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Un roc sur lequel s’appuyer

14 septembre 2018 | Edition N°2332

Bavois comptera sur son buteur Mylord Kasaï pour renverser Rapperswil, pensionnaire de Challenge League, ce soir à domicile en 16es de finales de la compétition.

Mylord Kasaï est arrivé à Bavois dans un contexte pas franchement favorable. Déjà, le buteur neuchâtelois sortait d’une saison à La Chaux-de-Fonds. Au même titre que pour Fabio Lo Vacco, qu’il a retrouvé aux Peupliers, ou Bertrand Ndzomo (parti à Yverdon Sport), l’expérience chaux-de-fonnière ne lui a pas laissé un souvenir impérissable. «C’est le moins qu’on puisse dire, oui, sourit l’attaquant aux origines congolaises. C’était compliqué, surtout à la fin, avec ces problèmes administratifs.»

Beaucoup d’attentes

En toute fin de saison, le joueur de 26 ans a d’ailleurs laissé éclater sa frustration. Cela lui a valu un carton rouge et une jolie suspension en prime. Résultat, Bavois a dû se passer des services de sa nouvelle recrue durant les trois premières rencontres de la saison. «D’accord, j’ai bénéficié de quelques jours de préparation supplémentaires sans avoir la fatigue des matches qui s’accumule. Mais cela m’a surtout privé de rythme. Lorsque j’ai repris la compétition, je me suis trouvé lourd sur le terrain.»

Dernier élément mais non des moindres: Bavois attendait Mylord Kasaï, si ce n’est comme le messie, du moins comme un détonateur en zone offensive. Luis Pimenta et Alex Gauthier n’ont pas complètement satisfait à la pointe de l’attaque bavoisanne et l’ancien du Team Vaud devait jouer ce rôle de buteur maison. Et, avec ce lot de responsabilités, la pression qui va de pair. «Je ne l’ai pas ressenti comme ça. Dès les premiers contacts, que ce soit avec Adrian Alvarez, que je connais bien et qui a contribué au fait que je rejoigne Bavois, ou avec le président, j’ai senti que le club comptait vraiment sur moi. Dans ma situation et à mon âge, ce sont des signes qui ne laissent pas indifférents. Du coup, j’ai très envie de leur rendre cette confiance, mais cela ne se traduit pas par une quelconque pression quand je me retrouve sur le terrain.»

Une confiance qui doit permettre à Mylord Kasaï de rapidement atteindre son meilleur niveau, histoire de permettre au FCB – pire attaque de Promotion League avec cinq réalisations en sept matches – de retrouver un peu de tranchant offensif. Le puissant buteur se trouve d’ailleurs sur le bon chemin, lui qui est à l’origine du dernier goal bavoisan, dimanche à Bellinzone. Après avoir contrôlé un ballon difficile de la poitrine en étant dos au but, il a servi Alex Gauthier qui a magnifiquement conclu. «C’est tout un équilibre à trouver. Savoir à quel moment je peux être égoïste et quand est-ce qu’il faut que je donne mon ballon. Si je peux être utile à l’équipe, comme sur l’ouverture du score au Tessin, j’en suis très content. Mais les statistiques comptent aussi pour moi. Pour l’instant, j’ai marqué une fois. J’espère bien enchaîner rapidement.»

«Ce terrain, c’est l’enfer»

Et si Mylord Kasaï devenait le héros du 16e de finale de Coupe de Suisse qui oppose Bavois à Rapperswil, ce soir? «On n’a rien à perdre. Je nous sens bien. Venir jouer aux Peupliers, c’est un enfer pour les autres équipes. Lorsque j’étais à La Chaux-de-Fonds, juste avant notre victoire 3-2 du printemps dernier, on nous avait avertis: ça fait trois saisons qu’on n’a plus gagné là-bas, il faudra être prêt à aller au combat. Ce terrain est redouté.» A ses pensionnaires d’entretenir la légende.

 

L’avant-match

 

C’est un Bavois encore fragile, mais en train de retrouver la plupart de ses joueurs, qui tentera de créer l’exploit. Zali, touché à Bellinzone, devrait être capable de tenir sa place en défense centrale, tout comme Lo Vacco au milieu, qui n’était pas de la partie au Tessin. Beynié, Bovay et Cuénoud s’entraînent et pourront à tout moment être appelés par leur coach. Bentayeb, lui, a repris la compétition avec la «deux», en 2e ligue. Si le FCB se trouve dans la meilleure situation pour continuer sa route? Certainement pas. Mais c’est souvent dans les pires circonstances que Bavois parvient à se surpasser.

Florian Vaney