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«Treize rencontres à prendre comme des matches de Coupe»
15 février 2020. Nyon. Stade de Colovray. Match amical. Stade Nyonnais 1-1 Yverdon Sport. Jean-Michel Aeby, entraineur d'Yverdon Sport. © Gabriel Lado

«Treize rencontres à prendre comme des matches de Coupe»

27 février 2020 | Edition N°2693

Yverdon Sport entame la seconde moitié du championnat dimanche, contre Sion II. Une ronde à l’issue de laquelle la formation de Jean-Michel Aeby se doit de retrouver le deuxième échelon national.

Après avoir passé la pause hivernale confortablement installé sur son trône de leader, Yverdon Sport s’apprête à reprendre le chemin du championnat. Les hommes de Jean-Michel Aeby auront treize matches – deux rencontres comptant pour le deuxième tour ayant déjà eu lieu à l’automne – pour concrétiser leurs ambitions et décrocher cette ascension tant convoitée en Challenge League. Avec sept points d’avance sur leur plus proche poursuivant, Rapperswil, et huit unités de plus que Stade Nyonnais et Étoile Carouge, les Yverdonnois bénéficient d’une petite marge de sécurité, mais ils ne devront en aucun cas se reposer sur leurs lauriers, sous peine d’être coiffés au poteau.

Jean-Michel Aeby, à trois jours de la reprise du championnat, êtes-vous satisfait de l’état de forme de vos troupes?

La préparation s’est bien passée, malgré les conditions particulières auxquelles nous avons dû nous adapter, en raison des travaux au stade. La charge d’entraînement a été conséquente et les joueurs ont souvent disputé les rencontres de préparation avec les jambes lourdes, mais cela ne nous a pas empêchés d’essayer à chaque fois de livrer le meilleur match possible. Mis à part Franck Nioby, François Marque et Jules Haabo, déjà blessés avant la pause, et Bruno Caslei, qui a ressenti une gêne à un genou en cours de préparation (ndlr: le Genevois avait été victime d’une déchirure des ligaments croisés en octobre 2018, qui avait été suivie d’une longue période de convalescence), tout le monde est à disposition. Ce qui montre que le travail a été bien effectué.

Vous bénéficiez désormais d’une attaque renforcée, puisque Gentian Bunjaku et Sergio Cortelezzi, en provenance respectivement de Vevey (1L) et de Bellinzone, ont rejoint les rangs d’YS, tandis que Christos Aravidis a quitté le club. Pourquoi avoir choisi de faire venir un attaquant supplémentaire?

Après le visionnage des vidéos, je trouvais qu’il n’y avait pas suffisamment de solutions offensives au niveau axial. Gentian Bunjaku arrive certes dans une ligue supérieure, mais c’est un joueur de profondeur, de vitesse, qui va pouvoir faire parler sa puissance balle au pied. Quant à Sergio Cortelezzi, je voulais un élément qui évoluait déjà en Suisse, car ce n’est pas évident de rejoindre le championnat helvétique à cette période-là de l’année. Il est encore suffisamment jeune pour avoir des ambitions et il était au même niveau de préparation que le reste du groupe quand il est arrivé. Nous avons saisi l’opportunité qui se présentait, en espérant qu’elle soit payante.

Votre effectif est particulièrement fourni, comment allez-vous le manager?

Tous les postes sont doublés, les joueurs vont donc devoir se montrer performants. Ils doivent se comporter comme des professionnels, même si ceux-ci n’aiment pas non plus être sur le banc ou sortir à la 88e minute. Ils doivent comprendre qu’il nous faudra choisir les meilleures armes possible pour gagner chaque match, et que si nous atteignons notre objectif – la promotion –, tout le monde sortira gagnant.

Ne craignez-vous pas qu’il y ait des tensions néfastes pour l’équipe si certains estiment qu’ils ne bénéficient pas d’un temps de jeu suffisant?

Les tensions existent toujours, au staff de les gérer. Les semaines vont s’enchaîner, il faudra trouver la bonne carburation. Roger Federer a beau être le meilleur joueur de tennis de tous les temps, il lui arrive quand même de passer à côté d’un match. Mais il se remet constamment en question. C’est ce que les membres de l’équipe doivent réussir à faire. Les bons footballeurs doivent être capables de faire leur autocritique, de savoir pourquoi ils ne sont pas sur le terrain. En ce qui me concerne, j’essaierai d’être transparent quant à mes choix. À l’heure actuelle, la gestion de l’homme est importante. Il faut se demander si le message passe, sans trop communiquer non plus car ça saoule rapidement. C’est tout un art de trouver un juste milieu.

Vous possédez une avance de sept points sur votre plus proche poursuivant, Rapperswil. Comment allez-vous la gérer?

En football, les calculs sont ce qu’il y a de plus dangereux. Il y a treize rencontres jusqu’à la fin de la saison, nous devons les prendre comme autant de matches de Coupe. Il ne faudra pas attendre la mi-temps quand ça ne fonctionne pas pour effectuer les changements nécessaires, utiliser au maximum les forces à disposition.

Le mois d’avril pourrait s’avérer décisif, puisque vous recevrez les Saint-Gallois le 11, avant de vous rendre à Carouge, actuel 4e, une semaine plus tard.

Il le sera peut-être déjà moins fin mars… Nous voulons pouvoir préparer la suite au plus vite, même si nous sommes conscients qu’il y a encore de bonnes équipes dans notre sillage.

Pour la reprise du championnat, vous affronterez dimanche la relève sédunoise, qui occupe la 10e place du classement. Est-ce un avantage de ne pas tomber sur un gros morceau dès le premier match?

Il faut toujours se méfier des M21, car ce sont des jeunes qui en veulent, et il y a toujours la question de savoir si des joueurs de la première équipe viendront en renfort. De plus, il y a une pression supplémentaire quand on sort d’une période de préparation, tout le monde veut jouer. Nous devrons nous rendre en Valais en ayant confiance en nos forces, mais en étant également conscients de nos faiblesses. À nous de nous montrer conquérants pour aller chercher un résultat favorable.

Muriel Ambühl