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Une annonce qui laisse penser à un lupanar

20 décembre 2009

Un motel... voire plus? © Muriel Antille

Un motel... voire plus? © Muriel Antille

Le Motel des Jurats à Vallorbe a rouvert ses portes il y a quelques jours

Fermé pour cause de rénovation, le Motel des Jurats, situé entre Vallorbe et la douane du Creux, a rouvert ses portes il y a quelques jours. En principe, il s’agit d’un motel tout ce qu’il y a de plus normal, la Police cantonale du commerce s’étant opposée à l’exploitation d’un salon de massage selon les normes établies par la Loi sur la prostitution. Mais une annonce parue dans de grands quotidiens du canton laisse penser que les responsables de l’exploitation n’ont pas, malgré l’opposition manifestée par les autorités, renoncé à leur premier projet…

«Nouveau à Vallorbe. Motel-Bar Bijou. Apéro et plus… dès 16h.» L’annonce n’est pas passée inaperçue. Et tout réside forcément dans ce que veut dire le «plus…». «J’ai lu cette annonce comme vous. Le texte ne me semble pas conventionnel. Il me paraît bizarre…» Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe, a été, à l’instar de plusieurs de ses concitoyens, surpris.

L’établissement en question, rebaptisé Motel-Bar Bijou, n’est rien d’autre que le Motel des Jurats pour lequel l’exploitation d’un salon de massage a été refusée. Non seulement les autorités vallorbières voyaient d’un mauvais oeil disparaître les derniers lits hôteliers de la commune -l’exploitant promettait pourtant de conserver, pour une partie des chambres, une exploitation conventionnelle-, mais le projet avait suscité une vive émotion dans une commune qui voit déjà les amateurs d’amour tarifé affluer dans une ancienne station-service. Le pasteur Dominique Troilo avait lancé une pétition, largement soutenue, s’opposant à la création d’un lupanar (La Région Nord vaudois des 3 et 19 juin 2009).

Après l’opposition des autorités cantonales, l’exploitant a déposé une demande de licence pour un établissement «normal», explique le syndic, interloqué. Et Stéphane Costantini d’ajouter: «Il appartient à la Police du commerce de contrôler que l’exploitation correspond bien à la demande qui a été faite.»

Isidore Raposo