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Un parking provisoire projeté à Y-Parc
Parking Y-PARC. © Michel Duperrex

Un parking provisoire projeté à Y-Parc

7 février 2021

La construction du silo à voitures va prendre du retard. La copropriété d’Y-Parc veut aménager une aire de stationnement provisoire de quelque 400 places.

 

L’opposition formulée par l’Association transport environnement (ATE) Vaud au silo à voitures va retarder sa mise en service. A l’heure où Explorit (Kindercity) s’apprête à ouvrir ses portes, et pour éviter que le périmètre du Parc scientifique et technologique (PST) ne devienne une vaste aire de stationnement sauvage, la construction d’un parking provisoire a été mise à l’enquête publique.

Le projet de construction d’une aire de stationnement provisoire de 307 places, avec une surface d’enrobé, et de 76 places en grave devrait être aménagée sur le site de Praz-Burnez, au sud-ouest du PST, près du viaduc autoroutier et de la ligne de chemin de fer.

La copropriété composée de la Ville, de l’Etat de Vaud et de l’Etablissement cantonal d’assurance incendie (ECA) a donné son accord à la Caisse de retraite de l’industrie vaudoise de la construction, dont le siège est à Tolochenaz, qui est le maître de l’ouvrage, mais aussi l’investisseur pour le parking mutualisé.

Pourquoi construire un tel parking alors que le chantier du silo à voitures, totalement financé par la Caisse de retraite est déjà lancé? En fait, ce chantier aurait dû constituer une première étape, consistant à construire trois étages sur les sept prévus. Mais les projections ont démontré que le nombre de places de stationnement prévues dans cette première étape serait insuffisant.

En effet, les récentes implantations et l’ouverture d’Explorit, annoncée pour fin mars, démontrent que les besoins à court terme sont plus importants qu’envisagé initialement. C’est d’ailleurs ce qui a motivé le maître d’oeuvre du silo à voitures à engager, par le biais d’une nouvelle mise à l’enquête, la construction complète de l’immeuble.

Et jugeant qu’il valait mieux faire d’une pierre deux coups, la Caisse de retraite de l’industrie vaudoise de la construction a aussi mis à l’enquête un bâtiment administratif: «Ils se situera à côté du silo. C’est le seul endroit sans affectation. Nous avons donc trois projets à l’enquête publique», explique Georges Zünd, directeur de la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE).

C’est lors de la mise à l’enquête de la deuxième étape du silo -les 978 places seraient réalisées d’un coup au lieu des 422 prévues dans les trois étages de la première étape- que l’ATE Vaud a déposé une opposition. Du coup, la mise en service de ce parking mutualisé va être retardée.
Mais selon Georges Zünd, cette opposition n’est pas le seul élément responsable du retard: «On n’a pas encore le retour de tous les services de l’Etat. On sait que la Ville réagira très prochainement. Mais pour le reste…» Le directeur de la FVE relève par ailleurs qu’à terme, ce retard sera aussi préjudiciable aux pensionnés.

«Nous avons procédé à une nouvelle analyse des besoins avec le service de la mobilité. Il en est ressorti qu’il nous manquerait passablement de places avant la mise en service du silo. Car Explorit va attirer beaucoup de monde -100 000 à 150 000 visiteurs par année selon les projections- et dans le bâtiment consacré aux affaires, il y a aussi pas mal de surfaces louées. Les besoins immédiats sont bien réels», explique le syndic Jean-Daniel Carrard, qui préside également Y-Parc S.A.

Plutôt que de se laisser déborder par la gabegie, l’édile préfère prévenir: «Si on laisse aller, on va se retrouver avec des voitures partout, y compris dans les champs. Ce n’est pas souhaitable. D’autant plus que si les gens se mettent n’importe où, la police va devoir intervenir et distribuer des amendes. Ce n’est pas bon pour l’image du PST. Voilà pourquoi il nous faut ce parking provisoire.»

Le plan d’affectation du PST prévoit un maximum de 4000 places de stationnement. La moitié sont à aménager dans des parkings mutualisés, et le solde sur les parcelles des entreprises. Des accords ont d’ailleurs été passés avec ces dernières pour que, en dehors des heures d’acitivité, certaines zones de stationnement privées puissent être utilisées par le public venant à Explorit.

Le syndic précise également qu’il n’est pas possible d’attribuer la totalité des places de stationnement: «Nous devons en conserver pour les entreprises qui viendront s’implanter sur les parcelles encore disponibles», explique Jean-Daniel Carrard.

Si le syndic n’évoque que brièvement le sujet, il est évident que l’opposition déposée par l’ATE tombe au pire moment, puisque dans le meilleur des cas, le parking provisoire ne sera de toute façon pas mis en service pour l’ouverture d’Explorit. Il va falloir trouver des solutions provisoires, comme par exemple stationner les véhicules le long des allées lors des journées de forte fréquentation.

Et pour ce qui est de l’opposition, elle sera traitée selon la procédure habituelle: «J’ai espoir qu’on puisse négocier. Mais à ce stade, on ne sait pas ce qui se passera», conclut le syndic. On relèvera que lorsque le plan avait été adopté, avec les 4000 places de stationnement, dont 2000 mutualisées, l’ATE n’avait alors pas réagi.

Quant au parking provisoire, les travaux ne pourront pas être réalisés avant le printemps. L’investisseur va y consacrer quelque 500 000 francs. Un montant pas forcément perdu puisque c’est au même endroit, lorsque le besoin sera justifié, que devrait être construit le deuxième silo.

Pour le premier silo, dont la construction des trois premiers étages est en cours, la Caisse de retraite va consacrer 26 millions de francs. Ce montant ne comprend pas le coût du bâtiment administratif qui a été mis à l’enquête.

Isidore Raposo