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Une arme pour convaincre le Canton
Carolane Sutterlet et Bernard Krieger. © Michel Duperrex

Une arme pour convaincre le Canton

11 mars 2021

Alors qu’une rencontre décisive pour l’avenir du village des pêcheurs aura lieu dans le courant du mois entre la Commune et le Canton, un texte qui défend le site et qui a réuni 1800 signatures a été remis aux autorités.

Dire que la pétition demandant la sauvegarde du village des pêcheurs a touché les Tapa-Sabllias relèverait de l’euphémisme. Alors que le village compte 3400 âmes, les pétitionnaires ont récolté plus de 1800 signatures! Qu’ils ont remises, en la personne de Bernard Krieger, aux autorités de la Commune. «L’objectif de départ était d’obtenir mille signatures, a confié le pétitionnaire lors de la remise du texte. Mais on s’est vite rendu compte que les signatures électroniques auraient plus d’impact que prévu.» En effet, la pétition compte 1751 adhérents en ligne au moment de la déposer, contre 68 signataires manuscrits. «Et la majorité viennent du village», assure Bernard Krieger.

Cette pétition, lancée par le groupe PLR local, a toutefois été largement soutenue par tous les acteurs politiques du village. Ce sont d’ailleurs des élus de plusieurs bords qui ont reçu le texte, lundi dernier, dont Alexandre Lecourtier, municipal socialiste: «Cette pétition est surtout symbolique. Mais ça permet de marquer le coup et ça montre l’attachement qu’il y a pour cette zone.» Et le syndic Philippe Moser (PLR) d’ajouter: «C’est un cri du cœur des habitants, et on espère que ça comptera dans les discussions avec le Canton.»

Justement, ces discussions auront lieu tout bientôt. Dans le courant du mois, une délégation de plusieurs services de l’Etat se rendra sur place, en compagnie de la Municipalité et du pêcheur. Et à en croire Anne-Sophie Betschart (PS), députée Tapa-Sabllia au Grand Conseil, cette rencontre sera décisive. «C’est la prochaine échéance importante», assure celle qui a déposé une interpellation (pour l’instant sans réponse) sur le sujet début février. «Mais ça va être difficile. Le Canton a peur de créer un précédent et me semble assez peu ouvert… Mais il faut garder espoir!»

Et elle n’est pas la seule à avoir mis le sujet au menu du Grand Conseil. Mardi, José Durussel (UDC) a également posé une question au Conseil d’Etat. La réponse de Christelle Luisier Brodard, qui a réaffirmé que tout a été fait dans le «respect du droit du bail», n’a pas vraiment satisfait le député de Rovray. «Ce qui est primordial, c’est de sauver l’activité du pêcheur. On sait que trouver un local n’est pas facile pour ce genre de professions. J’espère surtout que le Canton fera preuve de bon sens.» Tout comme, sans doute, les 1819 signataires de la pétition.

 

Rappel des faits

 

Cette pétition, nommée «SOS! Sauvegardons le Village des Pêcheurs à Yvonand!», a été lancée sur le site change.org. Elle fait suite à la demande du Canton de détruire les baraques qui forment le village des pêcheurs, ainsi que des chalets de loisir. Car si les bâtiments appartiennent à des privés, le terrain, lui, est propriété du Canton. Dans une lettre, la Direction générale de l’environnement a annoncé aux propriétaires que les constructions contreviennent aux «objectifs d’aménagement du territoire et de protection de la nature». D’autres formes de soutien, notamment des associations, ont été créées pour sauvegarder le village des pêcheurs.

Massimo Greco