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Un Yverdonnois capte le mystère du Kawah Ijen

13 février 2014

Passionné par la vidéo et les volcans, Régis Etienne a réalisé un documentaire avec un producteur français sur un phénomène de flammes bleues qu’il a découvert dans un cratère en Indonésie.

Régis Etienne et l’une des stalagmites de soufre qu’il a rapportés d’Indonésie.

Régis Etienne et l’une des stalagmites de soufre qu’il a rapportés d’Indonésie.

Lors d’un voyage sur l’île de Java, en 2008 en Indonésie, Régis Etienne entend parler d’un mystérieux phénomène qui se déroule sur le volcan Kawah Ijen, connu pour sa mine de soufre à ciel ouvert. «Quelqu’un m’a conseillé d’aller voir le volcan durant la nuit et m’a parlé de flammes bleues, explique le volcanophile Yverdonnois. Lors de ma visite nocturne au fond du cratère, j’ai alors découvert un univers complètement irréel !»

Régis Etienne s’est trouvé face à des torchères de flammes bleues produites par le soufre en fusion s’écoulant dans le cratère du Kawah Ijen, au bord du plus grand lac d’acide de la planète. «Je me suis mis à filmer ces flammes, puis je suis revenu plusieurs fois pour faire de meilleures images», indique le cameraman amateur, qui est le premier à avoir enregistré des images de ce phénomène.

Son ami Olivier Grunewald, un photographe français également passionné par les volcans, l’a par la suite accompagné en Indonésie.

Un univers hostile

Les deux hommes se sont rendus, à cinq reprises, durant plusieurs années, sur le volcan et n’ont pas hésité à dormir dans le cratère, au milieu de gaz extrêmement toxiques, pour capter de rares images.

«Les difficultés étaient surtout liées au lieu, il fallait faire attention de ne pas mettre le pied dans une flaque d’acide, ou de rester coincé dans un nuage de gaz, explique Régis Etienne. C’est le plus compliqué de tous les volcans que j’ai visités.»

La météo était également l’un des problèmes majeurs pour les volcanophiles. «Pour faire de bonnes images, il fallait se rendre sur le volcan hors de la saison des pluies et durant la période de la pleine lune, pour avoir suffisamment de lumière. Il fallait également faire attention à la direction du vent, lors du tournage, qui poussait les nuages de gaz dans le plan.»

Création d’un documentaire

L’an dernier un producteur français a vu les images de Régis Ethienne et d’Olivier Grunewald, il leur a proposé de réaliser un documentaire de 52 minutes. Les deux amis se sont alors mis à écrire un scénario et sont retournés dans le cratère du Kawah Ijen pour filmer les plans supplémentaires dont ils avaient besoin.

«Nous avons passé plusieurs heures à attendre les bonnes conditions, pour enregistrer les scènes dont nous avions besoin », explique l’Yverdonnois.

Le documentaire, qui est sorti le mois dernier, s’intitule «Kawah Ijen, le mystère des flammes bleues». «Il a déjà été diffusé quatre fois sur Ushuaïa TV, précise le cameraman. Je crois que c’est bon signe. Surtout que d’autres télévisions sont intéressées à diffuser notre film, dont une chaîne japonaise !»

Le reportage dévoile le monde qui se cache dans le cratère du volcan indonésien en présentant les mystérieuses flammes bleues, tout en montrant le travail effectué par les mineurs qui parcourent plusieurs kilomètres à pied pour sortir le soufre du volcan. «Ce documentaire permet de leur rendre hommage», précise Régis Etienne, qui a tissé de véritables liens d’amitié avec les indigènes. «En partant la dernière fois, j’ai eu un pincement au coeur en sachant que mon travail était terminé.

Mais je sais que je vais retourner les voir. En 2015, nous allons organiser une projection du documentaire dans leur village pour les remercier de nous avoir accueillis et d’avoir collaboré comme ils l’ont fait !»

Muriel Aubert