Chamblon – Cent recrues participent au test de l’application Covid de l’EPFL.
L’application destinée à accompagner le déconfinement en Suisse, développée par l’école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et par l’entreprise privée Ubique, entre dans sa dernière phase d’essais. Depuis hier matin, une centaine de soldats de l’école de recrues d’infanterie II, basés à Chamblon, testent ce dispositif en conditions proches de la réalité. Cet exercice grandeur nature prendra fin ce matin.
Répartis dans deux auditoires, les militaires ont pris connaissance des conditions hier, en tout début de matinée. «Ce système est cent pour cent anonyme. Il enregistre les contacts de plus de cinq minutes entre des personnes disposées à moins de deux mètres. Les informations s’échangent entre deux appareils, elles ne vont pas plus loin», a expliqué Alfredo Sanchez, ingénieur et chef de projet à l’EPFL.
Anonymat garanti
L’application doit simplement permettre à une personne de savoir si elle a été en contact avec une autre infectée. «C’est le portable qui notifie que quelqu’un est positif. Ce n’est pas le serveur. Le principe de l’anonymat est totalement préservé», ajoute encore Alfredo Sanchez.
Et d’expliquer ensuite que dans le cadre de leurs activités, les participants auront à s’échanger des cartes si le contact a duré plus de cinq minutes. Ces cartes portent des des numéros, qui permettront d’assurer le suivi.
Deux porteurs du virus
Pour les besoins de l’exercice, le chef de projet, «faux médecin», désigne deux personnes infectées par le Covid. Ceux qui auront été en contact avec ces «cobayes» en seront informés par l’application. Dans la pratique, la personne qui aurait eu un contact avec une personne positive devrait ensuite s’adresser à un médecin.
Et le chef de projet de conclure: «On fait quelque chose de sérieux et de rigoureux. On est en train de travailler sur l’outil. Et on vous garantit la sécurité des données.» D’ailleurs, ces informations seront détruites après l’exercice. Manifestement contents de participer à un essai utile pour tout le pays, les militaires ont ensuite entamé leur programme de travail: test d’aptitude physique pour les uns, entraînement au tir pour les autres.
Un élément clé du dispositif
L’application a été développée «au pas de charge» par l’EPFL, qui travaille depuis longtemps sur la problématique de l’anonymisation des données. «Elle fait partie d’un système dont la responsabilité est assumée par l’Office fédéral de la santé publique», explique Cédric Moullet, vice-directeur de l’Office fédéral de l’informatique, présent hier matin sur le site de Chamblon.
Si le test permet de confirmer la fiabilité de l’application, celle-ci sera officialisée d’ici peu par le Conseil fédéral. Car c’est un élément essentiel du dispositif de déconfinement.