Les buvettes d’alpage de la région arrivent au terme de la saison estivale. Elles tirent toutes un bilan mitigé dû principalement à des conditions météorologiques hors du commun. Enquête.
Décidément, l’été 2024 s’est montré sensiblement différent d’une saison estivale normale. Du coup, la clientèle des buvettes-chalets d’alpage a connu des hauts et des bas, et surtout une notable irrégularité. Affluence en cas de beau temps et personne durant les intempéries. Les événements sportifs à la télévision ont, eux aussi, joué leur rôle, pendant les mondiaux de foot au printemps et les Jeux olympiques de Paris pendant l’été. Durant les compétitions importantes, personne ne voulait plus quitter son poste de télévision ! Sans compter encore un événement récurrent qui prend de l’importance… avec la crise économique et le pouvoir d’achat qui dégringole, les gens sortent moins et dépensent moins. Triste réalité des faits…
Etat des lieux
Notre enquête a porté sur quelques établissements situés autour de la Dent de Vaulion. Voici ce que l’on peut en retenir.
Chalet du Crêt Blanc
Les deux associés José Lopes et Marco Nunès sont très satisfaits de leur première saison au Chalet du Crêt Blanc. Et le travail n’a pas manqué. Ils ont réaménagé le restaurant en lui donnant un cadre très agréable et cosy avec de belles tables et chaises confortables. Ils n’ont pas hésité non plus à créer une belle terrasse en bois, qui n’est malheureusement pas encore homologuée malgré de longues démarches. «Ce qui nous a motivés, c’est la belle régularité de notre clientèle. Quand on vient ici, on revient ! C’est un peu notre slogan. Les gens apprécient le nouveau cadre et l’accès aux toilettes grandement facilité depuis l’intérieur. Pour notre première saison ici, c’est vraiment OK avec une moyenne journalière d’environ 45 personnes. C’est gratifiant ! Nous fermons ici le 20 octobre. Mais nous n’allons pas chômer puisque, tout début novembre, nous reprenons le Restaurant Le Phoenix à Vallorbe. C’est une très belle opportunité pour nous. Nous espérons que notre restaurant, steakhouse et pizzeria pourra apporter quelque chose de nouveau à la Grand-Rue vallorbière», nous ont expliqué les deux patrons optimistes.
Chalet de la Dent de Vaulion
Modernisé et remis aux normes il y a déjà deux ans, le chalet de la Dent est géré par Georgina Moreira et Rogerio Monterro. « On a ouvert le 1er mai et nous avons malheureusement compté une majorité de jours de pluie. La Dent de Vaulion, c’est un but d’excursion. S’il y a du mauvais temps, il y a moins de passage, d’où, pour nous, une baisse d’environ 30% de clientèle. Cela aurait dû être meilleur, mais on n’y peut rien. Nous avons eu beaucoup d’annulations à cause de la météo. Il a donc fallu jongler pour trouver un juste équilibre avec notre personnel, par ailleurs de plus en plus difficile à trouver », constate le patron. Mais le couple va rester actif à Vaulion. Dès la fermeture de la Dent le 31 octobre, ce sera la réouverture de l’Hôtel-Restaurant des Trois Cœurs dès le 8 ou 9 novembre, dont toute la population se réjouit.
Chalet des Auges
Au-dessus de Premier, Aurore Blanchard tire un bilan « pluvieux », mais pas négatif pour autant. « Ma clientèle, formée d’habitués et d’amis et amies fidèles, vient quand même, quelle que soit la météo. J’ai certes eu une légère chute de fréquentation cet été par rapport à mes trois précédentes saisons ici. J’ai du recul pour faire des comparaisons. Je n’ai donc pas changé ma carte ni ma stratégie. Mes malak-auges sont toujours très appréciées. Malgré mes problèmes de santé, j’ai adapté au jour le jour mes besoins en réduisant mon personnel», constate la tenancière qui a déjà fermé son établissement dimanche soir 13 octobre.
Chalet de Châtel
Un peu en dessous de l’originale Croix de Châtel, se tient le chalet du même nom. A sa tête depuis quatorze ans, Bernard Favre en était à sa dernière saison puisqu’il a transmis le flambeau à son employée, Laurane André. C’est elle qui ouvrira l’établissement pour la saison 2025. « Je sais qu’il y en a qui se plaignent de cet été pourri, mais pas moi. Ce fut un peu moins bon, mais pas de diminution notoire de la clientèle qui me reste très fidèle dans ce lieu accueillant et sympathique. Pour moi, bien sûr, c’est avec un gros pincement au cœur et beaucoup d’émotion que j’ai tourné la clé pour la dernière fois dimanche passé», a-t-il dit, tout en souhaitant une saison plus ensoleillée pour 2025 à sa repreneuse.