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Un projet pour la place d’Armes

7 mai 2012

La Municipalité d’Yverdon veut lancer un concours d’urbanisme pour le réaménagement du secteur Remparts-place d’Armes, et cherche un financement pour le parking souterrain.

La place d’Armes depuis le ciel. Une vue bientôt du passé?

«Madame la présidente, mesdames et messieurs les conseillers. Le centre d’Yverdon-les-Bains perd en attractivité. Les causes en sont connues et communes à de nombreuses villes de notre pays. Principalement, la concurrence des zones commerciales périphériques, la disparition des grands magasins, la transformation de logements en bureaux, la pauvreté des espaces publics et les nuisances dues au trafic.» Ainsi débute le rapport transmis aux conseillers communaux par la Municipalité jeudi, juste avant la séance du Conseil communal.

L’Exécutif yverdonnois demande à ses conseillers un crédit d’étude de deux millions de francs pour entreprendre les concours portant sur le réaménagement de la place d’Armes et de la rue des Remparts, ainsi que sur la recherche d’un investisseur pour la réalisation d’un parking souterrain sous la place d’Armes, ainsi que pour entreprendre les études pour la mise à l’enquête des projets précités.

La Municipalité se déclare en effet «fermement décidée à recueillir les bienfaits de cette croissance en misant sur la qualité de vie de tous les Yverdonnois». Pour ce faire, alors qu’Yverdon a gagné près de 4000 habitants et 1700 emplois en dix ans, la Municipalité a la «volonté de maîtriser sa croissance», ce qui «nécessite une politique volontariste de réaménagement du centre-ville». L’alternative serait «malheureusement une croissance subie qui conduirait Yverdon à endosser le rôle peu enviable de cité-dortoir.»

Un parking souterrain

Les conseillers communaux sont ainsi invités à faire preuve «d’ambition» en acceptant la mise en oeuvre de mesures dans le domaine de la mobilité et de l’aménagement», cela sur «plusieurs années». Pour ce faire, le préavis présenté aux conseillers se concentre sur le réaménagment de la place d’Armes. Le point le plus marquant tient en un socle central et minéral, en remplacement du Jardin japonais, lequel assurera la liaison piétonne entre la gare et la ville. Sous ce socle, un parking souterrain, enfin!

La vison d’avenir de la Municipalité, écrite noir sur blanc dans le préavis? «A l’aube des années 2020, Yverdon-les-Bains sera une ville modernisée et attractive, qui conjuguera qualité de vie, dynamisme économique et développement durable.»

 

La municipale de l’urbanisme suit de près la «stratégie révolutionnaire» de l’Etat de Vaud

Marianne Savary ne veut pas d’un «petit Chamard»

«Nous devons encore mesurer les conséquences de cette stratégie révolutionnaire!» Marianne Savary (Verts), municipale de l’urbanisme, a pris la parole pour répondre à une question de Pierre Dessemontet (PS), lequel s’inquiétait de la récente directive du Conseil d’Etat intitulée «Stratégie cantonale concernant les installations commerciales à forte fréquentation.»

Le conseiller communal soulignait que la zone En Chamard n’atteignait pas les chiffres préconisés par le Conseil d’Etat en termes de densité de population, et ne les atteindrait sans doute jamais, alors même qu’un grand distributeur (qu’il n’a pas voulu nommer, mais qui se trouve être la Coop) aimerait doubler sa surface dans cette zone. Estimant qu’un tel centre commercial «n’était désormais envisageable qu’en ville», Pierre Dessemontet s’est inquiété de savoir si la Municipalité et la direction d’AggloY avaient anticipé la question de l’emplacement éventuel. Au centre-ville? Dans le futur secteur Gare-Lac? Sur la place d’Armes? «Et la Municipalité et AggloY ont-elles anticipé l’augmentation de trafic qu’un tel centre commercial ne manquerait pas de générer?», s’est également demandé l’élu PS.

Le Grand Conseil décidera

Marianne Savary a précisé que cette stratégie était suivie de près par la Municipalité, bien sûr, mais qu’il était un peu tôt, en substance, pour en tirer des conclusions hâtives. «Cette directive sera sans doute amenée à devenir une fiche du Plan directeur cantonal. Elle devra être validée et discutée par le Grand Conseil. On ne peut pas savoir, pour l’instant, ce que deviendra ce projet, après être passé entre les mains des députés. Mais il n’est pas question de créer un Chamard, voire même un petit Chamard, en plein centre-ville!»

Pierre Dessemontet a alors remercié la municipale de l’urbanisme, soulignant qu’il ignorait que cette stratégie allait devoir être validée par le Grand Conseil. «Nous aurons encore l’occasion d’en discuter», a-t-il conclu.

Timothée Guillemin