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Un fin limier à la tête des pompiers

5 août 2015

Yverdon-les-Bains – Eric Stauffer a quitté la police scientifique pour prendre le commandement du SDIS Nord vaudois, le 1er août dernier. Portrait d’un homme d’action.

Eric Stauffer a récemment pris de la hauteur au sein du SDIS Nord vaudois. © Michel Duperrex

Eric Stauffer a récemment pris de la hauteur au sein du SDIS Nord vaudois.

Si Eric Stauffer, le nouveau commandant du Service défense incendie et secours (SDIS) régional du Nord vaudois, a accueilli avec un certain soulagement cette nouvelle semaine de travail, ce n’est pas en raison d’un 1er Août spécialement riche en interventions. Mais parce que la journée de lundi marquait la fin d’une période de transition où il a dû partager son temps entre la conduite du Commissariat d’identification judiciaire (CIJ) de la Police cantonale fribourgeoise et la prise en main de la succession du lieutenant-colonel Jean-Michel Benay à la tête des pompiers d’Yverdon-les-Bains et région.

«J’ai abandonné une de mes deux passions pour me concentrer sur l’autre», commente le quadragénaire, qui est officiellement entré dans ses nouvelles fonctions le 1er août, après avoir embrassé une carrière dans le domaine de la police scientifique, sur les traces de son père et de son beau-père.

Né en 1975 à Lausanne, notre homme a rapidement déménagé à Pully, le lieu de sa scolarité obligatoire et de ses études. De ses débuts chez les pompiers, également. «J’ai pris part au recrutement avancé à l’âge de 17 ans. J’avais envie de m’engager pour la collectivité et la sécurité publique. Cela m’a assez rapidement plu», déclare Eric Stauffer.

Destination Miami

Son activité au sein du service du feu prend, toutefois, momentanément fin en 1999, lors de son envol pour les Etats-Unis, à Miami. Cette terre d’experts lui permet de réaliser, en deux ans, un diplôme postgrade dans le domaine de l’investigation dans le cadre d’incendies au sein d’un institut nouvellement créé. «J’avais besoin de changer d’air. J’ai postulé sans trop y croire», indique Eric Stauffer. Deux semaines plus tard, le directeur de l’Institut de police scientifique de l’Université de Lausanne, où il a réalisé son cursus, reçoit un téléphone et lui demande, toujours au bout du fil, s’il a l’intention de partir. «Si j’avais eu le temps de la réflexion, je ne l’aurais sans doute pas fait, mais je ne regrette pas une seule seconde», tient à relever le nouveau commandant du SDIS Nord vaudois.

Le choix d’Yverdon

Au pays de l’Oncle Sam, la barrière de la langue est gommée par la facilité de créer des contacts. Eric Stauffer conjugue l’assistanat à la recherche en laboratoire, puis met le cap sur Atlanta. Son travail de cinq ans dans deux entreprises spécialisées dans les enquêtes en cas d’incendie l’amène sur environ 600 sinistres dans les états du sud, essentiellement en Géorgie et dans le Tennessee, mais aussi en Floride, en Alabama, en Caroline du Sud et dans le Kentucky.

Lorsqu’il revient au pays, le Vaudois n’est pas tout seul. Son amie Sarah, qui est désormais sa femme et la mère de ses deux enfants, Dylan et Savannah, l’accompagne. Le couple s’installe à Yverdon-les-Bains, le lieu de domicile de la tante d’Eric Stauffer. «Cette localité m’a toujours attiré, car elle possède tous les avantages d’une grande ville tout en gardant une taille humaine», explique le chef des pompiers du Nord vaudois.

Retour à la case départ

Mise entre paranthèses durant son séjour américain, sa deuxième passion le pousse à contacter, peu de temps après son retour en Suisse, en 2006, ce qui était alors le Service d’incendie et de secours (SIS) d’Yverdon-les-Bains. L’interruption de ses activités d’homme du feu durant plus de cinq ans l’oblige à tout reprendre de zéro. Il se remet à niveau en deux ans, et s’investit de plus en plus, séduit par l’étendue des compétences réunies dans le chef-lieu du Nord vaudois. Il rejoint l’Etat-major en 2013, en tant que chef de la formation de base. Une année qui coïncide avec l’entrée en fonction de l’association intercommunale, conformément à la Loi cantonale.

Des bases à renforcer

Cette structure regroupant environ 360 sapeurs et desservant quarante communes, il va s’employer à la consolider, en gardant à l’esprit certains enjeux. «C’est une profession que l’on exerce à côté de son métier de base. On en demande toujours davantage à un nombre de moins en moins important de pompiers. Il va falloir trouver des solutions, pas uniquement au niveau du SDIS Nord vaudois, mais à l’échelle du Canton», estime-t-il. Dans ce contexte, celui qui officie comme instructeur fédéral depuis 2012, relève la difficulté d’attirer de nouvelles recrues et de les fidéliser. Une tâche à laquelle il compte bien s’employer.

Afin de cerner au mieux les besoins et les attentes de ses troupes, Eric Stauffer aura à coeur de se rendre le plus possible sur le terrain. Il prévoit, aussi, de continuer à prendre de bonnes bouffées de nature avec sa famille.

Ludovic Pillonel