Un cinquantenaire pimpant
30 septembre 2024 | Textes: I. Ro. | Photos: Gabriel LadoEdition N°3798
Élèves et professeurs, anciens et nouveaux, et les autorités ont fêté le jubilé du Gymnase d’Yverdon.
L’ambiance était à la fête samedi sur le site du Gymnase d’Yverdon, le GYYV, à l’occasion du cinquantenaire de son ouverture. Celle-ci a eu lieu à la rentrée du printemps 1974 sous l’appellation du CESSNOV, Centre d’enseignement secondaire supérieur du Nord vaudois. En effet, les futurs enseignants y étaient également formés et cette naissance a eu lieu dans le cadre d’une nouvelle politique de décentralisation.
Dire que les personnes présentes ont eu du plaisir à se retrouver est un euphémisme. Elles sont venues parfois de loin, tel Nicolas Burnens, de Chavornay, ancien pigiste sportif de la presse régionale, aujourd’hui journaliste à la rubrique internationale de RTL.
Deux anniversaires…
Une autre ancienne élève n’aurait manqué pour rien cette journée, qui arrivait au lendemain de son propre cinquantenaire. Elle a eu droit à un joyeux anniversaire entonné spontanément par l’assemblée. En effet, la présidente du Conseil d’État, Christelle Luisier, y a fait une partie de ses études. Et c’est très élégamment que Frédéric Borloz, conseiller d’État en charge de la Formation, lui a laissé la tribune, son Département étant représenté par des proches collaborateurs.
«C’est avec une grande émotion, et une immense fierté, que je vous apporte les salutations du Conseil d’Etat. C’est vraiment le destin ces 50 ans que je partage avec le Gymnase», a-t-elle d’emblée déclaré. Et de saluer le geste de son collègue de Gouvernement: «Il a gentiment laissé sa place parce que j’avais très envie de vous dire quelques mots en tant qu’ancienne élève.» Y ajoutant: «De la classe 3 AB1…»
Une période charnière
L’élue payernoise a dit à quel point cette «période charnière où on se construit tant intellectuellement qu’émotionnellement» avait compté pour elle. Et de souligner que c’était sa première expérience hors de la maison, relevant encore qu’à l’époque, elle était «hypertimide»: «Je n’aurais jamais pu être déléguée de classe! Cela a été un éveil à la vie en société.»
On peine à la croire tant elle est à l’aise en société, que ce soit dans le contexte politique ou aux abords d’un terrain de sport. Elle a aussi rendu hommage à «ceux qui font vivre les lieux de formation» et a évoqué les enjeux à venir, notamment le gymnase en quatre ans à partir de 2032, et les investissements qu’il faudra consentir. Elle a aussi confirmé que l’un des nouveaux gymnases à construire d’ici là aura pour cadre le Nord vaudois.
De l’industrie à la formation
Bien que le Gymnase porte le nom d’Yverdon, il est situé sur le territoire de Cheseaux-Noréaz, a rappelé le syndic de la ville-centre Pierre Dessemontet.
Ce dernier a évoqué la régionalisation des gymnases au lendemain des événements de 1968: «Les autorités ont déclenché un véritable big-bang.» En effet, l’Université a quitté la Cité pour Dorigny, y rejoignant l’EPUL, devenue l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). «Il fallait se lever très tôt et être particulièrement motivé», a rappelé le syndic.
C’est dans ce contexte que le Gymnase a évolué, passant de deux à trois ans de formation dans les années 80, et à quatre4 dans les années à venir. Le premier Parc scientifique et technologique (PST) de Suisse s’est ouvert à Yverdon-les-Bains (Y-Parc) et «de ville ouvrière, Yverdon est devenue petit à petit une ville de formation».
«Regarder le chemin parcouru, c’est regarder en filigrane les cinquante ans qui viennent», a conclu l’élu.
Une histoire et des défis à venir
Directrice du Gymnase d’Yverdon, Anne Fournand a brièvement retracé l’évolution de l’institution, depuis le CESSNOV d’origine, avec les filières gymnasiale, commerciale et pédagogique, le changement de nom avec le départ des enseignants à la Haute école pédagogique (HEP) de Lausanne en 2001, et l’arrivée de l’École de culture générale en 2003.
Aujourd’hui, cette véritable institution dédiée à la transmission du savoir accueille quelque 1300 élèves – leur nombre a quasiment doublé en l’espace de cinquante ans alors que, dans le même temps, de nombreux gymnases ont été ouverts dans tout le canton.
Les étudiants sont entourés par 158 enseignants et 21 collaborateurs administratifs.
La directrice a salué l’engagement de l’association des anciens élèves (AlumnY.ch) «qui a coloré cette année particulière», durant laquelle plus de cinquante événements ont été organisés. Ils ont contribué à «renforcer le sentiment d’appartenance et à développer les liens avec les tissus locaux».
Des défis importants s’annoncent pour l’avenir d’un gymnase qui a pour objectif «de transmettre des savoirs exigeants et de développer la curiosité des élèves».