YS Féminin démarre son championnat dimanche par la réception de Winterthour (16h), avec un peu plus d’ambitions et un peu plus de moyens aussi.
Textes: Manuel Gremion | Photo: Lado-A
Les Yverdonnoises visent-elles le retour en Women’s Super League ? A la question, Arnaud Vialatte pouffe et lâche un «on veut faire mieux que la saison passée » qui, il en rigole, est une réponse qui ne veut pas dire grand-chose.
Mieux, cela signifie qu’YSF, qui a manqué d’un rien le tour de promotion-relégation, espère s’y hisser cette fois. De cet exercice passé, Yverdon a néanmoins retiré essentiellement du positif. « Dans l’évolution mentale, dans le jeu, à propos du projet du club » , énumère l’entraîneur, qui avait récupéré un groupe relégué en fin d’exercice 2023-2024, après deux saisons très pénibles au plus haut niveau national.
YSF se reconstruit étape par étape. Il y a quelque temps, Arnaud Vialatte est allé toquer à la porte des propriétaires américains avec un projet entièrement ficelé, une idée de budget, et tout a été validé. L’effectif peut ainsi être renforcé. Dans le même temps, tout ce qui peut être mis à disposition des joueuses l’est. Au four et au moulin, l’entraîneur fait en sorte de proposer un encadrement complet et hypercarré. « Il y a de bons avantages à jouer chez nous » , affirme-t-il. Et de donner des exemples : « Des repas sont servis après les entraînements, il y a des primes, des team events sont organisés, comme des séances diverses… On a aussi nettement amélioré la communication sur les réseaux sociaux, ce qui a un impact sur beaucoup de gens. On bénéficie de beaux terrains, de belles infrastructures. Tout ce qu’on souhaite pour bien faire. »
Les conditions sont idéales, même si les joueuses sont bien évidemment toutes amatrices. Reste à matérialiser tout ce travail sur le terrain. «Par rapport à l’an dernier, on aimerait être encore plus solides: on a pris et offert trop de buts. Sur le plan offensif, on souhaiterait concrétiser nos occasions, soulève le technicien. On a produit le meilleur jeu, mais c’est bien joli si on ne gagne pas. Cela dit, il s’agissait d’une phase de reconstruction, et je suis très satisfait de la saison dernière. Il s’agit à présent de passer au cran supérieur. »
Pour cela, YSF a pu et espère pouvoir encore compter sur sa cohésion, qui lui a permis de surmonter les moments plus compliqués. Sur le terrain, à l’entraînement, Arnaud Vialatte s’applique à consolider ce qui a été mis en place depuis des mois. Cela signifie revoir les bases tactiques, sur le plan défensif et offensif également. « Il s’agit de savoir qui nous sommes, quelles sont nos forces. » Dont cette défense haut sur le terrain et la qualité de jeu avec le ballon, entre autres.
Des ingrédients, en plus du travail et de quelques individualités, qui doivent permettre de faire oublier deux départs douloureux : ceux de Mirjana Pajovic, pilier d’YSF depuis des années, et de la gardienne Alana Jaquier, dont la remplaçante désignée, Nadia Rochat, est blessée. Il y aura de quoi faire, assure le coach nord-vaudois. Et c’est avant tout en attaque qu’il fallait trouver quelques munitions pour faire un pas supplémentaire en avant : c’est en passe d’être réglé. Yverdon Sport Féminin aura de quoi faire parler la poudre.
Deux à trois attaquantes en approche
Le marché d’YS Féminin n’est pas bouclé, et il devrait même s’agiter ces prochains jours : trois attaquantes figurent dans le radar du club. L’une d’entre elles, l’ex-internationale brésilienne Joyce Borini (36 ans), qui évoluait pour Sion l’exercice passé, est sur le point de s’engager, et les deux autres ont de bonnes chances de suivre rapidement.
Yverdon recherche encore idéalement une gardienne et peut-être aussi une arrière. « Il faut de la concurrence » , appuie Arnaud Vialatte, qui souligne que le staff a également été renforcé.
MERCATO
Départs : Mirjana Pajovic (arrêt), Alana Jaquier (arrêt), Maeva Muino (Renens), Alison Fallet, Maria Ferraz, Joëlle Brand, Anaëlle Métry.
Arrivées : Edina Cakic (F), Héléna Billerey (F), Elise Boccali (Carouge), Jessica Conus (Vuisternens/Mézières), Valentine Rahm (Lucerne).
