Pendant le week-end des «fermes ouvertes», certains agriculteurs ont misé sur le jeu et le contact. L’occasion pour les citoyens d’apprendre sur le terrain!
Les initiatives du 13 juin pour une eau propre et l’interdiction de pesticides de synthèse font bouger les agriculteurs. Mais loin d’une campagne propagandiste, certains ont trouvé des moyens plus ludiques d’approcher la population pour lui fournir suffisamment de matière avant le vote. Mais, surtout, pour rapprocher le citoyen de l’agriculture de proximité.
A Vuarrens, les agriculteurs du village ont donné leur maximum. En seulement deux semaines, ils ont organisé un rallye pédestre sur le terrain, programmé le week-end des 8 et 9 mai. Au total, 39 équipes ont répondu présent, soit environ 200 personnes. Un événement qui a beaucoup plu à la population de Vuarrens et à quelques curieux des alentours. La pandémie et le beau temps ont malgré tout joué un grand rôle, tout en permettant aux familles de redécouvrir l’agriculture suisse et ce que l’on a dans son assiette.
«On réfléchissait à comment faire venir les gens à la ferme, mais de façon ludique. On ne voulait pas mettre en avant le 2xNON comme beaucoup l’ont fait. On a trouvé ça trop agressif et on ne va pas dire aux gens ce qu’ils doivent voter», explique Mélissa Pittet, l’une des organisatrices du rallye. Loin de la colère, ce qui l’a poussée à participer à cette organisation est plutôt l’envie de partager et de raconter son métier aux citoyens. «J’adore transmettre aux gens ce que l’on fait. On le fait déjà par le biais de la vente directe.»
Panneaux explicatifs, jeux, échantillons de produits transformés, quiz, chaque poste du rallye comportait des informations précieuses, données par un agriculteur sur une culture spécifique. Chez Mélissa Pittet, c’était la culture du cornichon! Son stand placé juste devant ces fameux cucurbitacés, la jeune agricultrice expliquait avec son cœur la difficulté de cette culture particulière et son cheminement jusqu’à sa commercialisation dans les boîtes Hugo que l’on retrouve dans nos frigos.
«Même si c’est difficile pour nous de vulgariser, les gens sont super contents», explique Mélissa Pittet entre deux équipes de joueurs. «L’idée du rallye était surtout de recréer le lien qui s’est un peu cassé entre le consommateur et le producteur. C’est un petit événement, mais qui peut faire changer beaucoup de choses.»
Au-delà des votations de juin, qui étaient «l’occasion» de créer un événement, l’équipe organisatrice souhaite remettre sur pied cette manifestation pour créer un rendez-vous annuel à la ferme ou aux champs.