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Un homme libéré pour Berlin

9 août 2018 | Edition N°2306

Le sauteur en hauteur Loïc Gasch s’est complètement rassuré à l’entraînement avant de se rendre aux Championnats d’Europe. Le Sainte-Crix, multiple champion de Suisse, sera en lice ce soir au Stade olympique.

Loïc Gasch avait quitté Zofingue, à la mi-juillet, auréolé d’un nouveau titre national, mais avec la cheville d’appel meurtrie. Une inflammation a fait craindre le pire au sauteur en hauteur de l’Union sportive yverdonnoise, alors que la date des Championnats d’Europe d’athlétisme approchait. Le Sainte-Crix de presque 24 ans peut souffler. Ce soir, il bondira au cœur du Stade olympique de Berlin aux côtés des meilleurs spécialistes du continent. «Heureusement, je n’avais rien de grave. Il m’a fallu un peu de temps et quelques séances de physiothérapie, puis après deux semaines j’ai à nouveau pu sauter», glisse-t-il.

S’aérer l’esprit

C’est un Loïc Gasch libéré, aussi, qui concourra ce soir. «J’ai pu faire de bons tests jeudi dernier, avec de gros appels sans douleur, et les sauts sont allés très haut. Une session qui m’a franchement rassuré.» Le Nord-Vaudois a rejoint la capitale allemande en début de semaine. Il a décidé de s’y aérer l’esprit un maximum. La leçon de ses expériences passées lors d’événements d’envergure, bien qu’il s’agisse là de ses premiers Championnats d’Europe élite. «Lorsque j’avais participé aux Européens par équipes, ou alors à ceux des moins de 23 ans, j’étais essentiellement resté à l’hôtel pour ne pas me disperser. Et, au final, j’avais connu de mauvais concours», raconte celui qui a prévu de se balader un peu, de sortir prendre l’air.

Et le multiple champion de Suisse de poursuivre: «Il ne s’agit pas de faire du tourisme ou 15 kilomètres de marche par jour, mais simplement de ne pas rester confiné en mode Championnats d’Europe tout du long. Je ne souhaite surtout pas me mettre de pression négative.»

Beaucoup à exploiter

Une fois dans l’arène, Loïc Gasch pense commencer son concours avec des barres un peu plus basses que d’habitude, aux environs de 2m10. Ceci, afin de pouvoir parfaitement entrer dans la compétition. Pour qu’il puisse se qualifier pour la finale de l’épreuve, il devra probablement au moins égaler son record personnel, à 2m26. Une hauteur qu’il a dans les jambes, et même plus. «Je peux faire mieux, c’est dans mes cordes, mais je me souviens aussi que lors de mes quatre derniers concours, j’ai fini deux fois à l’infirmerie, tempère-t-il. J’espère vraiment pouvoir exploiter ce que j’ai travaillé à l’entraînement depuis l’automne dernier. Pour cela, il faudra éviter que je me crispe.»

A Berlin, le sportif de l’USY et de la FSG Le Château sera soutenu par plusieurs de ses amis et proches, qui ont fait le déplacement, ainsi que son entraîneur Silvan Keller. Loïc Gasch se dit impatient que les choses commencent. Seul sauteur en hauteur de la sélection suisse, il est logé à l’hôtel avec l’entier de la délégation, dont la cinquantaine d’athlètes. Un bon début de championnat de la part de ses camarades pourrait servir de moteur pour les autres, créer une effervescence dont il espère pouvoir profiter pour atteindre des sommets.

Un stade mythique

Le concours à la hauteur commencera ce soir, à 19h30, au Stade olympique de Berlin. Une immense enceinte dont la capacité totale se chiffre à 74 475 spectateurs. «Je pense qu’il va y avoir une ambiance assez incroyable, se réjouit Loïc Gasch, l’un des 29 sauteurs engagés dans le concours. Il s’agit d’un stade mythique, les Allemands sont de vraies machines en athlétisme et ils auront leurs supporters. Le soir même, il y aura d’ailleurs la finale du 200 m. Une épreuve qui va attirer du monde.»

La finale de la compétition de saut en hauteur aura lieu samedi soir, dès 20h.

Manuel Gremion