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Un duo inédit le sauve d’un mauvais pas

26 janvier 2015

Interpellé par l’attitude inhabituelle d’une femelle Saint-Bernard, un gendarme a secouru, à Orbe, un octogénaire tombé dans un bûcher.

Bernard Waldburger, 83 ans, est resté au sol une quinzaine de minutes avant que le brigadier Jeanneret ne le trouve dans le bûcher, alerté par l’attitude de Laska, une femelle Saint-Bernard de sept ans appartenant à sa belle-fille et son fils. © Michel Duperrex

Bernard Waldburger, 83 ans, est resté au sol une quinzaine de minutes avant que le brigadier Jeanneret ne le trouve dans le bûcher, alerté par l’attitude de Laska, une femelle Saint-Bernard de sept ans appartenant à sa belle-fille et son fils.

Le brigadier Joël Jeanneret n’est pas prêt d’oublier le 30 décembre de l’année dernière. Une journée particulière, où l’installation d’un radar au sud de la localité d’Orbe a débouché sur le sauvetage d’un octogénaire étendu dans un bûcher.

«J’étais en train de mettre en place l’appareil de l’autre côté de la rue quand j’ai remarqué que le chien me fixait», explique le représentant des forces de l’ordre. Interpellé, il continue néanmoins ses préparatifs, puis constate, en jettant un nouveau coup d’oeil vers la propriété, que l’attitude du canidé n’a pas évolué. Figé derrière la barrière délimitant son terrain de jeu, sa queue se balançant, le Saint-Bernard lui adresse un regard qui ne lui est pas étranger.

Elle lui rappelle son chien

«J’ai un Bouvier Bernois et il a le même comportement lorsqu’il y a un problème avec les enfants. Je me suis dit que quelque chose clochait», déclare Joël Jeanneret. Un examen des alentours de la maison le conduit vers le bûcher attenant, d’où il entend une faible voix s’échapper. Bernard Waldburger, un octogénaire venu préparer du bois de chauffage pour son fils et sa belle-fille, gît sur le sol, des bûches sur les jambes.

Dans cette situation, l’expérience d’une dizaine d’années dans le domaine ambulancier du gendarme est d’un précieux secours. «Je ne l’ai pas déplacé car il aurait pu souffrir de traumatismes. Je lui ai demandé si tout allait bien et il m’a répondu très normalement qu’il avait juste mal aux genoux», précise Joël Jeanneret.

Rassuré, le brigadier appelle des collègues d’Orbe en renfort pour relever le vieil homme, avant de le remettre aux bons soins de sa famille.

«L’instinct du sauveur»

Joël Jeanneret a été perturbé par le comportement de Laska, qui le regardait fixement de derrière la barrière délimitant la propriété théâtre de l’incident. © Michel Duperrex

Joël Jeanneret a été perturbé par le comportement de Laska, qui le regardait fixement de derrière la barrière délimitant la propriété théâtre de l’incident.

Corinne Waldburger ne s’étonne pas de la réaction de Laska, tant la femelle Saint-Bernard lui a paru dotée d’aptitudes spéciales depuis son plus jeune âge. «Elle a l’instinct du sauveur. Nous avons eu deux autres chiens, mais ils n’ont jamais eu le même comportement. Laska pleure tout le temps quand elle entend une ambulance et, pendant un certain temps, elle gémissait à chaque fois que je rentrais à la maison. Je suis persuadée qu’elle avait en fait senti que j’étais malade», déclare la belle-fille du vieil homme victime de la mésaventure.

Encore alerte malgré ses 83 ans, Bernard Waldburger, qui a, par ailleurs, subi une opération au genou, attribue son accident à une partie de chasse au sanglier éprouvante à laquelle il avait pris part la veille. «Nous étions derrière le karting de Vuiteboeuf, exposés à la bise. J’ai pris froid», déclare celui dont les jambes ont «lâché» de façon inopinée, le lendemain dans le bûcher.

Fin de carrière

Cet incident sans précédent et, heureusement, sans conséquence a eu raison de sa carrière de chasseur, qu’il prolongeait en qualité d’accompagnant après avoir cumulé 56 permis.

Fraîchement remis d’une pneumonie, Bernard Waldburger continue, en revanche, de s’occuper du bois de chauffage, un passe- temps qu’il pratique volontiers pour pimenter sa retraite, où la lecture occupe également une place prépondérante. Grâce à l’intervention de ses deux sauveteurs, son faux pas se range au rayon des histoires qui finissent bien.

Ludovic Pillonel