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Un an de prison avec sursis pour avoir congelé son ex-femme
© Michel Duperrex

Un an de prison avec sursis pour avoir congelé son ex-femme

25 mai 2021

Un Vaudois de 56 ans, soupçonné d’avoir tué son ex-femme à Orbe (VD) en 2016, écope finalement d’une année de prison avec sursis. Il a été condamné mardi à Renens pour omission de porter secours, atteinte à la paix des morts et escroquerie à l’aide sociale.

Le quinquagénaire a donc été libéré des chefs de prévention de meurtre et d’homicide par négligence au bénéfice du doute. Il était en effet soupçonné d’avoir tué, volontairement ou par négligence, la mère de ses deux enfants le 16 juillet 2016 dans leur maison d’Orbe.

Pour mémoire, le Ministère public avait requis quatorze mois de prison avec sursis pour homicide par négligence à l’encontre de cet homme qui a déjà purgé 182 jours en détention préventive.

A l’énoncé du verdict, le prévenu a lancé « merci beaucoup » au Tribunal. « Je suis soulagé, c’est une grande chance d’être tombé sur des gens qui ont compris », a ensuite expliqué l’accusé à la presse avant de repartir libre au guidon de son scooter.

Les circonstances de la mort de son ex-femme n’ont pas pu être établies clairement par l’enquête. Le procureur avait présenté dans son acte d’accusation deux versions différentes, chose rare: le meurtre et l’homicide involontaire. Or lui-même avait finalement abandonné en cours d’audience la première de ces deux qualifications juridiques.

Le représentant du Ministère public a dit se laisser le temps de décider s’il fera appel ou non de ce verdict.

« Déclarations truffées de contradictions »

Le Tribunal ne croit pas que la disparue se soit suicidée par pendaison comme l’affirme l’accusé. Il estime aussi « qu’il n’est pas impossible qu’il ait étranglé son épouse, mais aucun élément ne l’atteste ». Et d’ajouter qu’il existe beaucoup de zones d’ombre que ni l’enquête ni le procès ne sont parvenus à lever.

La présidente a toutefois fustigé les « déclarations peu crédibles truffées de contradictions » de l’accusé, tout en estimant que ce dernier avait pris conscience de la gravité de ses actes.

La dispute fatale découlait du fait que la victime avait finalement compris que les logements que son ex-mari prétendait régulièrement lui avoir trouvé depuis des années n’existaient pas.

L’accusé avait placé le cadavre de sa victime dans son congélateur-bahut pendant deux mois. Il l’avait ensuite emmuré dans un vide sanitaire situé sous les escaliers extérieurs. Il avait continué à toucher l’assurance invalidité de la disparue quatre mois durant pour un total de 12’610 francs.

Un couple marginal et dysfonctionnel

L’accusé est décrit par les experts comme souffrant de trouble de la personnalité immature, de trouble dépressif et de trouble du développement psycho-affectif. Le tribunal a estimé que « sa culpabilité est importante », « son attitude est choquante » mais que « le risque de récidive est faible ».

De son côté, la disparue était suicidaire et souffrait de schizophrénie paranoïde. Le couple dysfonctionnel qu’ils formaient depuis 1987 était séparé depuis 2012 à la demande de la disparue. Mais ils continuaient à vivre, presque coupés du monde, sous le même toit avec leur fils cadet.

ATS