«Un football que tout le monde rêve de produire»
26 juin 2025 | Textes: Manuel Gremion | Photo: Gabriel LadoEdition N°La Région Hebdo No 17
Anthony Sauthier a prolongé son contrat avec Yverdon Sport lundi. Le Genevois de 34 ans ne se voyait pas quitter le navire comme ça.
Anthony Sauthier, comment avez-vous digéré la relégation?
Ça a été compliqué. Il s’agit de ma première relégation en tant que joueur de foot, et ce n’est pas évident quand on sait tout ce qu’on effectue durant une saison, par où on passe, tous les sacrifices et les efforts réalisés, pour qu’ensuite tout parte un peu au feu. Ma foi, il faut essayer de tourner la page le plus rapidement possible, et c’est ce que j’ai fait. En ce qui me concerne, j’ai ma famille qui m’encourage, et j’essaie de faire la part des choses, de ne pas ramener ces soucis à la maison, avec mes enfants. C’est aussi grâce à eux, qui m’aident beaucoup, que j’ai réussi à passer à autre chose, mais cela reste dans un coin de ma tête: je n’ai pas déchiré la page, elle ne va pas l’être de sitôt, je pense même que ce ne sera jamais le cas, mais je l’ai tournée et je suis prêt à aller au-devant d’une saison en Challenge League. Il n’y a de toute façon pas le choix, il faut continuer de travailler, savoir ce qu’on a fait de faux et se remobiliser surtout. Et c’est reparti pour une nouvelle saison.
Vous évoquez ce qui a pu être fait faux. Vous, en tant que joueur, quelle analyse opérez-vous de cet échec?
On a réalisé de bons matches, même de très bons. Cela dit, toute la saison, des petits détails ont fait qu’à la fin, on coule en raison d’un mauvais goal-average. Parfois, peut-être fallait-ils savoir perdre 1 ou 2-0, sans prendre cinq buts, comme ça a été le cas à Bâle. Ce sont détails qu’il s’agit de gommer, et on a besoin d’être plus constants. Quand on effectue de bonnes prestations, comme à YB, on doit être capables de gagner. A la fin, ça se paie cash.
Sur un plan personnel, vous arriviez en fin de contrat cet été. Quels étaient vos plans?
Il y a eu des discussions plus tôt, puis il y a eu cette période plus compliquée où on se rapprochait de la dernière place, alors ce n’était pas le moment de parler de ça. J’ai laissé couler, mais mon futur est toujours dans un coin de ma tête, sachant que ça arrive au bout et qu’à tout moment, ça peut s’arrêter. J’ai essayé de tout donner sur le terrain, et ça s’est finalement décanté après la saison, une fois qu’on savait alors qu’on jouerait en Challenge League, ce qui aurait un peu changé les choses. Tout s’est réglé pendant mes vacances, et très vite. Je suis content de rester à Yverdon, je ne me voyais de toute façon pas partir, pas non plus parce qu’on se retrouve en Challenge League. Alors je suis très content et à la fois soulagé.
Aviez-vous d’autres options?
Non, je n’avais rien. Le club m’a dit clairement qu’il comptait sur moi, que ce soit en Super League ou en Challenge, puis ça s’est fait naturellement.
Un nouveau projet démarre à YS. Qu’est-ce qu’on vous a présenté de celui-ci?
Premièrement, que ce soit un nouveau projet ou l’ancien, ce qui m’a convaincu de rester est que je me sens bien ici. On a déjà constaté quelques changements dans les vestiaires; dans le staff aussi, il y a de nombreux mouvement; dans le club également (ndlr: il fait référence au directeur technique Filippo Giovagnoli et au président du football Jeffrey Saunders, sur le départ), alors que Jamie Welch est resté; un nouveau coach a été pris, quelqu’un qui sort d’une très belle saison et qui est connu aussi. C’est tout nouveau, mais un peu d’air frais fait du bien après une saison compliquée.
Que connaissiez-vous d’Adrian Ursea?
On se connaissait sans se connaître, en fait. Je savais bien qui il était, qu’il avait entraîné Servette, qu’il était parti à Nice avec Lucien Favre. Je l’avais affronté aussi en match amical, mais je ne l’avais jamais côtoyé.
Et quelles sont vos premières impressions?
En ayant bien suivi la Challenge League la saison passée, et notamment Etoile Carouge, car j’y connais beaucoup de monde, j’ai pris du plaisir à les voir évoluer, pratiquer un très beau football que tout le monde rêve de produire, en possession, pour avoir le contrôle du ballon et du match. Ce qui a été réalisé à Carouge était magnifique, et je pense qu’il vient avec ses idées et qu’il ne va pas changer cela. Il prend des risques, sorties de balle au pied, il y aura du mouvement et on va travailler ça tout bientôt.
Ça recommencera à Vaduz pour YS…
Je pense que c’est bien, la Challenge League, ce sont des matches comme ça. Ça mettra directement dans le bain.
Et l’effectif va beaucoup bouger encore cet été.
Oui, mais quelque chose que j’ai l’habitude de voir, chaque mercato c’est la même chose. A nous de nous adapter tout simplement.
Avez-vous déjà parlé d’objectifs?
L’idée est déjà de réaliser de bons matches, comme l’a dit le coach. On sait qu’on aura une bonne équipe, alors on va vouloir gagner les rencontres. Et quand on y parvient, on se retrouve en-haut. On en discutera bien assez durant la saison!