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Un ingénieur reconverti dans la bière
Champagne. 09 août 2018. Brasserie de Champagne SA. François Kaess et ses bières à la sortie de la mise en bouteille. © Gabriel Lado

Un ingénieur reconverti dans la bière

15 août 2018 | Edition N°2310

Champagne – A 48 ans, François Kaess a quitté son poste au Centre suisse d’électronique et de microtechnique, à Neuchâtel, pour ouvrir une brasserie artisanale.

Dans le futur espace dédié à la dégustation de la Brasserie de Champagne, dans une halle de la zone industrielle du village, un vieux cadre avec une inscription est posé sur le sol, à côté de trois plaques émaillées. «Il appartenait à mon arrière-grand-père, intervient François Kaess. Il a travaillé pendant quarante-sept ans à la brasserie alsacienne Schutzenberger et ils avaient voulu le remercier.» 

Contrairement à son aïeul, François Kaess, 48 ans, ne s’est pas lancé dans l’univers de la bière pendant sa jeunesse. En effet, il y a environ un an, le Nord-Vaudois travaillait encore comme ingénieur en électronique au Centre suisse d’électronique et de microtechnique, à Neuchâtel.  «Mon ancien travail me passionne encore, mais je voulais explorer quelque chose de nouveau; je me suis remis en question. Dans les centres de recherche, il faut du temps avant que les projets aboutissent, avec la bière c’est plus rapide», affirme celui qui a commencé à brasser dans sa cuisine en 2013, avant de décider d’en faire son métier. La mise en service de sa brasserie a débuté au mois d’avril.

Mais combien ont coûté les imposantes machines? «Elles seront amorties petit à petit en fonction des ventes», botte en touche François Kaess. Pour l’heure, le Champagnoux, qui a suivi plusieurs formations continues en France, propose deux sortes de bière: une ambrée et une blonde. Cette dernière pourra être dégustée lors du Giron du Nord qui se tiendra de mercredi à dimanche à Champagne.

«J’ai commencé à distribuer mes bières à des professionnels dans la région, dont La Fabrique. A Neuchâtel, le Café du Cerf, où je me rendais souvent avec mes collègues, les propose comme découvertes du mois d’août. Les échos sont relativement bons pour l’instant», se réjouit le brasseur, qui envisage de lancer de nouvelles sortes de mousses au fur et à mesure. «Le but serait d’avoir quatre à cinq bières permanentes, auxquelles s’ajouteront des saisonnières.» 

Désireux de partager ses connaissances, François Kaess envisage d’organiser des visites dans sa brasserie, pour dévoiler le processus de fabrication de la bière aux non-initiés, du broyage du malt à la mise en bouteille.

Gianluca Agosta