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Un projet régional s’invite à Paris

1 décembre 2015

Thierrens – Le quartier, totalement indépendant d’un point de vue énergétique, imaginé par le groupe Ponzio sera présenté dans le cadre de la Conférence des Nations unies.

Le groupe et son directeur Marc Ponzio (ci-dessous) présenteront EcoThierrens dans la capitale française. DR/Illustration

Le groupe et son directeur Marc Ponzio (ci-dessous) présenteront EcoThierrens dans la capitale française.

Des éléments de stand jonchent l’entrée des locaux du groupe Ponzio, dans la Grand’Rue de Lucens, dans l’attente du transporteur qui les amènera à Paris. L’entreprise familiale fait partie de la douzaine d’acteurs, parmi lesquels Solar Impulse, la Ville de Lausanne, les CFF, mais aussi Raphaël Domjan, avec les équipes de SolarStratos et SolarPlanet, à représenter les couleurs de la Suisse dans le cadre de l’exposition Solutions COP21.

Cet événement, organisé depuis mercredi et jusqu’à mardi prochain au Grand Palais, permettra de mettre en lumière, parallèlement à la Conférence sur le climat, des projets suisses innovants d’un point de vue énergétique. Le groupe Ponzio y présentera EcoThierrens, un quartier 100% indépendant énergétiquement, que la société espère voir opérationnel en décembre de l’année prochaine. «Nous étions à la recherche de nouveaux locaux et nous possédions un terrain dans le village, alors nous avons décidé de nous y établir», indique Marc Ponzio, le directeur de l’entreprise. Les 300m2 de bureaux créés dans un bâtiment déjà existant (voir photo) seront complétés par quinze logements répartis dans trois immeubles à construire. Le tout sera conçu comme une centrale de production énergétique à partir des ressources solaires.

Marc Ponzio. © Ludovic Pillonel

Marc Ponzio.

Des panneaux solaires photovoltaïques, disposés sur les murs et les façades des bâtiments, garantiront l’alimentation des utilisateurs de jour. La route d’accès sera aussi munie de cellules photovoltaïque incorporées dans le bitume et carrossables.

Durant la nuit, l’énergie solaire stockée dans des batteries approvisionnera les immeubles et chargera les véhicules électriques. Le fait d’inclure les déplacements professionnels dans le concept d’indépendance énergétique est, précisément, une particularité que souhaite mettre en avant le promoteur.

A noter que tous les besoins en chauffage et eau chaude seront directement couverts par des panneaux solaires thermiques alimentant un réservoir extérieur de 85 000 litres, utilisé pour le stockage de l’énergie. Ce réservoir dotera le quartier d’une autonomie de trois semaines sans soleil, hors période estivale.

Le terrain au premier plan et adjacent accueillera les logements, et le bâtiment existant, les bureaux du groupe Ponzio. © Ludovic Pillonel

Le terrain au premier plan et adjacent accueillera les logements, et le bâtiment existant, les bureaux du groupe Ponzio.

L’utilisation d’éoliennes verticales est également au programme. Un autre réservoir d’une capacité de 40m3 permettra, en outre, la collecte d’eau de pluie qui servira à alimenter les WC, laves-linges et l’arrosage. Il est aussi prévu de récupérer la chaleur contenue dans les eaux usées. Le groupe Ponzio estime la production d’énergie, toutes installations confondues, à 149 000 kWh par an, alors que les besoins estimés pour les bureaux, les appartements et la mobilité s’élèvent à 106 000 kWh. Le réseau se verra donc fournir l’électricité excédentaire.

EcoThierrens, devisé à environ 8 millions de francs, terrain compris, «donne un nouveau souffle au bureau», estime Marc Ponzio. Cette structure de onze collaborateurs, créée en 1970, a à son actif plusieurs participations à des projets de grande ampleur -usines et hôpitaux, notamment-, en qualité d’ingénieur sanitaire. Il s’agira, à Thierrens, de sa première expérience en tant que promoteur.

Marc Ponzio entend profiter de la visibilité liée à son passage à Paris pour prendre des contacts avec de potentiels futurs partenaires, car le marché est porteur. «Nous avons déjà des demandes pour des projets similaires avec davantage de logements», déclare-t-il.

Ludovic Pillonel