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Un dernier adieu rempli d’émotions à l’église de Bercher

24 janvier 2014

Plusieurs centaines de personnes sont venues rendre hommage à D., le jeune homme décédé vendredi dernier sur la place Bel-Air, à Yverdon-les-Bains.

L’église de Bercher n’a pas pu accueillir tous les proches de D., certains ont suivi la cérémonie depuis l’extérieur.

L’église de Bercher n’a pas pu accueillir tous les proches de D., certains ont suivi la cérémonie depuis l’extérieur.

Plusieurs centaines de personnes, de toutes les générations, se sont réunies, hier, pour les obsèques de D., le jeune homme de 17 ans décédé vendredi suite à «un acte de violence gratuit», comme l’a déclaré le pasteur lors de la cérémonie. Bondée, l’église de Bercher n’a pas pu accueillir tous les amis, toutes les connaissances, ou toutes les personnes, tel que des représentants politiques, touchés par ce tragique décès. Pour rendre hommage au jeune «garçon plein de projets, qui savait que la vie est précieuse», indique le pasteur, la foule n’a pas hésité à braver le froid, tendant l’oreille autour du Église, pour parvenir à suivre la cérémonie en son honneur et soutenir la famille du défunt.

Un jeune plein d’humour

Le père et l’une des soeurs de D., se sont courageusement succédé pour prendre la parole devant une foule impressionnante. Tout deux se sont dit très fiers de leur tendre D., un garçon heureux, curieux, qui adorait la nature et qui «poussait des cris de joie lorsqu’il trouvait un bolet», a déclaré son père. «Tu devenais l’homme que tu promettais de devenir», a ajouté sa soeur entre deux sanglots. Les amis de D., ont également partagé quelques souvenirs qui resteront gravés dans leur coeur et dans leur mémoire, tel que : «Tes blagues à n’en plus finir», «ton sang froid, ou encore ta vision de l’aspect pratique, comme lorsque tu as agrafé ton pantalon pour le raccommoder», a rappelé l’un de ses amis.

Son amour pour la bonne cuisine est également ressorti à plusieurs reprises. «Tu étais le roi de la tarte tatin», a indiqué un autre ami. Le jeune homme avait de nombreux projets. L’un de ses rêves était d’ouvrir, un jour, son propre restaurant en travaillant avec l’aide de ses proches.

Une montagne s’est effondrée

Se référant au psaume 46, «à la foi de D. Et à son amour pour la nature», c’est à une montagne que le jeune homme à été comparé par le pasteur. «Vendredi passé, une montagne qui ne devait pas s’écrouler, s’est effondrée», a-t- il déclaré. Pour rendre hommage à D., chaque personne a reçu, à son arrivée, un caillou, qui représente une partie de cette belle montagne pleine de joie qu’était D. «Vous êtes invités à déposer cette pierre en un lieu qui vous rappelle D., a expliqué le pasteur. Ou vous pouvez également la déposer sur la table entre la famille et le corbillard pour former un grand coeur.» Un rayon de soleil a tenté de réchauffer les proches à la sortie de l’église, sans pour autant parvenir à les réconforter du vide laissé par le décès du jeune D.

 

Une marche blanche en l’honneur de D.

Pour rendre hommage au jeune D., une marche blanche est organisée samedi à 16 heures, depuis la place Pestalozzi, à Yverdon-les-Bains. Chacun est cordialement invité à participer à ce moment de solidarité. Après la marche, un instant de partage est prévu autour d’une tasse de thé et d’une tranche de gâteau.

Pour une question d’organisation, il est recommandé de faire part de sa participation sur le site Facebook.

 

Un drame qui entache la réputation de la Ville

Une image négative sur Journaux, radios, télévisions et, surtout, réseaux sociaux. Depuis maintenant une semaine, le drame de la place Bel- Air occupe une place importante dans les différents médias.

Une couverture loin d’être sans conséquence pour l’image de la Cité thermale qui, malgré les années, avait déjà bien de la peine à se débarrasser de sa réputation infondée de ville particulièrement dangereuse et violente ; vestige, entre autres, d’un autre drame regrettable, mais vieux de onze ans celui-là : la mort de Michaël, en 2003, à la gare d’Yverdon-les-Bains.

Un événement auquel d’ailleurs, à quelques exceptions près, la plupart des médias, suisses et étrangers, ayant relaté le drame de la place Bel- Air ont fait référence lors de leur couverture de l’agression de D. Une «publicité» négative, en terme d’image, qui, si elle a une durée de vie relativement courte dans les médias dits classiques, laisse une trace quasi indélébile dans le monde numérique. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il n’existe aucun moyen de renverser la tendance pour une ville dont, à l’instar d’une grande entreprise, la réputation numérique serait entachée.

«Mais la principale différence par rapport à une entreprise, c’est qu’une ville ne peut pas simplement faire de la communication pure sans chose concrète derrière, juste pour occuper le terrain», explique Stéphane Koch, spécialiste en stratégies numériques et réseaux sociaux pour qui l’idéal est de multiplier, sur les réseaux sociaux, les comptes rendus d’événements positifs en lien avec la ville. «Mais, évidemment, cela n’est pas à la portée de toutes les communes, car cela a un coût d’engager quelqu’un qui les alimente.»

Une stratégie dont la Ville d’Yverdon-les-Bains ne compte pourtant pour l’heure pas s’inspirer. Car si cette dernière «a conscience de l’impact du drame de la place Bel-Air sur les réseaux sociaux, elle n’a pas, à ce jour, prévu de réaction spécifique, préférant poursuivre son travail quotidien pour les Yverdonnoises et Yverdonnois, qui porte ses fruits, plutôt que de lancer une contre-offensive en matière de communication dont les résultats seraient aléatoires».

Muriel Aubert