Une bucket list, des valises et le monde pour seule destination
27 février 2020Edition N°2693
Montcherand - Il y a encore quelques semaines, les Maubert vivaient comme n’importe quelle autre famille avec maison, jardin et voiture. Ils ont tout quitté pour assouvir leur soif de voyage. Après un mois en Thaïlande et une escale à Singapour, les voilà maintenant en Nouvelle-Zélande.
La famille Maubert avait tout: une jolie maison, un jardin et une voiture, à Montcherand. Mais ce petit train de vie bien rangé a fini par essouffler Nicole, la maman. «Au départ, on s’est dit qu’on allait déménager ailleurs, confie cette graphiste de formation, au bout du fil en Nouvelle-Zélande. Et puis, j’ai commencé à suivre des familles en voyage sur les réseaux sociaux. Avec mon mari, nous n’avions presque rien vu à l’extérieur de l’Europe, hormis un séjour aux Caraïbes.» Mère de deux pré-adolescents, Eytan (13 ans) et Maxime (9 ans), elle les voyait grandir, sans vraiment pouvoir passer du temps avec eux. Il y a deux ans, elle confesse à son mari, Patrick, ses envies d’ailleurs. Commercial depuis de nombreuses années, l’homme est emballé par l’idée. «Je voulais renforcer mon couple et resserrer les liens familiaux», poursuit Nicole Maubert.
Après avoir vendu la maison et s’être débarrassée de toutes ses affaires, ou presque, la famille Maubert a pris ses valises. Destination numéro 1: la Thaïlande.
«Nous sommes partis un peu à l’arrache, raconte-t-elle. Nous n’avions pas l’habitude de voyager, il a fallu trouver un rythme qui convienne aux quatre. De plus, nous n’avions pas préparé grand-chose, si ce n’est une bucket list avec tous les pays que nous souhaitions visiter.» Et la liste est longue: Nicole rêve de découvrir les kiwis de Nouvelle-Zélande; Patrick est fasciné par le mont Fuji au Japon; Maxime ressent une envie folle de se prélasser sur les plages polynésiennes; et Eytan ambitionne d’apprendre le surf en Australie. «Nous n’avons pas voulu trop planifier notre voyage qui va durer deux ans, poursuit la quadragénaire. C’est pourquoi, nous avons préféré ne pas acheter des billets pour faire le tour du monde.»
Des plans contrariés par le coronavirus
Il y a un mois, la famille Maubert est arrivée en Thaïlande. «Nous nous sommes beaucoup déplacés en taxi à Bangkok, puis nous sommes partis dans le Nord pour visiter les temples de Chiang Mai. Là-bas, nous sommes tombés malade à la suite d’une intoxication alimentaire et les enfants voulaient rentrer à la maison.» Après avoir caressé des éléphants et participé à un cours de cuisine, les Maubert envisageaient de bourlinguer dans d’autres pays d’Asie. «Mais notre famille en Suisse était inquiète à cause du coronavirus. Alors nous nous sommes envolés pour la Nouvelle-Zélande, avec une escale à Singapour», explique la Nord-Vaudoise.
Arrivés il y a une semaine à Queenstown, les Maubert ont loué un appartement en Airbnb. Au pays du camping-car, il fallait le faire! «C’est vrai, nous avons hésité à louer un tel véhicule, mais nous nous serions retrouvés entre touristes, ajoute-t-elle. Et ça, ce n’est pas le but de notre voyage.»
Sensibilisation à l’écologie
L’idée pour les quatre globe-trotteurs, c’est d’apprendre quelque chose dans chaque pays en insistant sur les aspects écologiques. «Nous aimerions sensibiliser nos enfants à cette thématique en participant à de petites actions comme le nettoyage des plages, par exemple. Ici, j’ai vu qu’il y avait des lieux où on pouvait soigner les kiwis et j’aimerais donner de mon temps pour cela», indique Nicole Maubert.
Rester connecté
Mais on ne quitte pas tout du jour au lendemain aussi facilement? «Grâce à la vente de notre maison, nous avons acheté un appartement en Suisse que nous louons, poursuit l’ancienne habitante de Montcherand. Et l’idée, c’est aussi de proposer du contenu grâce à notre site Four Fly Away et sur les réseaux sociaux, de manière à ce que ça devienne une source de revenu.»
La graphiste a donc conservé sa clientèle en Suisse et travaille à distance. «On veut garder un certain rythme. C’est pourquoi, nous sommes partis avec des valises et pas sac à dos. Avec mon mari, nous avons chacun notre ordinateur et nous restons connectés au wi-fi.
Il en va de même pour les enfants qui ont été descolarisés, mais qui suivent des cours par correspondance pour le français et les mathématiques. Sur l’année, Eytan et Maxime doivent étudier pendant 24 semaines et rendre des devoirs six fois. De quoi disposer d’une certaine flexibilité pour visiter les nombreux pays de leur bucket list. «Pour leur enseigner l’histoire et la géographie, c’est Patrick qui s’en charge, assure Nicole Maubert. Et moi, je suis plutôt branchée culture.» Si les enfants sont devenus très complices, «ça se chamaille de temps en temps et les émotions sont parfois décuplées. Mais on n’a pas le choix, on ne peut pas bouder pendant des jours!», signale la maman.
Quant à la prochaine destination, ce sera dans un peu plus d’un mois. Direction: l’Australie avec une initiation au surf pour le plus grand plaisir d’Eytan.