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Un projet pionnier testé aux UMV

11 décembre 2015

Vallorbe – Les Usines métallurgiques veulent canaliser leur gourmandise en électricité au moyen d’un système développé par une start-up yverdonnoise

Sami Najjar, le directeur général de Stignergy, la start-up yverdonnoise, montre des composants électroniques de sa solution. © Bobby C. Alkabes

Sami Najjar, le directeur général de Stignergy, la start-up yverdonnoise, montre des composants électroniques de sa solution.

Les Usines métallurgiques de Vallorbe (UMV), ce sont plus de 300 collaborateurs, environ 22 000 m2 de bâtiments et la bagatelle de 1000 installations. Des appareils, dont certains sont particulièrement gourmands en énergie, qui, lorsqu’ils fonctionnent en même temps, occasionnent des pics de puissance faisant prendre l’ascenseur au prix de la facture d’électricité en fin de mois. En février 2014, par exemple, la valeur maximale enregistrée s’élevait à 2460 kW, correspondant à un coût avoisinnant les 25 000 francs. L’objectif de la solution testée actuellement sur seize appareils thermiques et à air comprimé des UMV est de réduire ce pic de 10 à 15%, ce qui donnerait la possibilité à l’entreprise d’économiser 30 à 40 000 francs par année.

Cette tour de ventilation fait partie des installations équipées du système. © Bobby C. Alkabes

Cette tour de ventilation fait partie des installations équipées du système.

Stignergy, une start-up basée à Y-Parc, est la conceptrice du système innovant dont l’expérience vallorbière constitue la première application dans le domaine industriel. Appelé Smart Energy Management System (SEMS), il comprend des terminaux branchés à l’alimentation des appareils pour mesurer leur consommation et contrôler leur activité.

Ces modules intelligents sont synchronisés entre eux afin de répartir la consommation d’électricité en fonction des demandes tout au long de la journée.

SEMS fonctionne de façon décentralisée -chaque terminal prend des décisions minute par minute pour l’appareil auquel il est rattaché-, une configuration qui permet de ne pas perturber l’ensemble en cas de panne d’une installation.

Toutes les données échangées par les terminaux sont collectées au sein d’une passerelle (la Gateway SEMS) et susceptibles d’être envoyées à un serveur distant pour analyse ou toute autre tâche.

Après une phase consacrée aux ajustements jusqu’à fin mars 2016, la solution de Stignergy va faire son travail de manière autonome sur le site vallorbier.

A l’image de Romande Energie, le troisième partenaire du projet, les fournisseurs d’électricité sont aussi avantagés par cette meilleure répartition de la consommation d’électricité, car elle diminue les risques de perturbation sur le réseau.

L’entreprise basée à Morges envisage d’inclure les modules SEMS dans son offre pour les clients gourmands en énergie. A terme, ce système au bénéfice du soutien de l’Office fédéral de l’énergie et amortissable sur une période de 24 à 36 mois, selon ses concepteurs, pourrait aussi être combiné à un système local de production d’énergie, voire à une solution de stockage d’énergie. S’agissant de ce dernier débouché potentiel, Stignergy a, d’ailleurs, conclu un partenariat industriel avec Leclanché.

Autant d’opportunités qui donnent de l’ambition à Sami Najjar, directeur général de la start-up. «Nous voulons être le leader dans le contrôle et l’optimisation de la consommation électrique dans le domaine professionnel», déclare-t-il.

Ludovic Pillonel