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Un point pour la bravoure, un autre pour le sang-froid

24 décembre 2018 | Edition N°2402

Avec les tripes, le HCY Yverdon a conquis sa première victoire à domicile en championnat depuis deux mois et demi. Les Yverdonnois ont battu Genève-Servette II aux penalties (2-1), vendredi.

Avant d’en découdre avec la «deux» de Genève-Servette, vendredi soir, Bertrand Barbezat a lancé un signal fort: quoi qu’il arrive, le HC Yverdon ira au bout de la saison avec Jiri Rambousek sur le banc. Le président a convoqué son entraîneur pour lui affirmer une nouvelle fois toute sa confiance (il l’avait déjà fait en prolongeant son contrat jusqu’en 2023 en début d’automne), avant de se rendre dans le vestiaire et de l’annoncer aux joueurs: «On veut faire taire toute rumeur qui pourrait courir actuellement et fragiliser la position de Jiri. On en a discuté avec le comité, on a consulté certains joueurs et la situation est très claire pour tout le monde: si on ne se trouve pas à la place qui devrait être la nôtre au classement aujourd’hui, c’est parce qu’on n’est pas encore à la hauteur sur la glace. Ça n’a rien d’une histoire de vestiaire.»

Avec du cœur

«Je ne sais pas vraiment d’où viennent les bruits qu’il y aurait des conflits entre le coach et nous. C’est ridicule, ça n’a strictement jamais été le cas», a clamé Nicolas Gay. Difficile de ne pas croire l’attaquant promu capitaine vendredi, tant ses équipiers et lui ont affiché une détermination de tous les instants. S’il y avait eu un malaise après l’annonce du président, cela se serait perçu sur la glace. Or, les joueurs ont fait corps derrière leur entraîneur, comme pour, à leur tour, lui démontrer leur confiance totale.

Dans les exemples d’abnégation les plus frappants, on peut notamment citer Pierrick Beutler, qui a dû passer le week-end avec plus de bleus, pour s’être couché devant les tirs adverses, que de parties du corps non meurtries. Si le HCY a survécu à un troisième tiers oppressant, c’est en grande partie grâce au sens du sacrifice de ses hommes, dont celui de son grand no 31. Mention également à Giuseppe Pappalardo, toujours excellent lorsqu’il s’agit de donner de sa personne, et à Loris Pippia, qui retrouvait la glace pour l’occasion et qui à su se montrer à la hauteur, notamment au niveau de la volonté.

Reste que c’est bien en équipe que les Yverdonnois ont mis fin à une nouvelle série noire. Il leur a parfois été reproché de ne pas en faire assez – sans pour autant prétendre qu’il y ait le moindre tricheur dans le groupe – et cela est compréhensible. Face aux Genevois, l’équipe a montré l’attitude parfaite, la seule qui peut le mener vers son objectif des playoffs, encore tout à fait atteignables. Cette envie-là a permis aux Yverdonnois de prendre un point, le premier en cinq matches. Le sang-froid de Nicolas Gay et Juris Zandovskis lors de la séance de penalties leur en a assuré un autre. Vendredi, le HCY a peut-être vécu le deuxième tournant de sa saison. Et cette fois, celui-ci va dans la bonne direction.

 

 

Yverdon – Genève-Servette II 2-1 tab (0-0 1-1 0-0 0-0)

Buts: 33e A. Gachet (Dupertuis/4c5!) 0-1; 38e Gay (Beutler, Baruchet/5c4) 1-1.

Yverdon: Pfäffli; Cordey, Reidick; Baruchet, Borgeaud; Pizzirusso, Vazquez; Zandovskis, Vioget, Beutler; Gay, Deschenaux, Rochat; Paillat, Pippia, Pappalardo; Köppli. Entraîneur: Jiri Rambousek.

Ge-Servette: Collaud (33e Bernasconi); Faye, Veuthey; Piller, Gavillet; Genthon, Dupertuis; Quennoz; Delbaggio, Tireford, Hinni; J. Gachet, A. Gachet, Leonelli; A. Fedulov, Berger, Potyliko. Entraîneur: Igor Fedulov.

Notes: Patinoire d’Yverdon-les-Bains, 60 spectateurs. Arbitrage de Julien Dumoulin. Pénalités: 7×2’ contre Yverdon; 8×2’ contre Genève. Penalties réussis: Gay et Zandovskis.

Florian Vaney