Triste fin de semaine pour le commerce

Plusieurs enseignes du centre-ville ont fermé leurs portes.

Les autorités et leurs représentants se réjouissent, et c’est bien, sur les réseaux sociaux du futur Manor, dont le bâtiment sera assaini et complété par neuf logements. A la clé, un repositionnement dans le haut de gamme. Avec l’arrivée de Starbucks, pas de doute, la capitale du Nord vaudois s’apprête à jouer dans la cour des grands.

La réalité est toutefois un peu différente. D’abord, même si le syndic Pierre Dessemontet considère que la fermeture de Manor 2 (anciens Magasins Réunis), n’est pas actée, la porte-parole du groupe Manor a elle été très claire: une fois le bâtiment de la rue du Lac 33 assaini et réaménagé, celui donnant sur la place du 7 Février (Ancienne-Poste) sera abandonné par le groupe.

A deux pas de là, les boutiques Benetton et Sysley, situées de part et d’autre de la rue du Lac, ont définitivement fermé leurs portes samedi.

Les cinq employées, dont deux comptent vingt et trente ans de service, ont été licenciées. Les délais et les formes ont été respectés. Il n’empêche qu’elles ont perdu leur travail.

Juste à côté, la grande boutique Candies (Au Petit Robinson), dédiée également à la confection, qui avait emménagé au printemps, a également fermé. Mais c’était prévu, les locaux n’étant disponibles que jusqu’à l’arrivée d’un prochain locataire.

L’exploitant de Candies, qui a d’autres magasins en Suisse romande, cherche à rester dans la capitale du Nord vaudois. Encore faut-il y trouver des locaux à un loyer raisonnable. Car les prix pratiqués au centre-ville sont de moins en moins accessibles aux petits commerçants, sauf quand ils en sont propriétaires.

Vendredi déjà, à la rue de la Plaine, le magasin Fust, dédié à l’électroménager, a fermé ses portes définitivement. Il avait été inauguré il y a une quarantaine d’années. Le dernier employé a été transféré à Romanel. A côté, la boutique de la Maison d’Ailleurs fermera à l’automne.

La succursale de Fust consacrée aux équipements, cuisines et salles de bains notamment. est en sursis. Non qu’elle ne marche pas, bien au contraire, mais la problématique du stationnement nuit aux affaires: «Nous avons des clients qui viennent de l’extérieur. En pleine négociation, ils pensent tout d’un coup au parking… et reviennent parfois avec une amende, que nous payons.»

En effet, on n’achète pas des équipements intérieurs comme une miche de pain et le choix prend souvent plus d’une heure. A défaut de pouvoir s’installer dans un centre commercial (Bel-Air), la filiale du groupe Coop s’en ira, à moyen terme, ailleurs, vraisemblablement du côté d’En Chamard.