Logo
Tir groupé PLR-UDC contre le loup
L’attaque d’il y a deux semaines à Valeyres-sous-Rances a été suivie de trois autres à Lignerolle et Rances. Keystone/Cyril Zingaro - A

Tir groupé PLR-UDC contre le loup

1 mai 2025 | Textes: Jérôme Christen avec l'ATS
Edition N°La Région Hebdo no 9

Les récentes attaques du loup à Valeyres-sous-Rances ont rebondi mardi au Parlement vaudois avec une résolution du député UDC de Rovray José Durussel et une interpellation du député et syndic PLR de Lignerolle Olivier Petermann. Dans un tir groupé, ils demandent une «régulation réactive du loup».

Dans une action concertée, le PLR et l’UDC ont décidé de demander au gouvernement vaudois d’agir au plus vite après plusieurs attaques de troupeaux de moutons à Valeyres-sous-Rances, Lignerolle et Rances, ces dernières semaines. La résolution de José Durussel a été acceptée par 77 «oui», 52 «non» et 7 abstentions. Le soutien s’est manifesté à droite, chez les Vert’libéraux  et du côté de la gauche avec un dissident de gauche.

Le texte demande au Conseil d’Etat «de soutenir des démarches au niveau fédéral et appelle le Canton à utiliser immédiatement toute la marge de manœuvre offerte par la législation fédérale actuelle en matière de régulation réactive, de protection des troupeaux et de soutien aux éleveurs».

Au niveau fédéral, une motion portée par le conseiller aux Etats PLR de Sainte-Croix Pascal Broulis et le conseiller national UDC Sylvain Freymond demandera au Conseil fédéral de modifier l’ordonnance sur la chasse afin de permettre la régulation des loups problématiques, y compris ceux issus d’une meute, et d’étendre les possibilités de régulation réactive.

Situation « inacceptable »

«Il est inacceptable pour les éleveurs d’attendre jusqu’au 1er juin avant tout nouveau tir de régulation», a affirmé José Durussel lors des débats. A droite, plusieurs députés ont surenchéri, exigeant des mesures plus rapides lors d’événements dramatiques. La droite veut aussi un signal fort et solidaire envers les paysans touchés.

A gauche, on estime que le gouvernement a déjà beaucoup investi dans les tirs de régulation et qu’il faut des solutions nuancées à un problème complexe. «Tuer n’est pas résoudre, c’est déplacer le problème», selon la Verte Martine Gerber, paysanne bio et éleveuse.

Le ministre en charge du dossier du loup, l’Yverdonnois Vassilis Venizelos, a rappelé que tout tir de régulation du loup dans le canton de Vaud était exclu avant le 1er juin. «Le droit fédéral interdit les régulations lors de la période de reproduction. Il n’y a aucune marge de manœuvre dans ce cadre strict», a-t-il martelé, soulignant que les récentes attaques étaient le fait d’au moins un loup faisant partie d’une meute de trois loups.

Choc émotionnel

«Je partage et je comprends la colère et l’émotion suscitées par ces attaques. C’est un choc émotionnel important ainsi qu’une perte économique importante. Mais l’Etat n’est pas resté les bras croisés et n’a pas fermé les yeux, a affirmé le ministre Vert. Des gardes-faunes ont été mobilisés et, a-t-il ajouté, quelque 70 chasseurs œuvrent en tant qu’auxiliaires des gardes-faunes dans les actions d’effarouchement et de régulation.»


Délais inacceptables

Dans son interpellation, le député-syndic de Lignerolle Olivier Petermann «s’étonne des conclusions rapides du Canton de Vaud quant au fait qu’il s’agissait d’individus issus de la meute du Suchet alors qu’il faut plusieurs semaines pour confirmer ou infirmer la chose». Il déplore «les conséquences administratives importantes pour les éleveurs concernés et la situation inacceptable de devoir attendre le 1er juin pour pouvoir prendre des mesures contre un ou plusieurs animaux clairement problématiques». Soulignant le fait qu’il faut environ un mois pour prouver ou infirmer le fait que l’attaque était bien liée à une meute, il demande s’il est normal que le doute profite aux loups plutôt qu’aux éleveurs. Il s’interroge aussi sur la possibilité d’accélérer la procédure des tests ADN. Il demande quelles solutions trouver alors même que les clôtures sont renforcées avec deux fils supplémentaires, portant la hauteur de la clôture à 130 cm.