Logo

Un duo au coeur de la course

12 mai 2016 | Edition N°1741

Karting – Le pilote chamblonnois Nicolas Viva et le mécanicien baulméran Marc Perusset font cause commune sur les circuits nationaux.

S’ils ont commencé la compétition sur le tard, Nicolas Viva (à g.) et Marc Perusset roulent ensemble, pour le plaisir, depuis 2002. © Michel Duperrex

S’ils ont commencé la compétition sur le tard, Nicolas Viva (à g.) et Marc Perusset roulent ensemble, pour le plaisir, depuis 2002.

Bien plus que d’un simple pilote, il s’agit d’un véritable duo inséparable. Celui de Nicolas Viva, au volant, et de Marc Perusset, le mécanicien. Outre leur amitié de longue date, leur passion pour le karting les lie inexorablement. Au point d’unir leurs économies pour acquérir un bolide, en 2002 déjà. Depuis quatre ans, ils se sont lancés dans la compétition.

Le sport automobile a toujours attiré les deux trentenaires. Il y a quatorze ans, alors qu’ils commencent à gagner leur vie, ils décident d’acquérir leur propre engin, afin d’assouvir leur désir de rouler. Ce que tous deux feront une dizaine de fois par année, avant tout sur le circuit de Levier, près de Pontarlier, en France voisine (la piste de Vuiteboeuf n’est pas adaptée à de telles machines). Fin 2012, alors que Nicolas Viva rentre de Suisse allemande, où l’a mené sa carrière professionnelle, les deux hommes décident de passer à la vitesse supérieure. «Il roulait vite», résume Marc Perusset, pour expliquer la décision. Mécanicien sur automobiles, le Baulméran -qui a de toute façon trop mal au dos pour piloter tout un week-end de courses- met ses compétences techniques au service de son camarade, qui a grandi dans le village d’à côté, à Vuiteboeuf.

La paire nord-vaudoise se lance dans l’inconnu l’année suivante, en s’inscrivant à une course du Vega Trofeo, un circuit suisse dont les courses se déroulent en France. «Nous ne connaissions pas grand-chose. Nous sommes arrivés sur place avec notre remorque, une tente et une caisse d’outils», image le pilote, dont le grand-père, Roland Rigo, a également fait du sport automobile.

Sur place, malgré un niveau qui l’a impressionné, Nico Viva termine dans les points. Surtout, le binôme sympathise avec les membres du GNC-Kart Racing Team, basé à Villeneuve. Dès la course suivante, ils intègrent la structure et, depuis, apprennent les subtilités de la discipline au contact de spécialistes. Le hasard a bien fait les choses.

Sur les circuits, le pilote côtoie de nombreux jeunes talents qui, parfois, n’ont que 16 ou 17 ans. «Ils ont suivi toute la filière, depuis leur tendre enfance. Alors que moi, j’ai commencé sur le tard», relève le Chamblonnois. Tandis que lui jongle entre son travail, sa vie de famille et sa passion -qui recquiert une sérieuse préparation physique-, les jeunes ont souvent bien plus de temps pour s’exercer.

Le goût de la compétition

Peu importe. Le duo évolue dans un milieu qu’il apprécie. Sur la piste, il n’y a pas de cadeau. Ça frotte, c’est intense, c’est du sport. Sur certaines pistes, les kartings montent à 160 km/h. Les concurrents -vingt à trente sur la grille- se tiennent souvent à bien moins d’une seconde d’écart par tour. D’infimes réglages permettent de gagner des dixièmes ci et là. Les deux hommes trouvent, ainsi, chacun leur compte dans la compétition.

Après la saison de la découverte, en 2013, Nicolas Viva connaît une bonne année 2014, avec du matériel neuf. Il acquiert les points suffisants pour participer, l’exercice suivant, au Championnat suisse. Au terme des six courses, disputées notamment en Allemagne, en Italie et en France, il termine en milieu de tableau. «Entre les voyages et l’équipement -on part à chaque épreuve avec deux trains de pneus, un par jour-, la saison nous a coûté environ 35 000 francs», révèle-t-il. Leur passion a un coût -bien plus que lorsqu’ils roulaient juste pour le plaisir-, qu’ils essaient de financer via le sponsoring. «Travailler dans le bâtiment aide», glisse Nicolas Viva, directeur de la filiale genevoise de Thermex.

En septembre, le kart n° 87 sera aligné à l’unique manche du Championnat suisse qui se dispute dans nos frontières, à Lignières (NE). La saison a débuté le week-end passé, avec la première course du Vega Trofeo, à Levier. Les Nord- Vaudois continuent à chercher de nouveaux défis. Ils sont passés dans la catégorie reine, en acquérant un karting à (six) vitesses. Soit 125 cm3, 48 chevaux et une accélération à faire pâlir bien des bolides. Un bon 16e rang est venu couronner l’expérience. «On est contents, bien qu’il reste encore quelques réglages à affiner», souligne l’homme au volant qui, dans quelques années, se voit conduire une monoplace lors de slaloms. «J’ai encore de nouvelles choses à apprendre», ajoute le mécano, avide de nouveaux challenges, lui aussi.

Pour l’année en cours, le duo vise un top 10 au classement général final. Il faut dire que Nicolas Viva se sent plus à l’aise sur son nouveau bijou. «Il a un pilotage agressif, du coup, un tel karting lui correspond mieux qu’un monovitesse, où on ne peut pas rétrograder pour se relancer», confirme Marc Perusset. De quoi voir l’avenir le pied au plancher.

Manuel Gremion