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Un flot de signatures pour le parking
Aurélie-Maude Hofer (à dr.) a réceptionné la pétition remise par Gérard Roy, de La Ferme, Daniel Cochand, de Stop aux bouchons, Eric Leuba, boucher, Pierrette Roulet-Grin et Gérard Galeuchet, de Stop aux bouchons, Yves Schneider, confiseur, et Pierre-André Michoud, hôtelier. Photo: Michel Duperrex.

Un flot de signatures pour le parking

16 juin 2022

Le groupe d’intérêts constitué pour l’occasion a remis une pétition portant plus de 3700 signatures qui demande la réalisation du parking de la place d’Armes.

Lancée début avril et mise à disposition dans les commerces du centre historique d’Yverdon-les-Bains, la pétition pour «un centre-ville vivant, attractif et prospère», qui demande la concrétisation de la décision prise par le Conseil communal le 7 mars 2019, soit la construction du parking souterrain de la place d’Armes, a été remise hier matin à Aurélie-Maude Hofer, deuxième vice-présidente du Conseil communal. Elle porte plus de 3700 signatures.

Si comparaison n’est pas raison, Pierrette Roulet-Grin, coordinatrice du groupe d’intérêts composé de représentants du commerce local au sein de la SIC (Société industrielle et commerciale Yverdon, Grandson et environs) et de l’Association Stop aux bouchons, a relevé, peu avant de remettre les paraphes à la déléguée du bureau de l’organe délibérant yverdonnois, que cette pétition a recueilli bien plus de signatures que le millier réuni par ceux qui avaient tenté de contester la décision du Conseil communal par le biais d’un référendum.

Il appartient désormais au bureau du Conseil de statuer sur la destination de cette pétition qui, au besoin, sera transmise à la Municipalité pour étude et rapport.

Coordinatrice du groupe d’intérêts, mais aussi présidente de Stop aux bouchons, une association, a-t-elle rappelé, qui œuvre «pour l’harmonie dans la mobilité», Pierrette Roulet-Grin a insisté pour que la loi soit respectée. En résumé, la décision du Conseil communal concernant la construction d’un parking de 1000 places, en partenariat public-privé, à la place d’Armes doit être concrétisée. «Ce projet permettra d’aménager la surface en zone de rencontre et place de jeux.»

La coordinatrice a également expliqué pourquoi la pétition traditionnelle a été privilégiée: «Nous n’avons pas voulu d’une pétition par internet car l’expérience démontre que n’importe qui la signe, sans même savoir de quoi il s’agit. Dans notre cas, la pétition était mise à disposition dans les commerces du centre historique et ce sont les clients de ces commerces qui l’ont signée. Nous n’avons pas fait de récolte de signatures dans la rue, ni lors des marchés hebdomadaires.»

Pierrette Roulet-Grin et Gérard Galeuchet, trésorier de Stop aux bouchons, ont pris la peine d’examiner les paraphes un à un pour déterminer la provenance des signataires: «Le 51,7% sont des clients domiciliés hors de la ville et les autres (48,3%) à Yverdon-les-Bains. C’est une belle démonstration. Une bonne partie des clients des commerces yverdonnois sont domiciliés dans la périphérie.»

 

«Les gens sont persuadés que le parking va se faire»

 

Déposée chez les commerçants du centre-ville, cette pétition a suscité le débat, mais aussi la surprise parmi la clientèle, comme en témoignent des acteurs historiques du commerce yverdonnois. «Certains clients ont été étonnés de découvrir cette pétition. Ils étaient persuadés que l’affaire était réglée et que le parking allait se faire», témoigne Eric Leuba. Et le boucher de la rue du Collège de poursuivre: «Je suis content de voir que 52% des signataires proviennent de l’extérieur. Cela confirme mon ressenti. J’ai beaucoup de clients hors de la ville, qui ne se déplacent pas à vélo. Sans eux, on ne pourrait pas vivre.»

Autre pilier du commerce local, Gérard Roy, patron de La Ferme à la rue de la Plaine, explique: «Je constate depuis un certain temps que les gens viennent moins dans le centre-ville. Ils se plaignent d’avoir à tourner pour trouver une place de parc et ils finissent par s’arrêter en périphérie. Or les gens des villages ont besoin de venir en ville, et pas seulement dans les commerces. Cette pétition nous a aussi permis de dialoguer avec nos clients.» Et d’ajouter: «Nous avons déjà vu ce que cela peut donner, lors des travaux à la rue de la Plaine, nous avons perdu la moitié du chiffre d’affaires.»

Confiseur à la rue du Lac, Yves Schneider confirme les dires de ses collègues: «Nos clients viennent moins en ville. Il y a des creux qu’on n’avait pas avant. Et ceux que j’ai à Yverdon-Sud expliquent leur choix par la facilité de stationner.»

Pierre-André Michoud, propriétaire de l’Hôtel du Théâtre à l’avenue Haldimand, plaide aussi pour les autres acteurs de l’économie locale: «La problématique du stationnement concerne aussi les bureaux et les habitants du centre-ville. En mettant les voitures en sous-sol, on laisserait de la place pour mieux respirer en surface. Le stationnement est important pour le centre-ville, on ne peut pas juste enlever les voitures comme on le fait à la rue de la Plaine. Que les véhicules soient électriques ou hybrides, on a encore besoin de transports individuels.

Isidore Raposo