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Un voleur repenti qui semble sincère

30 janvier 2019 | Edition N°2425

Tribunal – L’auteur d’une quinzaine de cambriolages à Yverdon-les-Bains, emprisonné à La Croisée depuis son arrestation le 6 février 2018, était entendu hier par les juges. L’homme semble avoir pris conscience de ses actes.

Montagny, 29 janvier 2019. Chamard, zone industrielle. © Michel Duperrex

C’est presque un prévenu modèle qui comparaissait hier devant la Cour correctionnelle de la Broye et du Nord vaudois. Ce trentenaire originaire de Somalie, arrivé en Suisse avec ses parents alors qu’il était encore bébé, semblait regretter sincèrement ses multiples actes délictueux. Il a quasiment admis tous ceux qui lui étaient reprochés.

«La prison a eu sur moi l’effet d’un électrochoc. Vous auriez dû m’emprisonner beaucoup plus tôt!», a lancé ce multirécidiviste de vols et violations de domiciles à la Cour. «Aujourd’hui, je suis papa de deux enfants. J’ai honte de ce que j’ai fait. A 30 ans, le bilan de ma vie est nul. J’ai totalement arrêté de boire de l’alcool, je ne prends plus aucun produit stupéfiant et je me suis engagé volontairement dans une psychothérapie. J’ai l’intention, dès ma sortie de prison, de retrouver rapidement un travail. Mon ancien employeur est prêt à me réengager. Je veux trouver un logement, une vie normale. Je vais aussi rembourser les personnes lésées le plus vite possible, dans la mesure de mes moyens.»

Ces propos font suite à une quinzaine de vols et de cambriolages perpétrés entre le mois d’août 2017 et le 6 février 2018, jour de son arrestation. L’homme a de nombreux antécédents judiciaires pour des faits similaires, mais n’a été condamné jusqu’à ce jour qu’à des peines avec sursis.

Le prévenu faisait feu de tout bois. Parmi les lésés figurent plusieurs commerces yverdonnois, situés principalement En Chamard: Lapeyre, le Garage des Lovats, Oerlikon Soudure, un cabinet de kinésiologie, un kebab, une onglerie, plusieurs restaurants, un fitness… La liste est longue.

Ce repenti n’a aucune formation professionnelle certifiée. Il était un consommateur régulier de méthamphétamine et d’alcool. Raison pour laquelle, pense-t-il, il ne se souvient pas avec précision de certains détails de ses cambriolages. Il a cependant tout avoué, disant «je ne me souviens pas d’avoir pris telle chose. Mais si la victime l’affirme, c’est que ce doit être vrai».

Ses propos n’ont pas eu beaucoup d’effet sur la procureure, qui a requis 18 mois de prison ferme, une amende et l’expulsion du territoire pour huit ans. Jugement jeudi.

Dominique Suter