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Tout pour le peuple
Pascale Fischer, co-présidente du PSY. © Michel Duperrex

Tout pour le peuple

30 septembre 2020

Le PS et le POP yverdonnois ont annoncé leur alliance en vue des élections communales. Avec quelques symboles assez forts.

 

«Greenwashing» pour Pascale Fischer, «reverdissement» pour Gaspard Genton: l’une a préféré utiliser l’anglais, l’autre le français, mais l’idée directrice était la même: la Municipalité a pris des mesures «écolo» ces derniers mois, uniquement de manière hypocrite et dans un but électoral. Les Socialistes et les Popistes sont venus, eux, témoigner de leur sincérité mercredi, affirmant d’une même voix vouloir partir à la conquête du Conseil communal et de l’Exécutif «pour le bien de la ville et de ses habitants.»

Comme les Verts avec Solidarité & Ecologie une semaine plus tôt, les Socialistes ont trouvé un allié. Le PS est en effet venu accompagné du Parti ouvrier populaire, qui cherche lui aussi à revenir au Conseil communal. Le schéma était donc le même, la stratégie aussi: d’abord le programme, ensuite les candidats. Le PLR et l’UDC ont fait le contraire, dans un «choc des idéologies» assez caricatural.

Il n’était pas question de caricature, mercredi, mais de symbole. «Nous annonçons notre alliance à la Maison des Associations», a relevé Luca Schalbetter, président du POP Yverdon. «Ce n’est pas anodin. Ce lieu s’appelait le Cercle ouvrier yverdonnois. C’est par exemple ici que s’étaient réunis les travailleurs de l’usine Paillard, en 1971. Une réunion qui avait débouché sur une grève lors de laquelle le POP avait eu un grand rôle. C’est aussi ici qu’est apposée une plaque commémorative des ouvrières de la fabrique de cigarettes Vautier qui se battaient alors pour le droit de s’organiser en syndicat et qui par la suite ont créé une coopérative ouvrière, une usine autogérée par les travailleuses.»

Des symboles du passé, avec un objectif avoué: «reconquérir les classes populaires», selon les termes exacts employés par Luca Schalbetter avec donc, sous-jacent, l’idée qu’elles avaient été égarées à un moment.

Le PS et le POP, unis pour cette campagne, ont présenté un projet en huit points avec, à chaque fois, une idée concrète en illustration. En vrac: des bons pour soutenir la population et l’économie locale, une place d’accueil pour chaque enfant en ayant besoin, une généralisation de la limite à 30 km/h en ville, la création d’une Maison des associations que les sociétés locales pourraient réserver gratuitement une ou plusieurs fois par année, un passeport sport et culture, mais aussi un arrêt de la cession de terrains publics à des privés.

La campagne est donc lancée désormais partout au sein des principales forces politiques de la Ville. Le PS et le POP ont d’ailleurs déjà avancé leurs pions pour la phase suivante, en ouvrant largement la porte à un rapprochement avec les Verts. Pour l’heure, ils restent séparés, mais leur alliance progressive semble être une évidence.

 

«Un bilan en béton, plutôt qu’un bilan brillant»

 

Invités à commenter le bilan de la Municipalité actuelle, les responsables du PS ne se sont pas fait prier. «Ils regardent le développement dans le rétroviseur et ont une politique des années 50 par rapport à la mobilité», a estimé Pascale Fischer, reprenant la rhétorique des Verts, qui jugent la Municipalité actuelle «dépassée et XXe siècle».

Stéphane Balet est ensuite revenu sur la législature en cours, jugée «brillante» par Laurent Roquier, président du PLR. «Ils ont un bilan en béton, plutôt qu’un bilan brillant comme ils le prétendent. Quand on fait quelques années en politique, on se confronte à des faits parfois déjà vécus. Nous, en 2014, quand il y a eu la complémentaire, on était convaincus d’avoir fait du très très bon travail. Mais on n’aurait jamais osé dire que l’on avait été brillants. Il y a toujours des choses qu’on peut améliorer ou que l’on peut regretter. Qu’ils considèrent leur travail comme étant bon, je peux comprendre, mais brillant me paraît excessif», a lancé l’ancien candidat à la Municipalité.

Le fait que le PLR parle de la bonne santé d’Y-Parc dans son bilan fait aussi réagir Stéphane Balet: «Ce n’est pas grâce à eux! C’est surtout en raison du fait que la LAT est passée par là et qu’Yverdon-les-Bains avait des terrains disponibles, car les municipalités précédentes, à la fois de droite et de gauche, ont eu la bonne idée de dire: on ne met pas n’importe quoi à cet endroit-là. Il y a une dizaine d’années, on nous reprochait de ne pas laisser venir sur ces terrains des entreprises d’autres secteurs d’activité, comme la logistique ou des centres commerciaux. Heureusement qu’on ne l’a pas fait, sinon les entreprises à haute valeur ajoutée technologique ne seraient pas là aujourd’hui!»

Tim Guillemin