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Un entraînement intensif au maintien de l’ordre

24 mai 2016 | Edition N°1748

Chamblon – Les aspirants des écoles de police apprennent, depuis la semaine dernière, à maintenir les foules sur le terrain de la caserne.

Il est primordial d’apprendre à monter et descendre en toute sécurité d’un hélicoptère avec son équipement. © Carole Alkabes

Il est primordial d’apprendre à monter et descendre en toute sécurité d’un hélicoptère avec son équipement.

Des détonations d’engins pyrotechniques, des cris d’une foule en colère face aux forces de l’ordre et le va-et-vient des hélicoptères. La caserne de Chamblon semble être, depuis la semaine dernière, le théâtre de manifestations violentes. Pas de panique, il s’agit de simulations organisées dans le cadre de la formation des policiers, et elles se poursuivront jusqu’à la fin de la semaine.

L’Yverdonnois Philippe Bonzon, responsable de la formation et chef des unités spéciales de la Police cantonale vaudoise. © Carole Alkabes

L’Yverdonnois Philippe Bonzon, responsable de la formation et chef des unités spéciales de la Police cantonale vaudoise.

Le Groupement latin de sécurité et de maintien de l’ordre (GMO) s’est, en effet, déployé sur la base militaire pour y former 300 aspirants de Suisse romande et du Tessin venant des différentes écoles de police. «Durant leur formation, les aspirants viennent suivre une semaine intensive de formation de base au maintien de l’ordre», explique Philippe Bonzon, responsable de la formation pour le GMO et chef des unités spéciales de la Police cantonale vaudoise. L’Yverdonnois, qui a participé à la mise en place de ce groupement latin en 2001, s’apprête à prendre sa retraite et participe donc à sa dernière semaine de formation avec le GMO. «Le groupement constitue une force d’appui. Si une police cantonale ne dispose pas de suffisamment de personnes pour maintenir la sécurité et l’ordre public, elle effectue une demande d’appui au GMO. Nous sommes tous formés de la même façon, tous les policiers qui intègrent le GMO parlent le même langage, ce qui nous permet de travailler facilement ensemble», précise Philippe Bonzon.

Les policiers doivent tenir une distance de sécurité avec le tonne pompe. © Carole Alkabes

Les policiers doivent tenir une distance de sécurité avec le tonne pompe.

L’engagement de ce groupement survient lors de manifestations importantes, comme lors de matches à risques ou de conférences diplomatiques. Pour se préparer aux interventions, aux déplacements et aux formations tactiques, les aspirants passent par différents postes. Ils apprennent, notamment, à utiliser des extincteurs, à reconnaître différents types d’explosifs, ainsi qu’à contenir et disperser une foule. A Chamblon, les policiers en formation, vêtus de casques à visière, les jambes et les bras rembourrés, bouclier à la main, s’exerçaient, la semaine dernière, à faire face à une foule en colère à l’aide d’un tonne pompe -giclant de l’eau sur les manifestants- et de gaz lacrymogène. Le but des aspirants était de pousser les collègues, qui jouaient les manifestants, dans un nuage de gaz lacrymogène. «Ils doivent tester ces gaz pour se rendre compte de ce que cela provoque et pour apprendre à se comporter quand on en ingère», indique le responsable de la formation.

Les aspirants sont également sensibilisés aux risques liés à des incendies. © Carole Alkabes

Les aspirants sont également sensibilisés aux risques liés à des incendies.

Plus impressionnant encore, les aspirants, toujours vêtus en «robocop», profitent de cette semaine de formation pour apprendre à monter et descendre d’un hélicoptère en toute sécurité avec leur équipement. «C’est un moyen de transport rapide que nous pouvons être amenés à utiliser», note Philippe Bonzon, qui constate que les missions du GMO ont évolué avec le temps: «Nous sommes devenus plus mobiles. Au début, nous tenions une position, par exemple un carrefour. Mais mettre en place des policiers qui barrent une route ne fait qu’attirer la confrontation. Ne pas être provocateur est un principe très important pour nous», conclut Philippe Bonzon.

Muriel Aubert

Vols d’hélicoptères dans la région

Dans ce contexte d’instruction, des vols d’hélicoptères sont planifiés entre Chamblon et la place de tir de Vugelles-La Mothe, demain. Ces exercices pourraient occasionner des nuisances sonores dans la région. L’Etat-major d’encadrement fait le maximum pour limiter les impacts négatifs. Il remercie la population et les autorités locales de leur compréhension.

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