Un baptême du feu nord-vaudois

Lausanne – Des vaches de Christophe Paillard et Jacky Schläpfli, de Champvent, se sont mesurées, pour la première fois, à d’autres représentantes de leur race, hier, dans le cadre de l’événement. Retour sur cette matinée où d’autres Nord-Vaudois ont brillé.

Gilbert Christen, de Cheseaux- Noréaz, emmène sa vache Simmental, Frivole, vers la victoire.

Quelques coups de brosse et un peu de laque pour «faire briller» la robe: aucun détail n’est oublié, afin de présenter Damassine sous son meilleur jour au juge. C’est à Audrey Hediger que revient l’honneur de conduire la belle représentante de la gent bovine sous les feux des projecteurs des halles 6 et 7 d’Expo Beaulieu Lausanne. Christophe Paillard, l’éleveur, assistera des tribunes à cette première.

«Cela faisait un moment que j’avais envie de participer, juste pour le plaisir, à Swiss Expo avec mes vaches. C’est quand même une fierté, car l’événement est mondialement connu. Ma belle-soeur était disponible et motivée, c’est ce qui m’a décidé. Elle s’occupe du stand avec des amis, je n’ai donc pas besoin de prendre cinq jours de congé», explique-t-il.

Audrey Hediger et «Damassine» bravent le froid pour rejoindre le ring…

Damassine et City, de l’exploitation champvanaise associant Christophe Paillard et Jacky Schläpfli, sont les deux seules concurrentes nord-vaudoises de la race Swiss Fleckvieh, dont la compétition a été organisée hier matin, parallèlement à celle des Simmental, auquel les Poncet, de Ballaigues, et les Christen, de Cheseaux-Noréaz, avaient une nouvelle fois inscrit certaines de leurs protégées.

… où la vache de près de quatre ans a terminé avant-dernière de sa catégorie d’âge

Avant de monter sur le ring, Damassine doit quitter la halle 12 de l’immense étable d’une capacité de près de 1000 bovins. Cet immense espace, où l’on bichonne son bétail et parle surtout suisse-allemand, est le théâtre de scènes un brin surréalistes pour le novice, comme la préparation des vaches à la tondeuse électrique sur fond de musique électronique. Laque, sèche-cheveux, ventilateurs et pommade mentolée rafraîchissante sont quelques-uns des accessoires et produits utilisés pour garantir la compétitivité de ces déesses bovines.

Eliana a terminé championne du pis et de sa catégorie.

Retour au concours. Un chemin de sciure fait office de tapis rouge à l’intention de Damassine, qui vient de quitter le confort de l’étable pour braver le froid. Il faut prendre ses précautions pour franchir la pente enneigée, sous le regard d’une colonne de visiteurs attendant de pouvoir entrer sur le site.

Les vaches se suivent le long du bâtiment où se déroule le concours. L’une de celles qui suivent Damassine s’oublie, obligeant ses accompagnants à l’arrêter pour nettoyer ses pattes arrières crottées.

Entrée sous les projecteurs

Tous les moyens sont bons pour mettre en valeur sa protégée.

Les vaches de la septième catégorie des Swiss Fleckvieh s’extirpe des coulisses et font leur entrée sur le ring, à la queue leu leu. Audrey Hediger pousse légèrement la vache située devant elle, qui faisait mine de s’arrêter. Damassine meugle à plusieurs reprises. Elle est soumise au regard aiguisé du juge avant de terminer son premier tour de piste. Les enfants d’une classe qui a pris place dans les gradins font des commentaires de dégoût lorsque qu’une participante fait une pause pipi sous leurs yeux.

Swiss Expo, c’est aussi une foule d’exposants agricoles en tous genres.

Le juge demande à Audrey Hediger de s’aligner aux autres avec sa vache. Le verdict est proche. Il consacrera Roxane, du Châtelard, pour «l’équilibre de son corps, de ses membres et de son système mammaire». Sa dauphine, Lara, de Burgistein, a tiré son épingle du jeu grâce, entre autres, à «sa ligne de dos». Quant à la troisième, Monia, de Schangnau, elle a pu compter sur «la qualité et la largeur de son système mammaire», pour ne citer que ces critères esthétiques. Il faut remonter au 12e rang pour retrouver Damassine.

Malina, l’une des vache des Poncet, de Ballaigues, se restaure dans l’étable.

Les bons résultats ne sont pas au rendez-vous -City, sa seconde porte-drapeau de l’élevage de Champvent, a terminé, elle aussi, avant-dernière de sa catégorie-, mais, pour Christophe Paillard, l’essentiel est ailleurs. «C’était une bonne expérience. Nous avions quand même le sourire à la fin du concours. Je fais partie de la Communauté d’intérêt pour la race Swiss Fleckvieh, donc je connaissais le niveau des concurrentes. Nos vaches n’étaient pas mauvaises, ce sont les autres qui étaient meilleures», explique l’éleveur, qui n’exclut pas de rempiler l’année prochaine.

Il faut descendre d’un étage et traverser d’innombrables stands de cloches, de machines, ainsi que d’autres outils et accessoires agricoles en tous genres, où les apéritifs démarrent, pour rencontrer Gilbert Christen et ses quatre protégées de la race Simmental.

Swiss Expo est un rendez-vous incontournable pour l’agriculteur de Cheseaux-Noréaz. «Je viens chaque année depuis que la manifestation est organisée à Lausanne. Le site de Beaulieu s’y prête bien et l’ambiance est sympathique», a-t-il le temps de glisser avant d’emmener sa vache Frivole vers un nouvel exploit (lire encadré). En face de ses protégées, d’autres habituées, les représentantes de la Communauté d’exploitation Poncet, de Ballaigues, se reposent et se restaurent, parfaitement à leur place dans cette grand-messe de l’agriculture suisse et internationale.

Swiss Expo continue jusqu’à dimanche. Infos sur www.swiss-expo.com

Les premiers résultats des régionaux

A l’heure où nous mettions sous presse, les résultats des concours des races Simmental, Swiss Fleckvieh, Montbéliarde et Brunes originales étaient connus. Dans le premier cité, Frivole, de Gilbert et Steve Christen, de Cheseaux-Noréaz, est montée sur la première marche du podium dans sa catégorie. Cette habituée des premières places du classement avait déjà été sacrée en 2013 et terminé deuxième en 2014. Il ne s’agit pas du seul podium des Nord-Vaudois, puisque qu’une autre de leurs représentantes, Alfa, s’est hissé au deuxième rang dans sa catégorie.

Pierre Guignard, de Rances, et ses Montbéliardes, n’ont pas été en reste, puisque Vigoureuse a décroché un deuxième rang, alors que Salsa a obtenu une troisième place dans sa compétition.

Enfin, toujours chez les Montbéliardes, Giboulée, d’Etienne et Maxime Candaux, est grimpée sur la deuxième marche du podium dans sa catégorie.