Suchy – Depuis près d’un mois, un Sécheron déposait régulièrement des obstacles au milieu du chemin des Vignes, mettant en danger les cyclistes.
Jusqu’à hier, les autorités de Suchy s’attendaient, chaque matin, à devoir procéder à la remise en état du chemin des Vignes, entre Suchy et Essert-Pittet. Depuis fin février, un inconnu déposait régulièrement des objets encombrants sur ce tronçon de route, à tout moment de la journée. Etait-ce pour empêcher tout trafic sur cette voie, pour embêter les employés communaux qui devaient à chaque fois enlever ces obstacles, ou pour faire trébucher un cycliste? Le mystère était entier. Démunie, la Commune a fini par solliciter Police Nord vaudois (PNV), qui a surveillé les lieux pendant des jours. Hier, à 15h45, le coupable a fini par être pincé en flagrant délit.
«Cette façon de faire est idiote et dangereuse. Nous avons constaté que ce chemin était volontairement rendu impraticable, deux à trois fois par semaine, commentait le syndic Didier Collet, hier matin, au lendemain d’une nouvelle infraction. Cette route est autorisée aux bordiers et aux exploitants forestiers et agricoles. Il ne me semble pas qu’elle soit utilisée abusivement par des automobilistes. Le trafic des cyclistes y est autorisé. Il n’y a pas d’habitation à proximité, si ce n’est quelques cabanons et chalets occupés le week-end. Par conséquent, personne ne souffre de nuisance quelconque. Je ne comprends vraiment pas quel est le but recherché par l’auteur de ces délits.» Ce chemin étant en forte pente, un cycliste qui aurait surgi à grande vitesse depuis le sommet de la route aurait pu chuter et se blesser dangereusement.
Selon Cédric Perrin, chef de Police-secours à PNV, le coupable est «un homme âgé de moins de 30 ans. Il a commis ces actes pour enquiquiner un agriculteur. Il sera soit dénoncé à la Préfecture et devra répondre de l’article 30 de la loi vaudoise sur les routes – qui stipule qu’il est interdit d’utiliser la route et ses annexes de manière abusive et notamment de les salir ou de les endommager – ou pourra être poursuivi selon le règlement de police de la commune».
Le syndic envisage désormais de présenter à ce villageois la facture des heures de travail effectués par les employés communaux. Pour déblayer les troncs, vieux fûts d’huile et autres rochers répartis sur la chaussée, une heure de travail, au moins, était nécessaire. Et certains objets mis en travers de la route devaient être manipulés par deux personnes solides, car ils étaient non seulement lourds, mais également particulièrement encombrants.