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Tout en EquYlibre
Le centre met également l’accent sur la communication, l’écoute et le temps accordé aux patients.

Tout en EquYlibre

5 décembre 2024 | Texte: Maude Benoit | Photos: Michel Duperrex
Edition N°3846

Le centre EquYlibre, qui regroupe un large choix de médecines et de thérapies alternatives, a ouvert à Yverdon-les-Bains, sous l’égide des établissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV).

Sur le site d’Y-Parc, un nouveau centre de médecine intégrative a ouvert ses portes il y a un peu plus d’un mois: EquYlibre a pour ambition de traiter le patient dans sa globalité. Mais en quoi cela consiste-t-il?

Le projet est parti d’un constat, celui des limites de la médecine dite «académique» basée sur des données uniquement scientifiques. Une médecine dont les connaissances et techniques ont incontestablement amélioré la qualité de vie de la population et augmenté l’espérance de vie. Mais, qui ne résout pas tous les maux.

La docteure Monica Pagin, responsable médicale d’EquYlibre, l’a constaté alors qu’elle était cheffe de service aux urgences: «La médecine académique traite les symptômes et non pas la personne. Or, donner des médications ne suffit pas toujours. Il faut parfois soigner les douleurs émotionnelles profondes du patient.» Ainsi, quand la médecine académique ne suffit plus, il est possible de se tourner vers des médecines alternatives, comme l’hypnose, l’acupuncture, l’homéopathie pour ne citer qu’elles.

Le centre EquYlibre regroupe ainsi 17 types  de médecines alternatives à ce jour et presque autant de professionnels qui collaborent entre eux pour avoir une approche thérapeutique globale et une prise en charge du patient à 360 degrés.

Cependant, le risque de se perdre dans cet éventail des médecines alternatives est parfois grand; comment savoir vers quoi  ou qui se tourner? «C’est à cela aussi que sert le centre. Nous prenons en charge le patient et étudions ses besoins en lui offrant un panel large de propositions. Mais ce n’est pas à lui de faire le travail de recherche, parfois lourd émotionnellement», explique la docteure Nathalie Favre, spécialisée en médecine interne et fonctionnelle, et cofondatrice du centre.

Un système innovant en Suisse

Ce centre n’est pas le premier en Suisse. Il existe déjà des centres de médecine intégrative. La grande nouveauté ici, c’est le nombre de thérapies proposées qui ne se limitent pas à l’hypnose et à l’acupuncture, des médecines dont le recours est plus démocratisé. Au centre EquYlibre, il est possible de se tourner vers l’art-thérapie ou l’hippothérapie qui permet de travailler avec les chevaux. «Le centre a une visée évolutive, et nous prévoyons d’intégrer de nouvelles formes de thérapies, en fonction des besoins du Nord vaudois», explique Marc Allemann, directeur général des EHNV.

Une vision qui répond à la demande grandissante de la population qui se tourne de plus en plus vers des pratiques médicales alternatives. Ainsi, cela permet de donner la possibilité à la patientèle nord-vaudoise d’avoir accès à des soins de qualité et rigoureux, puisque le centre dispose du soutien des EHNV. Une véritable prise de position du milieu hospitalier qui reconnaît donc ces pratiques.

En équilibre avec les EHNV

«Le centre EquYlibre est sous l’égide des EHNV, ce qui garantit des standards élevés en matière de soins. Tous les collaborateurs sont des médecins qualifiés et compétents», explique Monica Pagin. Et d’ajouter que «le but n’est pas de remplacer la médecine académique, mais de collaborer et de travailler de manière complémentaire». Est-ce un défi possible quand on connaît la méfiance du monde médical envers ces formes alternatives? «Sur le sujet, le corps médical est fractionné, mais cela dépend plus des individus que de la science. Davantage de médecins envoient certains de leurs patients chez nous. Les tendances évoluent», explique Julien Ombelli, directeur médical des EHNV.

À noter qu’il ne s’agit pas de diaboliser la médecine académique et d’élever les médecines alternatives en solution miraculeuse. Le but du centre est de conjuguer les atouts des deux systèmes et de résoudre leurs limites de manière transversale.

Bien-être et coût, ou comment jongler avec ses assurances

La question des coûts de ces services se pose tout de même. Si ces thérapies ne sont souvent pas remboursées par les assurances,  certaines le sont par la complémentaire; mais encore, cela dépend de votre caisse d’assurance. Un vrai casse-tête.

De plus, cette multiplication des pratiques médicales n’engendre-t-elle pas des surcoûts inutiles? Pas pour la docteure Nathalie Favre: «Lors de la première consultation, nous prenons en compte le système d’assurance et la situation financière du patient pour créer son parcours de santé. De plus, l’accompagnement prodigué au patient lui évite de tâtonner en testant des techniques diverses et variées qui engendreront un certain nombre de coûts.»

Un système qui ne peut pas non plus prétendre concurrencer le prix des technologies médicales et des hôpitaux, nécessaires, mais coûteuses. L’autre côté positif de ces médecines, c’est leur caractère préventif. «Nous allons également essayer de chercher des financements qui pourraient nous aider à financer, par exemple, des traitements pour des enfants dans le cas où les familles ne pourraient pas le faire», conclut Julien Ombelli.