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Tous unis pour offrir son voyage de rêve à Manu

20 septembre 2018 | Edition N°2335

Nord vaudois  –  Un véritable élan de solidarité anime la région. La famille Casimo a lancé une collecte de fonds sur Internet et sur le terrain pour permettre à Manuel, un jeune Yverdonnois de 17 ans atteint d’un cancer généralisé, de partir à l’aventure au Canada ou en Islande.

Alors qu’il se rendait chez l’un de ses cousins à Oulens-sous-Echallens, le 9 septembre dernier, pour participer à une petite réunion de famille, Manuel Casimo, un Yverdonnois de 17 ans atteint d’un ostéosarcome de grade 2 – un cancer des os très agressif et généralisé –, a découvert à quel point il était aimé par les siens. Ce jour-là, ses huit cousins lui ont révélé ce qu’ils préparaient depuis des mois: une levée de fonds de 12 000 francs en sa faveur, afin de lui permettre de réaliser son rêve: entreprendre un grand voyage.

 Les parents de Manuel Casimo (au centre), Rosario et Tina, entourent leur fils au quotidien depuis la découverte de son cancer des os, en 2013. «Il est incroyablement fort face à tout ce qui lui arrive. C’est lui qui nous entraîne et nous aide à aller de l’avant, confie sa maman. C’est important que nous gardions cet état d’esprit pour lui.» © Michel Duperrex

Les parents de Manuel Casimo (au centre), Rosario et Tina, entourent leur fils au quotidien depuis la découverte de son cancer des os, en 2013. «Il est incroyablement fort face à tout ce qui lui arrive. C’est lui qui nous entraîne et nous aide à aller de l’avant, confie sa maman. C’est important que nous gardions cet état d’esprit pour lui.» © Michel Duperrex

Et pour cela, ils ont mis le paquet: création d’un site web spécialement pour l’évènement (http://levoyagedemanu.ch), réalisation d’une petite vidéo et mise en place d’une boîte au sein de l’institut de beauté Déa, à Yverdon-les-Bains, pour collecter des dons. Bref, ils ont pensé à tout. «On a même contacté Norbert Tarayre et Anthony Kavanagh (ndlr: les deux stars françaises ont déjà soutenu Manuel par le passé) pour qu’ils deviennent les parrains de la recherche de fonds, mais ils n’ont pas encore répondu», révèle Natacha Pache, initiatrice et cousine de l’adolescent.

Plus de 13 000 francs récoltés

Le coup d’envoi de la démarche participative a été lancé le 9 septembre, avec une petite course. A cette occasion, une soixantaine d’amis et de membres de la famille de Manuel Casimo ont fait don de 30 francs pour être sur la ligne de départ, à pied, en trottinette, en roller ou encore à vélo, comme la star du  jour. «Je voulais absolument y participer avec mon VTT, car j’adore en faire», témoigne Manuel Casimo, qui a perdu sa jambe gauche en raison de sa maladie.

Avec cette course conviviale, les différents paris lancés le jour de cette rencontre concernant le nombre de saucisses mangées et de litres de bière bues, ainsi que les dons des Nord-Vaudois, la famille Casimo a récolté plus 13 000 francs en dix jours. «Je ne pensais pas que les gens feraient autant pour moi», lâche avec émotion Manuel Casimo, qui rêve de visiter le Canada et l’Islande, en février prochain. Le solde des dons sera reversé à l’Association romande des familles d’enfants atteints d’un cancer (Arfec).

Un dernier envol

Cette démarche est d’autant plus importante pour la famille yverdonnoise qu’elle accumule les mauvaises nouvelles depuis la découverte de la maladie, en 2013. En effet, après une amputation de la jambe, suivie de neuf mois de chimiothérapie, le sarcome s’était comme endormi durant deux ans jusqu’à ce qu’un nodule refasse surface, en 2016, sur les poumons de Manuel Casimo, qui a dû se faire opérer à deux reprises. Les nouvelles séances de chimiothérapie n’ont pas réussi à freiner l’agressivité de son cancer qui a fini par s’étendre. «On a appris il y a quelque mois qu’il avait quatre métastases inopérables. Malgré les études cliniques auxquelles Manu a participé, nous sommes aujourd’hui à un point de non retour, confie Tina, sa maman. Son oncologue nous a dit: je ne veux pas vous choquer mais dix ans, ça me paraît beaucoup…. Heureusement qu’on est une famille soudée, sinon je n’aurais pas réussi à tenir face à cette sensation d’impuissance qui nous tue à petit feu.»

 

Christelle Maillard