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Un arbre avec perruque…
Des cotinus du Haut-Valais, avec un feuillage d’automne.

Un arbre avec perruque…

5 juin 2025 | Texte et photos: Georges Pury
Edition N°La Région Hebdo No 14

Notre paysagiste s’intéresse cette semaine aux buissons de 2 à 3 mètres de hauteur dont la floraison a lieu actuellement, en grappes vaporeuses, ce qui donne une impression de perruques.

Quel rapport peut-il y avoir entre un arbre et une perruque? C’est pourtant le nom que l’on attribue à un buisson de 2 à 3 mètres de hauteur dont la floraison a lieu actuellement, en grappes vaporeuses qui donnent effectivement l’impression de perruques. Son nom scientifique est cotinus, et on le trouve dans nombre de jardins, avec un feuillage vert ou rouge violacé, selon les variétés. A l’état sauvage, il croît surtout dans des endroits arides, comme les pentes valaisannes au nord-ouest de Tourtemagne. Au mois d’octobre, c’est un flamboiement rouge vif qui colore ces éboulis et se remarque de très loin. Les fleurs minuscules, puis les graines sont portées par tout un réseau de pédicelles qui font penser à des nuages au-dessus du feuillage, d’où son nom d’arbre à perruques…

Cet arbuste à feuilles arrondies est originaire d’Asie et d’Europe méridionale, il supporte les expositions en plein soleil, a une croissance parfois un peu désordonnée mais ne dépasse guère trois mètres de haut. Sa floraison, en juin-juillet, le rend très particulier, comme son feuillage allant du vert au violet ou au jaune selon les variétés. Le bois du cotinus peut fournir une teinture pour colorer les cuirs ou la laine. On peut aussi en tirer une huile essentielle antioxydante.

Ces propriétés n’étant plus guère utilisées, cet arbuste a surtout un but décoratif et complète harmonieusement d’autres arbustes en fleurs dans cette période de fin de printemps-début d’été: deutzia, philadelphus (citronelle), kolkwitzia, weigela. L’association de ces arbustes peut déboucher sur de magnifiques haies fleuries de 2 à 3 mètres de hauteur, qui demandent peu de taille si l’on ne doit pas respecter les deux mètres réglementaires. D’autre part, il serait encore préférable de les associer à d’autres arbustes à floraison plus hâtive (forsythia, spirées, viornes, etc.), tardive (hibiscus, genêt d’Espagne), ou encore à feuillage persistant.

Le but de ces associations d’espèces est d’arriver à un aspect le plus naturel possible sans trop de travail d’entretien, ainsi qu’à un épanouissement tout au long de l’année. Un travail laborieux, mais qui en vaut la peine, avec beaucoup de découvertes…