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Un jardin vraiment japonais ?
Un érable saccharinum Wieri (à gauche) et le Crimson King (à droite).

Un jardin vraiment japonais ?

10 octobre 2024 | Textes et photos: Georges Pury
Edition N°3806

Notre paysagiste s’intéresse cette semaine à un parc dont le nom est un peu prétentieux car il est très éloigné des vrais jardins japonais, pleins de subtilités et devenus des représentants d’un art sacré.

Pourtant, l’ensemble de ce Jardin japonais, avec ses ponts aux barrières rouges surplombant les bassins paysagers, a bien une ressemblance avec ceux connus dans le monde. Nous avons réalisé ce parc en 1981, si bien que les arbres qui y ont été plantés ont environ 50 ans.

L’évolution de ces arbres est variable et bien représentative de l’évolution du climat. Parmi les plus grands, un groupe de bouleaux a été supprimé, victime du réchauffement comme beaucoup d’autres bouleaux, sensibles à la chaleur. Par contre, les bouleaux pleureurs, en bordure des bassins, se portent bien, peut-être grâce à la proximité de l’eau ?

Plusieurs variétés d’érables sont dispersées dans le parc: l’érable plane avec sa variante à feuilles vert-rougeâtres, la variété Crimson King au feuillage rouge foncé et l’érable argenté au feuillage vert clair très découpé. Côté gare, en bordure de bassin, un gros arbre très large est aussi un érable mais son feuillage est différent, les feuilles étant composées de 3 à 5 folioles et sa croissance étant très large. Il ne dépasse pas 10 à 15 mètres de hauteur, son développement est rapide mais il est plus fragile que d’autres érables. Son nom est « érable negundo » , et il existe aussi une variété à feuilles panachées vert et blanc.

Les conifères sont représentés par deux pins noirs d’Autriche et une variante naine, ainsi que par un pin sylvestre nain, large de trois mètres alors qu’il ne dépasse pas un mètre en hauteur. L’arbre le plus imposant, côté collège, est un cèdre d’Himalaya aussi large que haut (15 mètres). Ayant une grande prise au vent, il a déjà eu quelques branches de cassées mais il poursuit tout de même son expansion. C’est un abri apprécié, malheureusement pas toujours par les passants les plus recommandables…

De nombreux arbustes nains ou buissons complètent ces plantations, dont deux qui se distinguent près des bassins, avec des fruits ressemblant à des petits citrons. Il s’agit en effet de citronniers (citrus triptera), mais aux fruits durs immangeables et aux rameaux garnis de longues épines. Ces citronniers sont parfaitement rustiques et servent surtout d’abris aux moineaux, protégés des chats par leurs épines.

L’avenir de ce parc dépend de la construction (ou non) du parking souterrain. Il ne pourrait pas être reconstruit comme tel, les arbres ne pouvant se développer sur une dalle de béton recouverte de 50 centimètres de terre !