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Tout un symbole
© Michel Duvoisin

Tout un symbole

8 décembre 2022

Janick Herren monte au CHI de Genève! La cavalière de La Mauguettaz a été repêchée. Une grande première pour elle, pour boucler une année très dure sur le plan personnel.

C’est Noël avant l’heure pour Janick Herren! Grâce à sa magnifique saison 2022 – une victoire dans le GP de Sion et la médaille d’argent aux Championnats romands –, la cavalière de La Mauguettaz a été repêchée par le comité d’organisation pour participer au CHI de Genève, qui se déroule d’aujourd’hui à dimanche à Palexpo.

Événement mythique, élu à dix reprises meilleur concours du monde, le CHIG accueillera cette année encore tout le gratin mondial avec ses cracks. Aux côtés des médaillés olympiques, mondiaux et européens, les meilleurs pilotes romands du circuit national auront l’opportunité de participer à six épreuves de niveau 5* et de se frotter aux stars devant le public vibrant de Palexpo.

Après Jennifer Meylan – également originaire de La Mauguettaz! – dans les années 2010, c’est au tour d’une autre régionale de fouler cette piste mythique. Pour Janick Herren, il s’agira d’une grande première dans la cour des grands.

 

Janick Herren, quel a été votre sentiment jeudi dernier, lorsque vous avez appris cette grande nouvelle?

Vincent (ndlr: Deller, son mari – ils se sont dit «oui» le 28 octobre – et coach) et moi avons pleuré de joie! C’est vraiment la cerise sur le gâteau et un rêve de gamine qui se réalise. Monter à Genève est le rêve de tout cavalier!

 

Fin octobre, vous étiez passée à un rien d’une des wild-cards romandes et faisiez donc partie des viennent-ensuite. Aviez-vous tout de même espoir?

J’avais vraiment envie d’y croire, surtout après cette année difficile (ndlr: elle a perdu sa maman en août et sa grand-maman il y a trois semaines), mais je dois dire que la semaine dernière, je n’y croyais plus. Puis le téléphone a sonné. Moi qui adore les scénarios des films de Noël «cucul», je suis servie (rires).

 

C’est finalement une jolie revanche, puisque vous n’étiez pas passée loin d’y monter en 2019 non plus.

Nous étions vraiment tout près et tout s’était effondré avec une chute à Chevenez. Cette année, nous étions encore plus proches, mais cela m’avait moins pesé sur le moral, car la wild card nous avait échappé pour une petite faute.

 

Comment s’est déroulée votre préparation express?

On a commencé par tourner en rond dans tous les sens jeudi matin, puis on s’est organisés. Il a déjà fallu trouver quelqu’un pour nous aider avec Marlon et les chevaux (ndlr: Janick Herren et Vincent Deller sont parents d’un petit garçon). On a renoncé à l’hôtel. Nous dormirons comme d’habitude au camion, en mode camping. Ce n’est pas parce que c’est un 5* que nous allons tout changer! Puis nous avons tondu les juments, qui ressemblaient davantage à des lamas qu’à des chevaux. Mes juments ont eu droit à une pause après le concours de Chevenez fin octobre, et nous avions déjà commencé à ressauter. Nous sommes vite allés au concours indoor de Monsmier vendredi pour participer à une R/N130 afin de les remettre dans le bain.

 

Vos deux juments sont-elles en forme?

Oui, elles ont bien sauté à Monsmier. Il nous manque peut-être un gros concours de préparation. On verra. C’est difficile de juger.

 

Et vous, comment vous sentez-vous à quelques heures du coup d’envoi?

Je me réjouis trop! Je n’ai d’ailleurs pas dormi la nuit de jeudi à vendredi derniers tellement j’étais excitée.

 

Quels sont vos objectifs?

Prendre un maximum d’expérience et apprendre le plus possible de ces grands cavaliers. Nous aurons l’occasion de les observer à l’échauffement. J’espère faire des parcours propres et jolis. Un classement serait incroyable! On va essayer.

 

Quel est votre plan? Savez-vous déjà dans quelles épreuves vous alignerez telle ou telle monture?

Nous avons plusieurs plans en tête, qui dépendront de la manière dont les juments se comporteront le jeudi (ndlr: la piste de Palexpo, avec son lac et son écran géant, peut impressionner certains chevaux). Dame de Vaillant sautera la 140 et Jisca de Laubry la 145. Toutes deux ont déjà foulé cette piste à l’occasion des épreuves nationales, à 135 cm, il y a quelques années. Elles étaient à l’aise, mais le 5* c’est très différent.

 

Votre époux et entraîneur Vincent Deller a lui-même participé plusieurs fois au CHI de Genève. Quels conseils vous a-t-il donnés?

De me faire plaisir, de ne pas me mettre de pression et… d’écouter mon mari (rires).

 

Une anecdote?

Lundi, Vincent a mis nos obstacles à la hauteur maximale sur notre paddock afin que je m’habitue visuellement et que je ne sois pas choquée en arrivant sur place. On s’est aussi rendu compte que j’étais la deuxième cavalière de notre rue à monter à Palexpo!

 

Et le mot de la fin?

Ce qui me motive particulièrement, c’est que j’aimerais rendre mon papa fier de moi. Ce fut une année douloureuse pour lui avec le décès de sa femme et de sa maman en quelques mois. Je suis très admirative de lui et de comment il gère tout cela. Il m’a toujours soutenue financièrement, mais c’était beaucoup ma maman qui m’aidait avec les chevaux, car c’était son truc. Désormais, il essaie de s’impliquer davantage, et c’est hyper cool! Il fait tellement d’efforts pour être présent sans nous «embêter». Finir l’année à Genève est une très grande fierté vis-à-vis de lui.