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Un moment de grâce avec Alexandre Dällenbach
Alexandre Dällenbach lors de l’épreuve du laser run.

Un moment de grâce avec Alexandre Dällenbach

13 août 2024 | Textes: Muriel Ambühl, Paris | Photo: Keystone / Anthony Anex
Edition N°3765

Blick a eu la bonne idée de s’intéresser à Alexandre Dällenbach, avant son entrée en lice aux Jeux olympiques, en pentathlon moderne. Le Réunionnais de 33 ans, qui a passé une partie de sa vie en Valais et concourait pour la Suisse, est un personnage haut en couleur qui a vécu mille vies, et qui, en plus, pratique une discipline peu connue dans nos contrées.

Il n’en fallait donc pas plus pour que les journalistes romands s’emballent et décident d’aller faire un tour à Versailles, vendredi passé, pour assister à la demi-finale d’Alexandre Dällenbach. Se composant d’équitation, d’escrime, de natation et d’un laser run (qui mêle course à pied et tir au pistolet laser), le pentathlon moderne impose aux participants de ne découvrir leur cheval pour le saut d’obstacles que vingt minutes avant de se présenter en compétition. Un peu kamikaze, d’autant plus que les montures sélectionnées ne sont pas forcément des cracks habitués aux concours.

La jument tirée au sort par Alexandre Dällenbach, Grichka Tame, semblait ainsi extrêmement nerveuse juste avant son entrée en piste. Le pentathlonien suisse ne s’est cependant nullement laissé décontenancé, et s’est mis à parler à la jument, l’encourageant à coup de « c’est bien, tu peux le faire » , « allez, c’est super ce que tu réalises, accroche-toi » . Résultat ? Le duo a réussi un sans-faute, obtenant ainsi le maximum de points en jeu.

De quoi lancer idéalement la demie d’Alexandre Dällenbach, qui a finalement terminé au 2e rang et s’est ainsi qualifié pour la finale. « En fait, la propriétaire de la jument m’a dit que Grichka n’avait jamais été montée en compétition, ni jamais vu de public. Elle était déjà nerveuse à l’échauffement et, juste avant qu’on passe, un Français était en lice. Le stade s’est enflammé et elle a commencé à se cabrer, à ruer. Alors, j’ai senti au fond de moi qu’il fallait que je lui parle, qu’on communique, quitte à ce que ça fasse rigoler les gens. Et je pense que ce moment de partage est la plus belle épreuve d’équitation que j’aie vécue » , relevait Alexandre Dällenbach.

Lequel était un peu surpris de voir autant de monde désireux de lui poser des questions en zone mixte. «Je crois que c’est la première fois que j’ai droit à une interview après une compétition», rigolait-il.

Emballés tant par le personnage, fervent croyant, que par la discipline la dizaine de journalistes romands étaient bien évidemment au rendez-vous pour la finale du lendemain. Qui a vu Alexandre Dällenbach occuper le 2e rang au moment de s’élancer pour la dernière épreuve, le laser run. Le pentathlonien suisse n’avait cependant pas les jambes ce jour-là et a connu des difficultés au tir, le faisant tomber au 14e rang du classement. Dommage qu’il n’y ait pas eu de récompense à la clé, mais on aura vibré!