Le Théâtre de la Tournelle a trouvé sa directrice. Julie Biermann, forte de son expérience dans la gestion de projets culturels et de ses idées, a conquis à l’unanimité le comité du théâtre de poche.
«Je ne sais pas encore où se trouve l’interrupteur, j’ai commencé il y a deux jours!» rit Julie Biermann sur un ton jovial alors qu’elle ouvre la marche vers les locaux de la Tournelle. Officiellement en fonction depuis le 1er juin, elle est la nouvelle directrice du Théâtre de la Tournelle à Orbe. Après avoir travaillé dans des grandes entreprises en tant que chargée de projets, elle s’est orientée dans le monde culturel. DAS (Diploma of Advanced Studies) en médiation et projets culturels en poche, elle a travaillé comme chargée de production pour une compagnie d’improvisation théâtrale et comme médiatrice culturelle. C’est du côté de la Cité mosaïque qu’elle oriente désormais sa carrière. «Tout le comité a été unanime dans son choix. En plus d’avoir toutes les compétences requises, nous avons senti que Julie Biermann était charmée par le lieu et avait une sensibilité artistique qui correspondait à l’ADN du lieu. On vit donc un renouveau pour le théâtre avec son arrivée, tout en étant dans la continuité de l’identité du théâtre», sourit Daniela Salazar, chargée de projet au Théâtre de la Tournelle qui va se retirer progressivement pour laisser sa place à la nouvelle directrice.
Mais la Lausannoise prend ses fonctions après une période tumultueuse pour le théâtre. Sans direction professionnelle depuis un an et demi, c’est le comité de la Tournelle qui a travaillé d’arrache-pied pour maintenir le petit théâtre de poche. Avec un coup de massue quand le Conseil communal urbigène a refusé le budget de subvention demandé par le théâtre en novembre 2024. «Nous avons amené un nouveau projet redimensionné qui a convaincu la Municipalité. S’il est en dessous de la vision idéale, il promet tout de même un bel avenir à la Tournelle, avec un poste de directrice à 60% et un poste d’aide administrative à 30%», explique Daniela Salazar.
La Tournelle sort donc tout juste la tête de l’eau, ce qui n’intimide pas la nouvelle directrice. «C’était une période de transition qui a été mouvementée, certes, mais énormément de travail a été fait par Daniela Salazar et par le comité. Grâce à ce travail, le théâtre repart sur des bases saines. Mais c’est sûr qu’il y a des défis, des choses à construire et c’est ce qui est stimulant.»
«L’heure est à la fête»
C’est donc l’air réjoui et les yeux pétillants que Julie Biermann confie avoir de nombreuses idées qui se bousculent dans sa tête. «J’en ai mille au moins. Mais il est important d’être réaliste et de ne pas vouloir aller trop vite. J’ai vraiment l’intention de tirer parti du potentiel des trois espaces à disposition et de continuer à proposer une programmation multidisciplinaire et accessible.» La Tournelle continuera donc d’accueillir du théâtre, de la musique et des expositions artistiques, avec, pourquoi pas, des propositions hybrides. «J’aime créer du lien entre les différentes formes d’art, de culture et entre les différents publics.»
Mais d’abord, il faut prendre ses marques. La saison 2025-2026 risque donc d’être un peu plus courte. Elle aura toutefois bien lieu, avec des spectacles déjà programmés pour septembre et octobre. «Et un événement en début de saison pour fêter, garantit la nouvelle directrice. Car après les difficultés rencontrées par le théâtre et même en sachant que rien n’est acquis, l’heure est à la fête.»