Jean-Pierre Masclet (à dr. avec le chapeau), est retourné trois mois à Diégo Suarez pour aider au reboisement ou encore comme bénévole dans la médiathèque. DR

Tout pour les jeunes malgaches

5 octobre 2023

Soutien – L’association Zanaka continue d’œuvrer auprès des plus démunis à Madagascar. Elle présentera ce soir ses actions phares de l’année et ses projets concrets.

Jean-Pierre Masclet aime aider son prochain. Cette observation devient une certitude lorsqu’on écoute l’homme qui a fondé l’association Zanaka parler de ses actions et des mois passés auprès des bénéficiaires à Diégo Suarez, ville située au nord de Madagascar. Sur l’île africaine, la précarité sévit, puisque le taux de pauvreté était estimé à plus de 80% en 2022, le plaçant dans les cinq pays les plus pauvres du monde. Parmi cette population, énormément de jeunes et d’enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes, non scolarisés ou atteints de malnutrition chronique. Face à cette injustice, Jean-Pierre Masclet, également actif dans les Cartons et Jardins du Cœur à Yverdon, ne peut rester les bras croisés.

Si l’association Zanaka a été créée en 2021, l’Yverdonnois ne se satisfait pas d’envoyer de l’argent ou des livres à Diégo Suarez, puisqu’il aime se rendre sur place, afin de constater physiquement l’évolution des projets et surtout d’y prendre part. «En une année, j’ai passé cinq mois à Madagascar. Cela m’a permis de créer un réseau et de mettre en place quelques projets. Le fait d’être sur place permet aussi de vivre avec la population, explique Jean-Pierre Masclet. Je n’ai pas fait du tourisme! J’ai vécu chez une famille dans un quartier pauvre.»

Les mains dans le sol

Ces projets, principalement dirigés vers les enfants et les jeunes, ont gentiment germé depuis les balbutiements de l’association. Ils ont même fleuri, puisque Zanaka a organisé trois journées de reboisement avec une centaine d’enfants. «Une grande partie de la forêt primaire a disparu. Les Malgaches cuisinent au charbon de bois puisque l’électricité n’est pas accessible partout… En organisant ces journées et en faisant la plantation avec les enfants, cela les rend attentifs à l’écologie et à la forêt. C’est très important pour l’avenir de Madagascar.»

Si Jean-Pierre Masclet aime mettre la main à la pâte, l’aspect financier n’est évidemment pas négligeable pour soutenir des populations précaires. «J’ai pu aller dans des quartiers où l’on voit des choses incroyables dues à la pauvreté. C’est un dénuement total. Malgré tout, il y a une solidarité extrême.» Et pour que cette solidarité vienne également de l’étranger, comme du Nord vaudois, les dons restent très importants. C’est pourquoi l’association présentera ce soir (voir encadré) à Yverdon ses actions, ainsi que des conférences. «Nous avons une personne qui travaille pour nous sur place et supervise les projets. Le franc qui part d’ici est utilisé là-bas, sans frais supplémentaires.» Des dons qui ont notamment offert l’opportunité à deux jeunes de s’inscrire à l’université. Un rêve, très souvent inespéré à Diégo Suarez.

Zanaka collabore

Une médiathèque composée de livres, de jeux de société et d’un bus de lecture fait partie des différentes collaborations qu’entretient Zanaka avec d’autres institutions, comme dans le cas présent en envoyant du matériel à l’Alliance Française. On notera également le soutien à l’association musicale Kidy Percu qui construit un jardin didactique ou l’ONG Maison de sagesse qui a fait reconnaître plus de 1000 enfants non déclarés à Madagascar et accueille des personnes en situation de handicap dans un lieu dédié. Une formation en hôtellerie et restauration a également été mise en place uniquement pour les jeunes en situation de précarité.