pas qu’il se verrait bien intégrer l’effectif de Ligue nationale A d’ici deux saisons. Et puis, avec le sourire malicieux dont il ne se départit jamais, il se lâche : «Mon plus grand rêve, c’est de jouer les Jeux olympiques.» Comme un autre joueur de badminton yverdonnois…
A travers l’expérience d’Anthony Dumartheray, qui a tenté, sans succès, de se qualifier pour Londres, en 2012, Thibault Bernetti sait qu’accéder aux JO est une véritable gageure. Mais, comme son aîné, il ne désespère pas, et brandit même son parcours comme exemple à suivre. «Anthony, ce qu’il fait, je trouve ça incroyable», assure-t-il, admiratif devant celui qui a été son entraîneur et avec lequel il partage certaines caractéristiques sur un court. «Mes qualités ? Je dirai mon sens tactique et ma technique. Le physique, l’endurance, c’est moins mon fort. Lors de matches en trois sets, j’ai tendance à m’épuiser», avoue-t-il.
De la chance à Yverdon
Aujourd’hui, il s’entraîne sous la houlette du Tchèque Jan Fröhlich, un joueur au profil opposé, qui adopte souvent une stratégie d’épuisement de ses adversaires. De quoi permettre à Thibault Bernetti d’ajouter une corde à son arc, sur la longueur. «A Yverdon, nous avons beaucoup de chance, reconnaît-il. Nous avons toujours des entraîneurs de haut niveau.»
Pur produit de la Cité thermale, il espère désormais s’exporter avec succès. En Turquie, la Suisse aura fort à faire par équipes, puisqu’elle a hérité d’un groupe particulièrement relevé. En individuel, le jeune Yverdonnois espère tout simplement passer quelques tours et engranger de l’expérience, pour continuer de suivre les traces de ceux qui le font vibrer : les meilleurs.