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Une ancienne présidente en kimono

22 avril 2015

Yverdon-les-Bains – Debora Martinez avait quitté le Conseil des jeunes pour rejoindre le Japon il y a déjà huit mois. Un voyage au coeur d’une culture totalement autre. 

Une photo prise lors d’un voyage d’études, en novembre, à Kyoto et Nara. Debora Martinez y pose avec trois amies et son prof de classe. DR

Une photo prise lors d’un voyage d’études, en novembre, à Kyoto et Nara. Debora Martinez y pose avec trois amies et son prof de classe.

Loin de chez elle, elle se retrouve vêtue d’un yukata (un kimono d’été) ou entourée d’amis posant avec les doigts en «V». Les différentes photos que Debora Martinez publie sur les réseaux sociaux permettent de suivre quelques-unes de ses aventures au Japon. Depuis huit mois, la jeune Yverdonnoise de 19 ans vit à Fukuoka, une ville d’un million et demi d’habitants située au sud du Japon.

«Mon voyage se passe vraiment bien, indique l’ancienne présidente du Conseil des jeunes d’Yverdon-les-Bains, qui a profité de partir avec le programme d’échange proposé par le Rotary club. Mais les trois premiers mois ont été très éprouvants», admet-elle, en expliquant que le fait de devoir traduire constamment les conversations du français au japonais, en passant parfois par l’anglais, est une rude épreuve.

Debora Martinez lors d’une cérémonie du thé. DR

Debora Martinez lors d’une cérémonie du thé.

Bien qu’elle ait suivi des cours sur la culture et la langue avant de partir, Debora Martinez s’est laissée surprendre par les us et coutumes des Japonais: «Les gens dorment debout les uns sur les autres dans le train, les émissions télé sont super loufoques et les étudiants suivent des cours après les cours et n’hésitent pas à étudier jusqu’à 1h30 du matin.» Et, bien qu’elle savait que son école était féminine et catholique, elle ne s’attendait pas à étudier dans une structure aussi stricte. «On commence et on termine la journée en récitant le Notre Père en japonais et j’avoue que j’ai de la peine avec l’uniforme. Déjà parce que le mien n’est pas joli, et il n’est agréable à porter qu’en automne et au printemps. Nous ne pouvons même pas mettre un pull supplémentaire ou une écharpe.» De plus, lorsque la jeune femme porte sa jupe longue et son col blanc, elle n’est pas autorisée à aller faire du shopping, à aller au cinéma, ou à faire du vélo. «Il faut juste rentrer à la maison et se changer. Mais ce voyage est une super aventure et je ne regrette pas du tout de l’avoir entrepris.»

En dehors de l’école, Debora Martinez passe du temps avec ses amis et sa famille d’accueil, elle a également rejoint un club de volley, «mais les autres sont beaucoup trop fortes pour moi», elle donne des cours de français et a encore de nombreux projets à mener à bien avant de rentrer en Suisse, le 9 juillet prochain.

L’Yverdonnoise (à dr.) et son amie Mathilde Buisine accueillent un nouvel étudiant suisse au Japon. DR

L’Yverdonnoise (à dr.) et son amie Mathilde Buisine accueillent un nouvel étudiant suisse au Japon.

«Je voulais absolument aller à Okinawa, du coup, avec deux amies, nous avons monté un projet de voyage pour nettoyer les plages d’une île, explique-t-elle. Puis, j’ai rédigé une lettre en keigo (ndlr: un discours de politesse avec un système grammatical bien particulier) pour convaincre notre Rotary club de nous y accompagner. Ce qui a fonctionné!» Mais avant ce voyage, qui aura lieu en juin, Debora Martinez visitera Tokyo, Nagoya et dansera en kimono pendant la parade de l’un des festivals de Fukuoka.

Muriel Aubert