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Un peu d’Australie dans le foot de Lianel Lauper

23 octobre 2015

Football – 1re ligue – Le combatif Chavornaysan s’est imposé à Yverdon Sport, comme titulaire au poste de latéral droit.

Lianel Lauper est un des meilleurs Yverdonnois depuis le début de la saison. © Michel Duperrex

Lianel Lauper est un des meilleurs Yverdonnois depuis le début de la saison.

Ce n’est pas lui porter injure que de dire qu’à son arrivée à Yverdon Sport, peu de monde le voyait s’imposer si vite. Lui-même le reconnaît, débarqué de La Sarraz-Eclépens, il ne s’attendait pas à être titulaire dès la troisième journée. «Je pensais avoir besoin de plus de temps pour prendre le rythme, qui est bien plus élevé qu’en 2e ligue inter, et devoir attendre plus longtemps pour avoir ma chance», glisse Lianel Lauper.

Mais le joueur de couloir formé à Chavornay, le village où il a grandi, est un homme de défis. Son parcours atypique en témoigne. Après avoir fait ses gammes En Courtes-Raies, il rejoint les M13 de Team Vaud, avant d’être écarté de la sélection. Retour au bercail où, à 16 ans, Franck Duplan le lance en 3e ligue. Le droitier poursuit ensuite sa formation aux juniors A inter d’Echallens, avant un premier bond en avant, direction la 2e ligue, avec le FC Champvent de «Tonton» Tharin. «J’y ai passé trois magnifiques années, avec une victoire en Coupe vaudoise et des finales de promotion», se souvient-il. Désireux de tenter sa chance plus haut, il signe alors à Bavois, en 2e inter. La formation des Peupliers connaît un championnat de rêve et décroche la promotion en 1re ligue.

«Là-bas, c’est le soccer»

Après le premier tour, début 2014, Lianel Lauper part en Australie, près de la capitale Canberra, pour apprendre l’anglais. C’est là qu’il va découvrir un autre football. Il effectue un test aux Cooma Tigers, formation de 2e division, et est immédiatement engagé. Il se retrouve titulaire dans un championnat qui, tactiquement et techniquement, équivaut à la 2e inter, mais est beaucoup plus physique. «Les entraînements sont difficiles, avec souvent trente à quarante minutes sans ballon par séance. Par chance, je suis un joueur qui a de l’endurance. Ça ne me pose pas de problèmes de beaucoup courir. J’ai découvert une toute autre mentalité. Là-bas, c’est le soccer. Si tu ne ressors pas épuisé du terrain, alors tu n’as pas fait un bon match. Si tu as le malheur de tomber lors d’un contact, le public t’alpague!» Bienvenue au pays de Crocodile Dundee.

Son équipe débute par deux défaites, puis réalise une incroyable série de neuf victoires consécutives. «Je suis revenu en Suisse à ce moment-là, en juillet 2014. Trois mois plus tard, mes coéquipiers ont remporté les playoffs pour la première fois. J’ai beaucoup appris, sur tous les plans, de mon expérience australienne. Mon seul regret est de ne pas être resté jusqu’au bout», raconte le Chavornaysan de 25 ans.

A son retour, il s’engage à La Sarraz, histoire de se situer. YS le contacte début 2015. La latéral adhère au projet régional qu’on lui présente. «C’est quand même Yverdon! En plus, je connaissais beaucoup de gens ici. J’y ai trouvé un environnement qui me plaît beaucoup, dans un club bien structuré», affirme-t-il.

Dans ses valises, Lianel Lauper a ramené des antipodes le fighting spirit local. Des qualités d’abnégation qui lui ont permis de se faire une place dans le onze de Julien Marendaz, en étant, tout bonnement, l’un des meilleurs hommes sur le terrain. Seule une blessure à une cheville, dont il devrait être remis pour demain, a freiné, momentanément, l’inexorable avancée du «guerrier australien» d’Yverdon Sport.

Manuel Gremion