Logo

Un directeur pour deux établissements Les conseils

7 octobre 2013

Les conseils d’administration de Cité des Bains S.A. Et Grand Hôtel des Bains S.A. Nomment un directeur unique pour les deux établissements.

Guy Lindt est le nouveau visage du Centre thermal et du Grand Hôtel des Bains.

La nouvelle, sans doute pour éviter les éventuelles «fuites », aura été gardée secrète jusqu’à la dernière minute. Ainsi, tant les employés que les principaux intéressés n’ont été informés que quelques heures avant la presse, vendredi matin, de la décision des conseils d’administration de Cité des Bains S.A. Et Grand Hôtel des Bains S.A. De nommer un directeur commun pour les deux sociétés. Ce dernier aura pour mission «de développer des synergies entre les deux établissements, afin de renforcer leur position au coeur d’un marché très concurrentiel», ainsi que l’a expliqué le président des deux conseils d’administration, Yves Braunschweig.

Une responsabilité qui a été confiée à Guy Lindt -diplômé en management de l’Ecole hotelière de Lausanne, qui peut se targuer de plusieurs années d’expérience à la direction d’établissements hôteliers à travers le monde, dont celle du Country Club de Genève-, tant Olivier Kernen, jusqu’ici directeur de Cité des Bains S.A., que Peter Traber, qui assurait jusqu’ici la direction du Grand Hôtel des Bains, n’ayant les compétences requises pour assumer cette double direction, selon Yves Braunschweig.

Des désormais ex-dirigeants avec lesquels il s’agira maintenant, pour les conseils d’administration, de négocier les conditions de départ. Olivier Kernen, au bénéfice d’un contrat de travail, qui sera résilié pour la fin de l’année, pourrait alors se voir proposer un contrat de durée déterminée afin d’assurer la transition, alors que pour le couple Traber, lié au Grand Hôtel des Bains par le biais d’un mandat, il s’agira de tenter de trouver un accord (voir encadré).

Quant au nouveau directeur, Guy Lindt, il va se mettre au travail sans tarder afin, notamment, de renforcer l’image des deux établissements et de tenter de séduire également les Yverdonnois. Un défi de taille pour un homme qui, si ses compétences en matière d’hôtellerie ne sont plus à démontrer, n’a, jusqu’ici, guère d’expérience dans le domaine du thermalisme.

Un possible handicap qui n’inquiète pas le moins du monde Paul Fehr, membre des conseils d’administration, pour qui la tâche la plus complexe reste la gestion de l’hôtel, «les problèmes liés au Centre thermal étant surtout des histoires de tuyaux, autrement dit des difficultés techniques».

 

 

«Il faut arrêter de vouloir tout cacher !»

«Il faut arrêter de vouloir tout cacher et faire, une fois pour toutes, table rase du passé et cesser d’en faire un enjeu politique ! » Vice-président d’Hôtellerie Romande et hôtelier à Yverdon- les-Bains, Pierre-André Michoud, était intervenu plus d’une fois dans ce dossier alors qu’il était conseiller communal. Force est de constater que l’évolution des événements lui donne raison. Et dire que lorsque ce libéral authentique avait proposé de vendre le Grand Hôtel, il s’était fait snober. Inutile de dire qu’il a de bonnes raisons aujourd’hui de se montrer critique : «Je ne suis pas sûr que l’engagement d’un directeur unique, aujourd’hui, soit la bonne solution. Le conseil d’administration a pour mission, suite à l’octroi des crédits par le Conseil communal, de trouver un repreneur. Il faut maintenant sortir tous les cadavres qui sont dans les placards et se tirer de ce guêpier. Il en va de l’image de la Ville. Les dégâts sont faits. Il faut simplement remettre ces établissements pour la somme symbolique d’un franc, à un investisseur fiable, qui les modernisera et leur donnera un nouvel élan.» Isidore Raposo

 

Commentaire

Le pragmatisme l’emporte sur le social…

Les directeurs du Grand Hôtel des Bains, respectivement du Centre thermal, ont appris leur destitution vendredi matin, peu avant la présentation de leur successeur unique. La méthode, que certains milieux s’empressent de dénoncer lorsqu’il s’agit d’une entreprise privée, peut surprendre dans des sociétés contrôlées par la Ville. Mais dans ce genre de situation, le pragmatisme prime. Le désormais ex-directeur du Grand Hôtel est en effet le détenteur économique, et l’employé, d’une entité domiciliée dans un paradis fiscal de Suisse alémanique. Le prix de son départ reste à négocier. Il sera à la charge (indirectement) du contribuable yverdonnois. Quant à l’ex-directeur du Centre thermal, nul doute qu’il fera payer lui aussi une sortie en douceur. Ce serait tout de même indécent qu’il soit une victime -une de plus- du capitalisme sauvage que ses coreligionnaires stigmatisent chaque fois qu’ils en ont l’occasion. Quant à la direction unique on rendra hommage à Claude Ogay, qui a émis cette idée il y a plus de 25 ans… Isidore Raposo

Raphaël Muriset