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Un commerce braqué aux Moulins

21 février 2014

Peu avant la fermeture du magasin yverdonnois dans lequel elle est employée, une vendeuse a été agressée par deux individus munis d’un spray au poivre. La caisse a été vidée.

Alors qu’elle fermait le magasin, deux individus se sont précipités sur Stéphanie avec un spray au poivre.

Alors qu’elle fermait le magasin, deux individus se sont précipités sur Stéphanie avec un spray au poivre.

Dix minutes avant la fermeture du petit magasin d’alimentation Pam situé à la rue des Moulins, à Yverdonles- Bains, tout était calme, mercredi soir. Contrairement à certaines fins de journée plutôt animées, plus aucun client n’était présent dans le commerce ce soir-là. Soudain, Stéphanie*, la vendeuse, qui se trouvait non loin du comptoir, entend la porte s’ouvrir et aperçoit deux individus qui se ruent sur elle.

«C’étaient deux hommes. Ils étaient habillés tout en noir, ils portaient des lunettes de soleil et des capuches, on ne voyait pas du tout leur visage, décrit, encore sous le choc, la mère de famille âgée de 33 ans. Ils ont alors pointé un spray au poivre sur moi», poursuit la victime.

La jeune femme obéit aux malfrats et retourne derrière le comptoir. «Avant d’ouvrir la caisse, j’ai regardé si je ne pouvais pas attraper quelque chose pour les frapper, mais je n’ai rien trouvé.» Les deux hommes se servent alors dans la caisse et emportent, dans un sac de sport, tous les billets et la monnaie qu’ils trouvent. Butin : près de 1500 francs. «Une partie de l’argent qui se trouvait dans la caisse avait déjà été mis en sécurité», explique Stéphanie qui, après la fuite, à pied, des malfrats, ferme la porte de l’enseigne et appelle la police.

«J’étais complètement paniquée, j’ai mis un moment à retrouver le numéro de téléphone de la police», indique-t-elle. Au final, une dizaine de patrouilles de la Gendarmerie, de la Brigade canine et de Police Nord vaudois seront mobilisées, en vain, les deux individus étant toujours dans la nature.

«Le plus déplorable, c’est qu’une fille les a vu se préparer à l’extérieur du magasin. Mais elle a eu trop peur de venir me prévenir », poursuit Stéphanie, qui aurait alors pu fermer la grille du magasin pour empêcher les deux voleurs d’entrer. Une voisine de la fille en question confirme que cette dernière a bel et bien aperçu les malfrats avant qu’ils ne passent à l’action. «Je crois qu’elle regrette de n’avoir rien fait, explique une dame vivant dans l’immeuble. Car elle a beaucoup pleuré.»

Selon Stéphanie, qui s’était déjà fait braquer dans un autre magasin, les voleurs n’étaient pas des professionnels. «Il étaient hésitants, on voyait qu’ils étaient mal préparés, explique la vendeuse. Pour moi, il s’agit de deux jeunes du quartier !» Heureusement, personne n’a été blessé. Des investigations sont actuellement menées par les inspecteurs de la Région judiciaire Nord et le service de l’identité judiciaire de la Police de sûreté. «La police a pris les empreintes ADN», précise Stéphanie, qui espère que les deux individus seront retrouvés.

 

Avis de recherche

Dans le cadre de cette affaire, deux hommes de 180 cm et 165 cm environ sont recherchés. Ils sont de corpulence normale, vêtus d’habits noirs et de pulls à capuches. Le plus petit des deux auteurs portait un bas de training noir avec les lettres «NY» en claire sur le côté. La Police cantonale vaudoise prie les éventuels témoins de contacter les enquêteurs de la Région judiciaire Nord de la Police de sûreté au numéro 021 644 44 44 ou le poste de police le plus proche.

 

Le patron a déjà vécu plus de soixante «agressions»

Les caméras placées par François Leuret, le patron du magasin des Moulins, ne suffisent même pas à décourager les cambrioleurs.

Les caméras placées par François Leuret, le patron du magasin des Moulins, ne suffisent même pas à décourager les cambrioleurs.

«J’ en ai marre !» François Leuret, patron de deux magasins d’alimentation de quartier à Yverdon-les-Bains, dont celui situé à la rue des Moulins, n’en peut plus. Malgré les caméras, la porte en métal et les vitres blindées, les cambriolages n’arrêtent pas de s’enchaîner. «On s’est déjà fait braquer 65 fois en quinze ans. Trois fois rien que l’an dernier, explique le patron. Je ne sais vraiment plus quoi faire !» Angoisse quotidienne «L’année dernière, le seul cas qui a été résolu par les forces de l’ordre est celui d’une de mes vendeuses qui s’était fait attaquer avec un faux pistolet», déplore le responsable, à bout de nerfs.

«J’hésite à tout vendre, ces magasins sont pour moi une angoisse quotidienne», indique le quinquagénaire qui doit, en plus de ces commerces, faire face à de graves problèmes de santé. «Malgré les assurances, dans ces mésaventures, nous perdons beaucoup d’argent et, surtout, beaucoup d’énergie», conclut-il.

*Prénom d’emprunt

Muriel Aubert